
Philippe MARTIN,
ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie
procèdera à cette destruction
en présence de Nicolas HULOT,
envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète
Jeudi 6 février 2014 à 11h
à proximité du Champ de Mars, à Paris
ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie
procèdera à cette destruction
en présence de Nicolas HULOT,
envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète
Jeudi 6 février 2014 à 11h
à proximité du Champ de Mars, à Paris
Une réponse d'Isabelle N.
Pourquoi il ne
faut pas brûler les stocks d’ivoire français le 6 février à
Paris
La France vient d’annoncer qu’elle procédera à la destruction des « stocks d’ivoire illicite saisis sur son territoire » le 6 février, à proximité du Champ-de-Mars, à Paris, pour réaliser une promesse du Président qui s’était engagé, lors du sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique, début décembre 2013, à ce que le stock français d’ivoire soit détruit avant le sommet de Londres sur le braconnage et les espèces protégées, prévu les 12 et 13 février. (Opération survie pour les éléphants ivoiriens, par Maureen Grisot, Le Monde, 27/01/2014)
L’ivoire
est une matière noble, rare, vivante, symbole de la beauté et de la
fragilité de la biodiversité. C’est un bien précieux. Il ne
s’agit pas de brûler des stocks de drogue, de la fausse monnaie ou
des contrefaçons. Brûler, comme la Chine, ces stocks entrés de
manière illicite sur le territoire français en contrevenant aux
dispositions de la convention de Washington sur
le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages
menacées d'extinction ne ramènera malheureusement pas à la vie les
animaux tués par les braconniers et ne pourra en aucune façon
revenir sur les dégâts infligés ainsi à une espèce en voie de
disparition. Seul l’alourdissement des sanctions peut avoir un
effet dissuasif. Ici on va tuer les éléphants une deuxième fois.
On
justifie cette destruction par le fait que l’ivoire ne pourra ainsi
plus risquer d’être remis en circulation et qu’elle
contribuerait à envoyer un signal fort à ceux qui en font un enjeu
économique. Contrairement à cette affirmation, ce n’est pas un
signal fort mais un « signal faible » qu’on envoie
ainsi, un de ceux dont il faut tenir compte aujourd’hui plus que
jamais, face à la montée insidieuse des extrémismes et de la
radicalisation dans le contexte de crise économique et de perte des
repères que nous connaissons.
Cela fait irrésistiblement penser à la destruction des bouddhas de Bâmiyân par les talibans en mars 2001 en Afghanistan, ainsi qu’aux autodafés récents qui ont eu lieu en Libye, en Egypte et en Afghanistan et qui ont alimenté des violences de toutes sortes. S’en prendre à la culture n’est jamais un bon signe. La France ne peut accepter d’entrer dans cette spirale sans risque pour sa sécurité dans les mois à venir. Elle peut faire preuve d’intelligence et de détermination afin d’obtenir le but recherché tout en y allant par d’autres chemins que ceux qui mènent à la violence. Sa position en sera confortée sur la scène internationale.
On veut soustraire ces stocks au marché ? Qu’on les fasse donc rester ou entrer dans les collections du Muséum d’histoire naturelle ou du Mobilier national et qu’ils intègrent ainsi le patrimoine national qui les protégera. Une marque de respect envers la planète, son histoire et sa fragilité. Le cas échéant, ils pourront servir pour la restauration d’objets d’art et de pièces anciennes sans que cela coûte un centime à l’Etat. Le public des musées pourra les admirer. Ils trouveront là une utilité bien supérieure à celle de partir en fumée.
Qui
plus est, la date du 6 février n’est-elle que le fruit du hasard
et ne peut-on redouter que des manifestations dégénèrent, en un
temps et en un lieu qui rappellent celles de l’année 1934 ?
L’Histoire nous a montré qu’on n’était jamais à l’abri de
très mauvaises surprises. Brûler les personnes et les biens n’a
jamais fait qu’exciter les extrémismes de tous bords. Le feu a des
relents d’inquisition. Il dessert plus qu’il ne sert les causes
qu’il prétend défendre.
Isabelle N.
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