Capitaine Martin
Le New-York Times a ébruité l’affaire il y a quelques jours :
quelque 37.000 travailleurs, pour la plupart originaires d’Inde, du Népal, des
Philippines et de l’Ouganda, sont employés par l’armée américaine pour des
tâches de soutien (préparation des repas, triage des déchets, lessives, etc.).

L’armée
a depuis longtemps eu recours au recrutement d’étrangers dans ses missions de
soutien pour des raisons économiques évidentes. Ces pratiques qui peuvent
ressembler à un trafic d’êtres humains ont littéralement éclaté lors de la
guerre en Irak, lorsque les affaires entre les principales entreprises
d’ingénierie (parmi lesquelles Fluor
Corporation et KBR) et le département de la
défense des États-Unis battaient leur plein. Nombre de scandales ont éclaté, et
l’Union américaine pour les libertés civiles (American Civil Liberties
Union) a d’ailleurs publié en 2012 un rapport intitulé « les Victimes de complaisance »
répertoriant tous les abus que pouvaient subir les travailleurs migrants sur
les bases militaires étasuniennes.
Le
président Obama a depuis pris des dispositions renforçant la protection contre
la traite des personnes, mais force est de constater qu’elles n’ont pas vraiment
été appliquées comme le rapporte la chaîne al-Jazeera dans son documentaire
« America’s War Workers », diffusé le 12 mars 2014.
De
nombreuses associations de défense des droits humains ont pris depuis le relais
pour demander que la loi soit scrupuleusement respectée et que de sévères
amendes soient infligées aux employeurs qui ne la respecteraient pas. Il y a
malheureusement tout lieu d’être pessimiste car il y a dans cette affaire
beaucoup trop d’argent à se faire. Et l’État américain pourrait être d’autant
plus enclin à fermer les yeux que ces affaires se déroulent traditionnellement
sur les lignes de conflit, à des milliers de kilomètres de Washington.
Une
célèbre affiche de propagande de l’US Army nous montre l’Oncle Sam
affirmant crânement que la défense de la liberté est l’affaire de tous. Les
recruteurs se gardent bien de dire que le prix à gagner sera l’exploitation
éhontée des peuples néo-colonisés.
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