Pendant
la Première Guerre Froide, ceux d’entre nous de la gauche radicale
américaine étions souvent placés dans la position de devoir défendre
l’Union soviétique parce que le gouvernement américain se servait de ce
pays comme d’un bélier contre nous.
Aujourd’hui il faut parfois défendre
la Russie car c’est peut-être le dernier et meilleur espoir d’arrêter
l’EEM (L’Empire qui a Englouti le Monde). Oui, pendant la Première
Guerre Froide nous en savions pas mal sur Staline, les simulacres de
procès et les goulags. Mais nous en savions pas mal aussi sur la
politique étrangère des États-Unis.
Voici un courrier électronique que j’ai envoyé au Washington Post, le 23 Juillet, 2014 à propos de la destruction du vol 17 de Malaysian Airlines :
Monsieur le Rédacteur,
Votre éditorial du 22 Juillet avait pour titre : « La barbarie de la Russie. L’Occident a besoin d’une stratégie pour contenir le dernier né des Etats voyous dans le monde ».
Voilà un langage qui est fort. Agressif, même. Sans une seule preuve concrète dans l’article pour étayer. Le lendemain, Associated Press a rapporté :
Des hauts fonctionnaires du renseignement américain ont déclaré mardi que la Russie était responsable d’avoir « crée les conditions » qui ont conduit à la destruction du vol 17 de Malaysian Airlines, mais n’ont présenté aucune preuve de l’implication directe du gouvernement russe... Les Etats-Unis n’avaient aucune preuve directe que le missile utilisé pour abattre l’avion de ligne provenait de Russie.
Ces phrases ne figuraient pas dans l’article du Post. Vous vous comportez comme un journal voyou. (William Blum)
Inutile
de vous dire si le journal a publié ma lettre. Je lis ce journal depuis
25 ans – une période de six ans pendant la guerre du Vietnam
(1964-1970) et pendant les 19 dernières années (1995-2014) – et je passe
en général trois heures par jour à le lire très attentivement. Et je
peux vous dire que quand il s’agit de la politique étrangère des
Etats-Unis, ce journal est aujourd’hui pire que tout ce que j’ai connu
au cours de ces 25 années. C’en est arrivé au point où, à titre
d’exemple, je ne fais confiance à aucun mot publié dans le Post
au sujet de l’Ukraine. Pas plus que je fais confiance au Département
d’Etat, qui lance des accusations les unes après les autres au sujet
d’actions militaires russes en Ukraine orientale, sans présenter le
moindre image satellite ou élément visuel ou document ; ou alors ils
« présentent » quelque chose qui n’est absolument pas concluante et/ou
de source inconnue ou repiquée d’un « média social » ; le plus souvent,
il ne reste qu’une accusation. Auraient-ils quelque chose à cacher ?
Les
porte-paroles des relations publiques du Département d’Etat qui font
ces présentations font preuve d’une manque de considération ou de
respect pour les journalistes qui posent des questions difficiles. Ce
qui me rappelle l’époque de la guerre du Vietnam et Arthur Sylvester,
secrétaire adjoint à la Défense pour les relations publiques, le
principal responsable pour « fournir, contrôler et gérer les informations sur la guerre du Vietnam. »
Un jour, en Juillet 1965, Sylvester a dit à des journalistes américains
qu’ils avaient le devoir patriotique de diffuser uniquement des
informations favorables aux Etats-Unis. Lorsqu’un des journalistes s’est
exclamé : « Sûrement, Arthur, vous ne vous attendez pas à ce que la presse américaine soit au service du gouvernement », Sylvester a répondu : « C’est exactement ce que j’attends », en ajoutant : « Ecoutez,
si vous pensez qu’un fonctionnaire américain va vous raconter la
vérité, alors vous êtes stupides. Vous entendez ? Stupides. »
Aujourd’hui,
une telle franchise serait comme une bouffée d’air frais comparée au
double-langage pénible d’un porte-parole du département d’Etat.
Ma bouffée d’air frais personnelle de ces dernières années a été la chaîne de télévision RT (anciennement Russia Today).
Tous les jours de nombreux progressistes du monde entier (dont moi-même
de temps en temps) sont interrogés et de leurs bouches sortent des
analyses et des faits qu’on entend rarement sur CNN, NBC, ABC, CBS,
NPR, PBS, Fox News, BBC, etc. Les propos de ces progressistes sur RT
sont en général qualifiés par les médias traditionnels de « propagande
russe », alors que moi, après avoir enduré toute une vie de propagande
américaine, je ne peux que penser : « Oui, bien sûr, c’est tout à fait
ça ».
Quant à la Russie qui serait responsable d’avoir « crée les
conditions » qui ont mené à la destruction du Vol 17, nous devrions
garder à l’esprit que l’enchaînement actuel des évènements en Ukraine
fut déclenché en février lorsqu’un coup d’état soutenu par les
Etats-Unis renversa le gouvernement démocratiquement élu et le remplaça
par un autre plus réceptif aux diktats de l’intégrisme de marché de la
Banque Mondiale, du Fonds Monétaire International et l’Union Européenne.
Sans coup d’état, il n’y aurait jamais eu de rébellion à l’Est ni de
zone de guerre dangereuse à survoler.
Le nouveau régime présente
une autre caractéristique charmante : un certain nombre de néo-nazis
ouvertement postés à tous les échelons, chose suffisamment embarrassante
pour le gouvernement américain et les grands médias pour qu’ils la
transforment en un non-évènement. Le sénateur américain John McCain a
rencontré et posé pour des photos avec le chef du parti néo-nazi
Svoboda, Oleh Tyahnybok (photos trouvées facilement sur Internet).
L’Ukraine - dont les liens avec le nazisme remontent à la Seconde Guerre
mondiale quand leurs fascistes locaux ont soutenu Allemagne et combattu
l’Union soviétique - est en voie de devenir la pièce la plus récente
apporté à l’édifice d’encerclement militaire de la Russie par les
États-Unis et l’OTAN et peut-être l’emplacement d’une toute nouvelle
base de missiles dans la région, pointée vers Moscou.
Il est en
effet possible que le vol 17 ait été abattu par les rebelles pro-russes
dans l’Est de l’Ukraine qui pensaient avoir affaire à un appareil des
forces armées ukrainiennes. Mais d’autres explications sont proposées
dans une série de questions posées par la Russie au Secrétaire général
de l’Assemblée générale des Nations Unies, accompagnée de données radar,
d’images satellites, et d’autres informations techniques :
- « Pourquoi
un avion militaire volait-il dans un couloir aérien civil à peu près au
même moment et à la même altitude qu’un avion civil ? Nous aimerions
avoir une réponse à cette question. »
- « Auparavant, les
responsables ukrainiens avaient déclaré que le jour de l’accident aucun
avion militaire ukrainien ne volait dans cette zone. Comme vous pouvez
le constater, c’est faux. »
- « Nous avons également une question
pour nos collègues américains. Selon une déclaration de responsables
américains, les États-Unis ont des images satellite qui montrent que le
missile lancé contre l’avion de Malaysian a été lancé par les militants.
Mais personne n’a vu ces images ».
Il y a aussi cette spéculation
étrange, qui s’inscrit dans la première question russe ci-dessus. Une
analyse publiée par un pilote à la retraite souligne que le vol 17
présentait des couleurs et signes similaires à l’avion du président
Poutine, où il se trouvait à bord et qui se trouvait au même moment
« près » du Vol 17. Dans les milieux de l’aviation, « prés » peut
signifier entre 200 et 300 km. La véritable cible était-elle l’avion de
Poutine ?
Il y a aussi d’autres questions sérieuses quant à la
version officielle qui accuse la Russie et/ou les milices anti-Kiev.
Est-ce que le Vol 17 deviendra la prochaine théorie du complot sans fin,
à l’instar de l’assassinat de Kennedy, du vol PanAm 103 et du 11
Septembre 2001 ? Est-ce que le missile anti-aérien russe se retrouvera
remisé au rayon des armes de destruction massive irakiennes et armes
chimiques syriennes ? Restez à l’écoute.
Laisseront-ils Cuba tranquille un jour ? La réponse est « non ».
La
dernière révélation d’un complot visant à renverser le gouvernement
cubain... Oh, pardon, je voulais dire la dernière révélation d’un
complot visant à apporter la démocratie à Cuba ...
Nos chers amis
de l’Agence pour le développement international (USAID), ayant si bien
réussi avec leur sous-traitant clandestin Alan Gross [citoyen US arrêté à
Cuba – NdT], qui purge sa cinquième année de détention sur l’île ... et
avec leur projet de « Twitter cubain », connu sous le nom de ZunZuneo,
révélé en 2012 et qui visait à accroître le flux d’informations entre
les Cubains soi-disant assoiffés d’infos, et qui a attiré nombre
d’abonnés qui ignoraient que le service était payé par le gouvernement
des États-Unis... et à présent, la dernière révélation, un projet qui a
envoyé une douzaine de jeunes vénézuéliens, costa-ricains et péruviens à
Cuba dans l’espoir d’attiser une révolte ; les jeunes travaillaient
dans la clandestinité, en utilisant comme couverture les programmes de
santé et civiques, ou se faisant passer pour des touristes, faisant le
tour de l’île, pour une mission d’ « identification d’acteurs potentiels d’un changement social »
à convertir en militants politiques. Risible n’est-ce pas ? Comment
croire à une telle naïveté ? Était-ce la conviction que l’exceptionnalisme
américain provoquerait en quelque sorte un miracle ? Pensent-ils que
les Cubains sont un groupe d’enfants qui attendent qu’un adulte sage se
pointe pour leur montrer ce qu’ils doivent penser et comment se
comporter ?
Un de ces derniers contrats de l’USAID avait été signé
quelques jours seulement après l’arrestation de Gross, montrant ainsi
peu d’égards pour la sécurité de leurs employés/agents. Dans le cadre de
la préparation de ces personnes, l’USAID les a informés : « Bien que ce ne soit jamais certain, soyez assurés que les autorités [cubaines] n’essayeront
pas de vous faire du mal physiquement, mais seulement vous faire peur.
Rappelez-vous que le gouvernement cubain préfère éviter les reportages
négatifs à l’étranger, et un étranger tabassé n’est pas bon pour leur
image. »
Quelle ironie. Le gouvernement américain ne pourrait
pas en dire autant de la majorité de ses alliés, qui recourent souvent à
la violence physique. En fait, une telle déclaration ne pourrait même
pas être faite pour pratiquement n’importe quelle force de police
américaine. Mais c’est Cuba, qui ne tabasse pas et ne torture pas ses
détenus, qui est l’ennemi et qui doit être réformé et puni sans pitié...
ça fait 55 ans que ça dure et c’est pas fini.
Les États-Unis et la torture
Deux
choses que les gouvernements ont le plus tendance à cacher ou mentir
sont les assassinats et la torture, car ils sont largement considérés
comme extrêmement immoraux et illégaux, et même non civilisés. Depuis la
fin de la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis ont tenté
d’assassiner plus de 50 dirigeants étrangers et ont mené le monde à la
torture ; non seulement la torture appliquée directement par des
Américains sur des étrangers, mais aussi la fourniture de matériel de
torture, de manuels de torture, de listes de personnes à torturer, et
des conseils et encouragements personnels par des instructeurs
américains, en particulier en Amérique latine.
Ainsi, il est un peu à l’honneur du président Obama d’avoir déclaré, lors de sa conférence de presse du mois d’août, « Nous
avons fait beaucoup de choses justes, mais nous avons torturé certaines
personnes. Nous avons fait des choses qui sont contraires à nos valeurs. »
Et il a effectivement employé le mot « torture »
à ce moment-là, pas « interrogatoires poussés », qui a été l’euphémisme
préféré de la dernière décennie, même si deux minutes plus tard, le
président a utilisé « techniques d’interrogatoire extraordinaires. » Et « torturé certaines personnes » me fait tiquer. L’homme est clairement mal à l’aise avec le sujet.
Mais
tout cela est mineur. Beaucoup plus important est le fait que, depuis
plusieurs années, les partisans de M. Obama lui attribuent l’abolition
de la torture. Ils ont tout simplement tort.
Peu de temps après la
première investiture d’Obama, lui et Leon Panetta, le nouveau directeur
de la CIA, ont explicitement déclaré que les « renditions » [enlèvements] ne cesseraient pas. Comme l’a rapporté le Los Angeles Times à l’époque : « Sous les ordres exécutifs récemment émis par Obama, la CIA a toujours le pouvoir de procéder à ce qu’on appelle des renditions, des enlèvements et transferts secrets de prisonniers vers des pays qui coopèrent avec les États-Unis. »
La traduction de « coopérer » est « torturer ». Rendition
est tout simplement l’externalisation de la torture. Il n’y avait
aucune autre raison d’envoyer des prisonniers en Lituanie, en Pologne,
en Roumanie, en Egypte, en Jordanie, au Kenya, en Somalie, au Kosovo, ou
sur l’île de Diego Garcia dans l’océan Indien, pour ne nommer que
quelques-uns des centres de torture connus et fréquentés par les
États-Unis. Le Kosovo et Diego Garcia – qui tous deux hébergent de très
grandes et très secrètes bases militaires US - sinon d’autres,
pourraient très bien pratiquer la torture. De même que la base de
Guantanamo à Cuba.
En outre, l’arrêté exécutif dont il est
question, le numéro 13491, émis le 22 Janvier 2009, « Garantissant la
légalité des interrogatoires », présente une lacune majeure. Il affirme à
plusieurs reprises que le traitement humain, qui inclut l’absence de la
torture, est applicable uniquement aux prisonniers détenus dans la
cadre d’un « conflit armé ». Ainsi, la torture en dehors d’un « conflit
armé » n’est pas explicitement interdite. Qu’en est-il alors de la
torture dans le cadre du « contre-terrorisme » ?
Le décret
intimait à la CIA d’utiliser uniquement les méthodes d’interrogatoire
décrites dans un manuel révisé de l’Armée. Cependant, en se basant sur
ce manuel comme guide pour le traitement et l’interrogatoire des
prisonniers, sont toujours autorisés l’isolement, la privation
sensorielle, la surcharge sensorielle, privation de sommeil, l’induction
de la peur et du désespoir, les médicaments psychotropes, la
manipulation de l’environnement tels que la température et le bruit, et
les positions de stress.
Après que Panetta ait été interrogé par une commission du Sénat, le New York Times a écrit qu’il « n’a
pas exclu la possibilité que l’agence pouvait demander l’autorisation
d’employer des méthodes plus agressives que celles autorisées par le
président Obama en vertu des nouvelles règles d’interrogatoire...
M. Panetta a également déclaré que l’agence continuera la pratique de
l’administration Bush de « renditions » - l’enlèvement dans la rue de
suspects de terrorisme et leur envoi vers un pays tiers. Mais il a dit
que l’agence refuse de livrer un suspect à un pays connu pour pratiquer
la torture ou d’autres actions « qui violent nos valeurs humaines » ».
La
dernière phrase est bien sûr d’une absurdité infantile. Le pays choisis
pour envoyer ces prisonniers ont été choisis précisément parce qu’ils
étaient prêts et disposés à les torturer.
Aucun fonctionnaire dans
les administrations Bush et Obama n’a été puni en aucune façon pour
torture ou d’autres crimes de guerre en Irak, en Afghanistan ou d’autres
pays contre qui des guerres illégales ont été menées. Et, pourrait-on
ajouter, aucun bankster américain n’a été puni pour leur rôle
essentiel dans la torture financière mondiale infligée à nous tous au
début de 2008. L’Amérique n’est absolument pas rancunière. Sauf dans les
cas de Julian Assange, Edward Snowden, et Chelsea Manning.
Au
cours des derniers jours de Bush à la Maison Blanche, Michael Ratner,
professeur à la Columbia Law School et ancien président du Centre pour
les droits constitutionnels, a souligné :
La seule façon d’empêcher que cela ne se se reproduise est de s’assurer que les responsables du programme de torture sont punis. Je ne vois pas comment nous pourrions retrouver notre stature morale en permettant à ceux qui ont été étroitement impliqués dans les programmes de torture de tout simplement tirer leur révérence et mener une vie où ils ne sont pas tenus pour responsables.
Je voudrais à ce stade
rappeler une fois de plus à mes chers lecteurs les mots de la
« Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels,
inhumains ou dégradants », qui a été rédigée par les Nations Unies en
1984, entrée en vigueur en 1987 , et ratifiée par les États-Unis en
1994. L’article 2, alinéa 2 de la Convention stipule : « aucune
circonstance exceptionnelle, quelle qu’elle soit, que ce soit un état de
guerre ou une menace de guerre, d’instabilité politique intérieure ou
de tout autre état d’exception, ne peut être invoquée pour justifier la
torture ».
Un langage si merveilleusement clair et sans
équivoque, fondé sur des principes, pour établir une norme unique pour
un monde dans lequel il est de plus en plus difficile de se sentir fier
de l’humanité.
La Convention Contre la Torture a été et demeure la
loi suprême du pays. Elle est la pierre angulaire du droit
international et un principe à pied d’égalité avec l’interdiction de
l’esclavage et du génocide.
« M. Snowden ne sera pas torturé. La torture est illégale aux États-Unis » - ministre de la Justice des Etats-Unis, Eric Holder, le 26 Juillet, 2013
John Brennan, nommé par le président Obama en Janvier 2013 pour être directeur de la CIA, a défendu le « rendition » comme un « outil absolument indispensable » et déclaré que la torture avait permis d’obtenir des informations qui ont permis de « sauver des vies ».
Obama
avait nommé Brennan à ce poste de la CIA en 2008, mais cela avait
provoqué un tel tollé dans la communauté des droits de l’homme à cause
de son apparent adhésion à l’emploi de la torture, que Brennan a retiré
sa candidature. Barack Obama n’a évidemment rien appris de cela et l’a
nommé à nouveau en 2013.
Pendant la Première Guerre Froide, un
thème courant dans la rhétorique était que les Soviétiques torturaient
les gens et les emprisonnaient sans motif, arrachaient de faux aveux, et
faisaient subir des choses indicibles aux détenus impuissants devant la
puissance cruelle de l’Etat communiste. Comme tout autre mal, la
torture permettait de distinguer les méchants (les cocos) des gentils
(le peuple américain et son gouvernement). Aussi imparfait que fusse le
système américain – nous avait-on enseigné - il avait des normes
civilisées que l’ennemi, lui, rejetait.
Ce n’est pas parce que vous avez le droit de faire quelque chose que c’est juste.
Depuis
quelques mois, la ville de Detroit coupe l’eau aux habitants de la
ville qui ont leurs factures d’eau impayées. Cette action touche plus de
40% des clients de la Compagnie des eaux de Detroit, provoquant de
grands gènes et des risques sanitaires pour 200 à 300 mille habitants.
Des manifestations ont eu lieu bien-sûr, dans la ville, avec comme mot
d’ordre principal « L’eau est un droit humain ! »
Qui peut le
nier ? Eh bien, les néo-conservateurs et autres croyants du système
capitaliste qui soutiennent que si vous profitez d’un produit ou d’un
service, vous devez payer. Quoi de plus simple ? Vous êtes un socialiste
ou quoi ?
Pour ceux d’entre vous qui ont du mal à croire qu’une
ville US peut se montrer aussi insensible, permettez-moi de vous
rappeler un peu d’histoire.
Le 14 Décembre 1981, une résolution fut proposée à l’Assemblée générale des Nations Unies qui déclarait que « l’éducation, le travail, la santé, une nourriture appropriée, le développement national sont les droits humains »
Notez la « nourriture appropriée ». La résolution fut approuvée par 135
pays contre 1. Les États-Unis ont été les seuls à voter « non ».
Un
an plus tard, le 18 Décembre 1982, une résolution identique fut
proposée à l’Assemblée générale. Elle a été approuvée par un vote de 131
contre 1. Les États-Unis ont été les seuls à voter « non ».
L’année
suivante, le 16 Décembre 1983, la résolution fut présentée de nouveau,
une pratique courante aux Nations Unies. Cette fois, elle fut approuvé
par un vote de 132 contre 1. Inutile de vous dire qui a voté « non ».
Ces votes se sont déroulés sous l’administration Reagan.
Sous l’administration Clinton, en 1996, un sommet mondial sur l’alimentation parrainé par l’ONU affirma le « droit de chacun d’avoir accès à une nourriture saine et nourrissante ».
Les États-Unis ont contesté ce droit, en insistant sur le fait qu’ils
ne reconnaissaient pas de « droit à l’alimentation ». Au lieu,
Washington a proposé le libre-échange comme solution au problème de la
pauvreté qui était à l’origine de la faim, et a déclaré craindre que la
reconnaissance d’un « droit à l’alimentation » pouvait conduire à des
poursuites judiciaires par des pays pauvres cherchant à obtenir des
aides et des accords économiques favorables.
La situation ne s’est
évidemment pas améliorée sous l’administration de George W. Bush. En
2002, à Rome, les dirigeants du monde entier, lors d’un autre Sommet
mondial sur l’alimentation parrainé par l’ONU, ont de nouveau approuvé
une déclaration que tout le monde avait droit à une alimentation « saine
et nourrissante ». Les États-Unis se sont encore opposés à la clause,
craignant encore une fois qu’elle n’ouvre la voie à des réclamations des
pays en voie de développement frappés par la famine.
J’attends une résolution de l’ONU affirmant le droit à l’oxygène...
Traduction
"et le droit à l’information, alors ?" par VD pour le Grand Soir avec
probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.
Le Grand Soir


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