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Foodwatch,
une ONG déjà présente en Allemagne et aux Pays-Bas, se lance en France.
Son objet ? Dénoncer les pratiques trompeuses de l’industrie
agroalimentaire et de la grande distribution en matière d’étiquetage et
de présentation de leurs produits.
Pour son lancement, foodwatch a
choisi de pointer du doigt un blanc de dinde Leclerc 100% filet qui
contient 16% d’eau (sans parler des
colorants et des additifs), un yaourt bio aux fruits rouge Vrai qui ne
contient qu’un arôme non biologique, une soupe boeuf-carottes Maggi
(Nestlé) qui ne contient que 1,1% de jus de cuisson de boeuf, et
quelques autres cas similaires. Des pratiques tout à fait légales –
notamment parce que les normes d’étiquetage ont été en grande partie
fixées par l’industrie elle-même.
Foodwatch
se donne pour mission d’informer les consommateurs et d’interpeler les
industriels et les pouvoirs publics sur les pratiques inacceptables du
secteur agroalimentaire. « Difficile pour les consommateurs d’y
échapper, explique Ingrid Kragl, directrice de l’information de
foodwatch. Ces ruses de l’industrie alimentaire sont parfaitement
légales. Les fabricants en profitent, confortés par des réglementations
laxistes et le laisser-faire de la plupart des pouvoirs publics. Là est
le véritable scandale. Pour que cela cesse, foodwatch appelle les
consommateurs à réagir et à faire pression en signant sa pétition. »
La présentation des cinq « exemples flagrants » mis en avant est ici sur le site de Foodwatch. L’ONG a dénoncé les pratiques inacceptables de cinq grandes entreprises qui produisent la Marque Repère (E.Leclerc), Maggi (Nestlé), Lustucru (Panzani), Vrai (Triballat Noyal) et Puget (Lesieur).
Chacun des cas
dénoncés, malgré le caractère patent de la mystification des
consommateurs, reste dans les limites de la légalité. Selon foowatch,
ceci est rendu possible, soit par le caractère très vague des
règlementations françaises ou européennes en vigueur, soit parce que les
pouvoirs publics ont accepté sans sourciller des règles édictées par
l’industrie elle-même.
Ainsi,
c’est le « Code de la soupe », élaboré par le Syndicat national des
fabricants de bouillons et de potages, qui autorise à appeler « soupe au
boeuf » un produit ne contenant que 1,1% de jus de cuisson. C’est ce
Code qui fait désormais référence pour les tribunaux et la Direction
générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des
fraudes (DGCCRF), depuis l’abrogation en 2008 d’un décret officiel bien
plus strict. De même, c’est le « Code des bonnes pratiques des produits à
base de dinde et de dindonneau », conçu par les industriels et accepté
par la DGCCRF qui fait force de loi en matière d’étiquetage de la viande
de dinde.

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