
L’Afrique a un taux de mortalité
de 11,8 pour 1000 habitants, ce qui représente plus de 12 millions de
décès chaque année sans que cela ne choque grand monde.
Les politiques
d’ajustement structurel, l’obligation de remboursement des dettes, les
politiques ultralibérales imposées à ces pays, comme le fait l’Europe
avec les Accords de partenariat économique (APE), affaiblissent et
parfois détruisent les services publics et contribuent à l’effondrement
des systèmes de santé de ces Etats. Les pays sont alors incapables de
faire face à des épidémies, des catastrophes
naturelles, ou à des attaques de milices, religieuses ou non. De
nombreux Etats demeurent sous la domination de banques et sociétés
géantes basées dans les pays occidentaux, lesquelles extraient de vastes
profits de la richesse minérale et d’autres ressources naturelles.
En 2012,
sur le continent africain 6,6 millions d’enfants sont morts avant leur
cinquième anniversaire ; pratiquement tous ces décès (99%) sont
survenus dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Les principales
causes de décès d’enfants de moins de 5 ans ont été : la pneumonie, la
prématurité, l’asphyxie ou les traumatismes à la naissance, et les
maladies diarrhéiques. Le paludisme était encore l’une des principales
causes de décès en Afrique subsaharienne, avec près de 15% des décès de
moins de 5 ans dans la région. Les maladies non transmissibles (MNT) ont
été responsables de 68% (38 millions) des décès dans le monde en 2012,
contre 60% (31 millions) en 2000. Les maladies cardio-vasculaires ont à
elles seules tué près de 2,6 millions de personnes de plus en 2012 qu’en
2000.
Le nombre de décès
dus au VIH était encore de 1,5 millions en 2012. La diarrhée ne figure
plus parmi les cinq principales causes de mortalité mais reste parmi
les 10 premières, avec également 1,5 millions de décès en 2012. La
tuberculose, bien qu’elle ne figure plus parmi les 10 principales causes
de mortalité en 2012, figurait encore parmi les 15 principales causes,
avec 900 000 morts en 2012. La tuberculose reste la principale cause de
mortalité infectieuse dans le monde. Selon un des derniers rapports de
l’OMS 1,4 millions de personnes y ont succombé en 2011. Les décès
maternels sont passés de 427 000 en 2000 à 289 000 en 2013, mais sont
encore beaucoup trop nombreux : près de 800 femmes meurent chaque jour
de complications de la grossesse et de l’accouchement.
Voila donc
quelques unes des principales causes de mortalité en Afrique,
causes que tout le monde connait et dont personne ne se soucie vraiment
parmi les dirigeants et l’opinion publique occidentale. Et voila
qu’Ebola sème aujourd’hui un vent de panique dans les riches pays
industrialisés, pourquoi ? La détection de l’Ebola vers le milieu des
années 1970 aurait pu être l’occasion pour le lancement d’effort
intensif pour étudier le virus, analyser la manière dont il est transmis
et développer des antidotes et des vaccins. Cela n’a pas pris place
parce que, dans une large mesure, comme un rapport du mois dernier le
suggère, des compagnies pharmaceutiques géantes qui contrôlent les
recherches médicales ont estimé qu’elles avaient peu de profit à faire
avec les villageois appauvris de l’Afrique rurale. Mais maintenant la
crainte est que le virus ne se cantonne pas à l’Afrique, mais débarque
chez nous, sans distinction entre riches et pauvres …
c’est sans doute la véritable raison de cette paranoïa médiatique. Mais
gageons aussi que les « Big Pharmas » ont flairé une bonne affaire,
s’ils ne peuvent pas vendre leurs médicaments aux pauvres africains ils
espèrent les vendre aux « riches » européens et américains !
Ce qui ne fait aucun doute, c’est
que l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest est une catastrophe pour
la population de la région. La mortalité pourrait être réduite par une
identification précoce de la maladie, le traitement sur les symptômes,
comme l’hydratation en continu, les vitamines, mais aussi les soins pour
d’autres maladies contractées. Cela nécessite moyens matériels et
humains que ces pays n’ont pas et que nous ne leur permettrons pas
d’avoir, nous préférons continuer à les piller. D’ailleurs mettant à
profit cette situation, les américains ont envoyé en Afrique plusieurs
milliers de militaires avec armes et bagages … sans doute pour traquer
le virus ! Biseness is biseness et les victimes sont les dommages
collatéraux du système néo libéral qui régit la planète. Le système se
fout bien que 66 millions d’enfants en âge d’aller à l’école y vont le
ventre vide, dont 23 millions rien qu’en Afrique, alors, ce ne sont pas
quelques milliers de victimes d’Ebola qui vont le perturber !
Pour un rappel plus terre à terre, le tabagisme est une cause majeure de beaucoup des principales maladies responsables de la mortalité mondiale
– y compris les maladies cardio-vasculaires, les broncho-pneumopathies
chroniques obstructives et le cancer du poumon.
Au total, l’usage du
tabac est responsable du décès de près d’un adulte sur 10 dans le monde.
Le tabagisme est souvent la cause cachée de la maladie enregistrée
comme la cause du décès, mais comme l’industrie du tabac génère des
milliards de bénéfice pour de riches actionnaires …
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