
Au
cours des trente dernières années l’arsenal financier n’a pas cessé de
peaufiner ses montages destinés à la dissimulation et au brouillage des
pistes. Les sociétés-écrans ont vu leur nombre exploser, les prête-noms
ont fait florès. Le néolibéralisme financier a son vocabulaire
édulcorant : l’évasion de capitaux par le choix avisé de procédures
légales de circulation de l’argent a été rebaptisée « optimisation
fiscale ». Yann Fiévet
La vie s’en va comme un accident au
ralenti… Et l’imbécillité de l’obscurantisme est toute cachée derrières
les dirigeants. Nul politicien, ni même économiste, ne peut maintenant
tracer un portrait « réel » de la situation planétaire. Nous avons perdu
tout contrôle sur nos vies et nous déployons avec joliesse – et
bien hardies, quoique naïves – nos pancartes afin de tenter de sauver
cette société déchiquetée par les lions de la finance.
La berlue la plus totale ! À se demander
si nous ne sommes pas piégés comme des rats dans les égouts d’un monde
toujours rapiécé comme jadis rapiéçait ma grand-mère, ses bas.
Dans un monde de « grands projets » –
comme s’il se voulaient d’améliorer le monde - nous nous retrouvons sous
un amas d’avocasseries, de visions brouillées et de mensonges éhontés.
Ford a créé la chaîne de montage, mais les économistes et les
affairistes déshumanisés ont créé une machine à enterrer l’argent.
Pour en sortir, il ne faudra pas simplement prendre la Bastille, mais prendre la Terre qui appartient à tous.
Voulait-t-on vraiment nous sortir de la
misère du défrichage de la terre, de la semence, de la dureté des
climats, de la faim? On l’a fait pour nous enfoncer dans un
misérabilisme soigné et parfumé. Une odeur de sainteté!… Mais, au fond,
une puanteur extrême et une destruction lente mais « continue » de
maman-Terre.
Les beaux mensonges!
Même si nous luttons contre le changement
climatique, nous ne pouvons lutter contre l’avidité absurde du
carnassier singe à cravate. L’invasion la plus barbare depuis la
naissance de cette humanité est celle de l’actuel personnage qui a
fabriqué le robot le plus nocif : le cryptage de l’économie.
Dès lors, il ne reste qu’une solution :
diluer ce poison en divisant pour régner. Il faut fragmenter et se
réunir en noyaux de résistance. Mais, étant donné qu’on nous a appris,
et bien appris, à être individualistes, nous avons perdu notre capacité à
vivre en clans.
Nous avons la plus architecturale forme
de propagande qui puisse exister : celle dans laquelle l’État est
condensé en un Goebbels estampillé… La propagande, c’est l’école. La
propagande c’est de croire que la réussite technique est un gage de
réussite sociale. Que la réussite de quelques-uns est la réussite de
tous.
De tous les temps, il n’y a jamais eu autant d’esclaves, autant de manipulation, autant de chefs miteux.
Nous vivons dans une usine à transformer des humains en des bêtes de somme.
Mais le plus angoissant est de prendre
conscience que ceux qui devraient nous faire prendre conscience ont
perdu tout contrôle et tout portrait d’un monde soufflé par la
monstruosité d’un charabia dans lequel se tortillent dirigeants et kapos
vertueux.
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