Souvent
 décriés à cause de la pollution qu’ils engendrent, les emballages 
plastiques peuvent aussi contribuer à faire des économies de ressources 
et d’énergie. Les professionnels du secteur militent pour que plus aucun
 déchet plastique ne finisse dans les décharges.
L’organisme Eco-Emballages
 veut faire baisser le volume des emballages en plastique mis à la 
décharge. Actuellement en France, moins d’un emballage sur quatre (23 %)
 est recyclé. Il s’agit de bouteilles et de flacons en plastique pour la
 grande majorité. 
Selon les chiffres de PlasticsEurope,
 l’association des producteurs de matières plastiques, la situation en 
matière de valorisation des déchets plastiques est fortement différente 
d’un pays à l’autre. Ainsi la France se classe actuellement au 10e
 rang des pays membres de l’UE dans la valorisation de ces déchets, avec
 un taux de 62%. En 2012, les taux de valorisation se sont échelonnés 
entre 12.4 % pour Malte, jusque 99 % pour l’Allemagne. La Suisse de son 
côté fait encore mieux puisqu’elle atteint 99,8 % de valorisation.
Le leader européen dans le domaine du recyclage des matières 
plastiques est l’Allemagne. « Elle a toujours eu une approche d’économie
 de ressources et une approche industrielle et cela a été considéré 
comme un secteur compétitif pour pouvoir défendre leur industrie. Les 
Allemands ont donc fait beaucoup de progrès dans ce domaine-là », estime
 Michel Loubry directeur général Europe de l’ouest chez PlasticsEurope.
Pour que la France monte dans le classement : « Interdire la décharge
 aux produits valorisables. Il faut une volonté politique et accepter de
 ne plus utiliser de décharge pour les déchets valorisables », 
ajoute-t-il.
Objectif zéro déchet plastique en décharge 
Les emballages plastiques représentent près de 39 % du marché 
européen des plastiques et ils constituent 62 % des déchets plastiques 
générés chaque année en Union Européenne. D'après PlasticsEurope, les 
enjeux réels sont de faire monter le taux de valorisation des déchets 
plastiques chez les pays les plus faibles en refusant le plastique dans 
les décharges ou en prenant les meilleures solutions qui sont 
développées dans les différents pays.
Sous la Commission Barroso, il y avait un accord pour la révision de 
la directive-cadre déchet et de la directive emballage, selon 
PlasticsEurope. L'organisation souhaite faire inscrire dans les textes 
l'interdiction du déchet plastique dans les décharges. « On sait qu’il a
 un accueil très favorable au niveau de la Commission européenne », 
explique Michel Loubry.
« L’important c’est d'arriver à mettre en place le zéro déchet 
plastique dans les décharges dans les six pays les plus peuplés 
d’Europe. Avec ça, on résoudra 80 % du problème », poursuit-il.
L’EU s’en prend aux sacs plastiques
Le Parlement européen et le Conseil se sont accordés le 19 novembre 
dernier pour réduire la consommation de sacs plastiques à usage unique 
dans les 28 États membres. Mais certains regrettent que l'ambition ne 
soit pas plus importante.
Afin de réduire l'utilisation de ces sacs, chaque pays pourra fixer 
des objectifs contraignants. Ils pourront notamment encourager la 
fixation d'un coût pour les sacs ou encore prendre des mesures pour la 
réduction de la consommation annuelle, voire l’interdiction totale dans 
certains cas. Les mesures portent sur les sacs plastiques d'une 
épaisseur inférieure à 50 microns. Il s’agit de la majorité des sacs en 
plastique à poignées utilisés dans l'UE.
On estime en effet à 8 milliards le nombre de sacs en plastique qui 
polluent l'Europe chaque année. Si les Danois, et les Finlandais ne 
consomment en moyenne que quatre sacs plastiques par an et par personne,
 les Polonais, les Portugais ou encore les Slovaques en 
utilisent 466 par personne.
En avril, le Parlement s'était déjà exprimé en faveur d'une réduction
 de la consommation de sacs plastiques légers de 50 % d'ici 2017 et 80 %
 d'ici 2019, par rapport aux chiffres de 2010. De son  côté, la France a
 déjà pris les devants puisqu’elle a décidé d’interdire ces sacs dès 
janvier 2016.
Le paquet économie circulaire en stand-by
En juillet dernier, la Commission européenne a sorti son projet de 
paquet économie circulaire. Celui-ci prévoit d’atteindre un objectif de 
70 % de recyclage et de réutilisation d’ici 2030 et d’augmenter jusqu’à 
80 % le recyclage des emballages (avec des objectifs intermédiaires de 
60 % d'ici 2020 et de 70 % en 2025). De même d’ici 2025, il sera 
interdit de mettre en décharge les plastiques recyclables, les métaux, 
le verre, le papier, le carton, et les déchets biodégradables. Le paquet
 est actuellement en discussion en commission au Parlement européen.
De son côté, la nouvelle Commission établit actuellement son 
programme de travail pour 2015, qu’elle espère pouvoir adopter d’ici 
décembre prochain. Si l’institution en venait à réviser ses priorités, 
il se peut que les ambitions du paquet économie circulaire soient revues
 à la baisse.
D’ailleurs plusieurs associations de gestion des déchets, 
s’inquiètent de voir une modification de la proposition de la Commission
 Barroso. Elles se sont ainsi unies pour écrire une lettre à Jean-Claude Juncker dans laquelle elles plaident en faveur du maintien de ce paquet économie circulaire.
euractiv.fr


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