Je l’ai déjà exprimé à plusieurs reprises dans ces colonnes. Je pense
que nous devons lutter contre la réduction de l’homme à la simple et à
l’unique consommation. Les raisons sont multiples. D’abord, l’être
humain dispose d’une dimension spirituelle fondamentale. Il cherche du
sens et la consommation de biens matériels n’a, en soi, aucun sens, de
même que leur accumulation. Au-delà, réduire l’homme à son rôle unique
de consommateur c’est nier sa dimension politique. C’est donc par
extension la négation de la démocratie et de la liberté.
Après des années, en réalité des décennies de lavage de cerveau,
d’organisation de l’inculture des masses, de bourrage de crâne
publicitaire et marketing, l’homo-sapiens est devenu non pas «l’homo-economicus», titre d’un ouvrage, mais plus simplement, ce qui
qui est d’ailleurs encore plus effrayant, «l’homo-consomicus». Plus
nous consommons, plus nous croulons sous les biens matériels, plus – et
toutes les courbes ou statistiques le montrent sans ambiguïté – les
suicides, la violence, la dépression augmentent significativement.
Personne n’a cherché de lien entre les deux, sauf peut-être le
psychiatre de Sainte-Anne, Christophe André, dont je vous propose de
visionner la vidéo ICI. 9'41
Si je vous parle de ce sujet, c’est évidemment parce que les grandes
multinationales ont décidé – je ne sais pas pourquoi cette année, elles
ont dû toutes y penser en même temps sans évidemment se concerter – de
nous lancer un nouveau machin du nom de Black Friday, le jour où les
Américains qui sont déjà de bons consommateurs lobotomisés consomment
encore plus. Alors imaginez un peu si le monde entier consommait comme
ces « zAméricains » ? Imaginez un peu les profits si l’ensemble des
masses crétinisées et biberonnées depuis leur plus jeune âge au
rabâchage publicitaire pouvait se ruer dans les magasins en même temps à
travers la planète, les profits seraient colossaux, énormes,
phénoménaux… Et c’est désormais la seule chose qui compte. Tout est
étalonné à l’aune du profit et de l’argent.
On encense la diversité, et pourtant plus on encense la diversité,
plus les faits montrent qu’en réalité on cherche à créer partout
l’unicité.
États-Unis : les soldes du « Black Friday » battent leur plein
C’est une dépêche AFP du jour qui nous en apprend long, très long sur
la réalité de ce que notre pauvre monde est devenu. Peut-on encore
parler de « civilisation » lorsque l’on voit les comportements de masse
dans ces temples de la consommation ? Peut-on parler encore de «civilisation» lorsque vous visionnerez cette autre vidéo courte
d’ailleurs qui compare les images entre le «Black Friday» de 1983 et
celui de 2014 ? Image d’une réalité cruelle. Autoportrait saisissant de
nos propres sociétés.
Mais avant de voir ces images, revenons à notre dépêche AFP.
Mais avant de voir ces images, revenons à notre dépêche AFP.
« Le « Black Friday » qui voit les consommateurs américains se
précipiter sur les magasins offrant des soldes monstres après la fête de
Thanksgiving, n’a plus de vendredi que le nom puisqu’il commence
désormais dès les jours précédents. »
« La tradition de ce « vendredi noir » veut que les Américains
profitent du pont de la Thanksgiving, qui tombe le dernier jeudi de
novembre, pour se livrer à une orgie d’achats dans les magasins qui
cassent les prix pour l’occasion. Au premier rang des marchandises
convoitées figurent l’électronique et l’habillement. »
La tradition de l’orgie d’achats… Voilà une bien belle définition de
la réalité de ce phénomène face auquel même le journaliste de l’AFP
laisse poindre une certaine forme d’écœurement.
« Alors que l’économie américaine se porte plutôt bien, surtout
comparée à ses concurrentes européenne et japonaise, la baisse des prix
du pétrole est un nouveau facteur qui laisse espérer de bonnes ventes
s’étendant du « Black Friday » aux Fêtes de fin d’année. »
Nous apprenons au détour de cette phrase, et dans un élan de
sincérité rare, qu’effectivement aux USA, l’économie se porte mieux,
mieux que là où elle va très mal, comme en Europe ou au Japon. Au
royaume des aveugles, les borgnes sont rois…
Enfin, toujours à propos de la forte reprise américaine, si 47 % de
la population américaine va participer à cette grand-messe répugnante
d’avilissement de l’homme et de ce qui fait notre humanité, tout de même
53 % n’ont pas « d’intentions d’achats »… Terminologie pudique et de
novlangue signifiant plus simplement que 53 % des Américains n’ont pas
un rond pour verser leur obole aux dieux des centres commerciaux. Triste
revers de la fausse croissance US qui transparaît ici par inadvertance.
« Selon un sondage de Consumer Reports, 53 % des personnes interrogées n’ont pas d’intentions d’achats sur la période de cinq jours couvrant « Black Friday » et « Cyber Monday ». Et sur les 47 % qui ont l’intention de le faire, 38 % disent qu’ils le feront exclusivement en ligne et 30 % exclusivement dans des magasins en dur. »
« Selon un sondage de Consumer Reports, 53 % des personnes interrogées n’ont pas d’intentions d’achats sur la période de cinq jours couvrant « Black Friday » et « Cyber Monday ». Et sur les 47 % qui ont l’intention de le faire, 38 % disent qu’ils le feront exclusivement en ligne et 30 % exclusivement dans des magasins en dur. »
Je vous laisse donc en image, sur cette vidéo ICI - 2'28 - montage que l’un de nos
camarades contrariens m’a fait suivre ce week-end. Merci à lui.
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