Une
fable moderne qui coule de source (comme Lafontaine ?). Une fable bien
peu affable, qui met cartes sur table (au lieu d’en faire table rase).
Une fable qui nous rase, tant on perçoit qu’elle atteindra la base. Une
fable avec un méchant, des complices exécutants, et une population
exécutée.
Une fable moderne, mais pas visionnaire, ou du moins pas à long terme. Une fable qui pourrait être religieuse, avec l’argent comme dieu, le capital, comme prophète.
En bref, une fable complètement faussée, mais tellement d’actualité…
Une fable moderne, mais pas visionnaire, ou du moins pas à long terme. Une fable qui pourrait être religieuse, avec l’argent comme dieu, le capital, comme prophète.
En bref, une fable complètement faussée, mais tellement d’actualité…
1. Distribution
Le Capital
Son cerbère (Pierre Gattaz)
Le berger (Manuel Valls)
Son toutou (Emmanuel Macron)
Le prix Nobel ( Jean Tirole)
Le peuple
Son cerbère (Pierre Gattaz)
Le berger (Manuel Valls)
Son toutou (Emmanuel Macron)
Le prix Nobel ( Jean Tirole)
Le peuple
2. Lexique
Le Mouvement des entreprises de France (Medef)
est une organisation patronale fondée en 1998, représentant des
dirigeants des entreprises françaises. Principale organisation
d’entreprises françaises, elle possède un poids significatif dans le
débat social français.
Créé le 27 octobre 1998, le Medef remplace
le Conseil national du patronat français (CNPF). Son but est de
représenter les entrepreneurs français auprès de l’État et des
organisations syndicales. L’organisation revendique 750 000 entreprises
adhérentes.
En 2010, le Medef a reçu 12 millions d’euros de subventions publiques au titre de sa contribution aux organismes paritaires, soit 31 % de ses recettes. Son budget, en 2012, est de 37,8 millions d’euros.
Le président actuel, Pierre Gattaz, a pris ses fonctions le 3 juillet 2013.
En 2010, le Medef a reçu 12 millions d’euros de subventions publiques au titre de sa contribution aux organismes paritaires, soit 31 % de ses recettes. Son budget, en 2012, est de 37,8 millions d’euros.
Le président actuel, Pierre Gattaz, a pris ses fonctions le 3 juillet 2013.
Pierre Gattaz,
né le 11 septembre 1959 à Boulogne-Billancourt, est un industriel
français. Il est président du directoire de l’entreprise Radiall1,
depuis 1994. Parallèlement à ses activités de chef d’entreprise, il
occupe diverses fonctions au sein d’organisations professionnelles,
d’abord sectorielles puis généralistes, dont notamment celle de
président de la FIEEC – Fédération des Industries Électriques,
Électroniques et de Communication de 2007 à 2013. Il est élu à la
présidence du Medef le 3 juillet 2013, succédant à Laurence Parisot.
Pierre
Gattaz est le fils d’Yvon Gattaz, chef d’entreprise français, président
du CNPF de 1981 à 1986, et de Geneviève Gattaz. Diplômé de l’École
nationale supérieure des télécommunications de Bretagne, il est
également titulaire d’un « Certificate in Administrative Management », à
l’université George Washington, université privée de Washington, D.C.
Yvon Gattaz,
né le 17 juin 1925 à Bourgoin-Jallieu (Isère), est chef d’entreprise
français et président d’organisations patronales. Il préside le CNPF
entre 1981 et 1986. L’organisation entame alors une « guerre des
tranchées » avec le gouvernement socialiste en place. La bataille
s’engage sur la question du passage aux 39 heures, sur la flexibilité du
temps de travail, sur les nationalisations, sur l’impôt sur les grandes
fortunes et la loi d’amnistie, mais surtout sur la montée des
cotisations sociales des entreprises contre lesquelles Yvon Gattaz livre
bataille. Défenseur de l’entreprise et notamment des petites
entreprises, il a fondé plusieurs associations. Il est membre depuis
1989 de l’Académie des sciences morales et politiques (Institut de
France), qu’il a présidée en 1999. Il est le père de Pierre Gattaz,
devenu président du Medef en 2013.
Le Conseil national du patronat français (CNPF)
était une organisation représentant le patronat français. Il fut créé
en décembre 1945 à la demande du gouvernement français qui, au sortir de
la Seconde Guerre mondiale, désirait disposer d’un interlocuteur
représentatif de l’ensemble du patronat. Une convention, conclue le 24
juillet 1946, est venue préciser les rapports entre le CNPF d’une part
et le Conseil interfédéral du commerce français d’autre part, en accord
et avec le concours de la Fédération des Associations Régionales (FAR)
et de la CGPME.
Cette convention constitue l’acte de naissance du Conseil national du commerce (CNC).
En 1998, le CNPF se transforme en Mouvement des entreprises de France (Medef) sous l’impulsion d’Ernest-Antoine Seillière.
Le capitalisme
est le régime économique et juridique d’une société dans laquelle les
moyens de production n’appartiennent pas à ceux qui les mettent en
oeuvre.
Le capitalisme est fondé sur :
- l’entreprise privée (il peut exister un capitalisme d’Etat) ;
- la liberté des échanges ;
- le pouvoir des actionnaires ;
- la recherche de profit considéré comme une contrepartie au risque encouru ;
l’accumulation du capital.
- l’entreprise privée (il peut exister un capitalisme d’Etat) ;
- la liberté des échanges ;
- le pouvoir des actionnaires ;
- la recherche de profit considéré comme une contrepartie au risque encouru ;
l’accumulation du capital.
Le capitalisme moderne, qui se
caractérise par un partage du capital de l’entreprise entre plusieurs,
voire une multitude, de propriétaires, les actionnaires, recherche
davantage de sécurité et une certaine puissance visant à influencer les
décisions politiques. Le profit réalisé par l’entreprise a tendance à se
répartir davantage entre l’Etat et l’entreprise elle-même
(autofinancement qui accroît néanmoins sa valeur) au détriment de la
distribution de plus-values immédiates (les dividendes) aux
actionnaires.
Pour le marxisme, le capitalisme est un système
politique, économique et social dont le principe fondamental est la
recherche systématique de plus-values obtenues grâce à l’exploitation
des travailleurs par les propriétaires des moyens de production et de
distribution. Leur but est de transformer la plus grande partie possible
de ces plus-values en capital supplémentaire qui engendrera à son tour
davantage de plus-values.
Le mot "capitalisme" a acquis avec la critique marxiste une connotation péjorative ; aussi, ses défenseurs parlent plutôt de "libre entreprise" ou de "libéralisme".
Le mot "capitalisme" a acquis avec la critique marxiste une connotation péjorative ; aussi, ses défenseurs parlent plutôt de "libre entreprise" ou de "libéralisme".
Pour le capitalisme, tout tend à devenir
marchandise et en premier lieu l’homme, (la santé, le sang, les organes,
la procréation...), l’éducation, la connaissance, la recherche
scientifique, les oeuvres artistiques...
3. L’idéal de Gattaz
- Travail le dimanche et le soir :
Il faudrait ouvrir d’avantage les commerces le 7ème jour de la semaine,
ainsi que plus tard le soir, « en accord avec les salariés qui le
désirent, ou par accord social ».
« Avec la suppression de cette
archaïque disposition, qu’est la fermeture dominicale, nous boosterons
la dynamique de la consommation. Bien sûr, le pouvoir d’achat n’en sera
pas majoré, mais cela offrira la possibilité de le dépenser sur sept
jours au lieu de six. »
- Suppression des 35 heures :
Pierre Gattaz veut « en finir avec le principe d’une durée légale
imposée à toutes les entreprises » en permettant à celles-ci de négocier
non seulement la durée, « qui constituera alors le seuil de
déclenchement des heures supplémentaires », mais aussi le taux de
majoration horaire et l’aménagement du temps de travail.
« Ce
qu’il faut supprimer, c’est l’obligation légale. Que chaque employeur
puisse déterminer la durée de ce temps de travail : 30, 32 ou 40 heures.
Bien entendu, payées comme telles, restons réalistes ! »
- Supprimer des jours fériés :
Selon le Medef, le nombre de jours fériés (11 au total) et les
complexités qu’ils induisent sont un frein à la croissance, et donc à
l’emploi ». Sa préconisation ? Supprimer deux jours fériés, ce qui
génèrerait 1% de croissance.
Soulignant que la durée effective annuelle moyenne du travail des salariés à temps plein, en France, est la plus basse d’Europe après la Finlande. Le Medef veut supprimer un ou deux jours fériés et en accoler d’autres aux week-ends, afin de supprimer des « ponts ».
Soulignant que la durée effective annuelle moyenne du travail des salariés à temps plein, en France, est la plus basse d’Europe après la Finlande. Le Medef veut supprimer un ou deux jours fériés et en accoler d’autres aux week-ends, afin de supprimer des « ponts ».
- Recul de l’âge légal de départ en retraite :
Le Medef juge nécessaire une nouvelle réforme des retraites, avec à la
clé, « un recul de l’âge légal de départ à la retraite, pour tenir
compte de l’allongement de l’espérance de vie » ou la convergence des
régimes de base.
« Pour moi, la question est tranchée. Nous avons
gagné en 50 ans, 20 ans d’espérance de vie. Il nous faut en reverser la
moitié, soit dix, à l’entreprise. Je vois l’âge légal de départ à la
retraite à 75 ans ».
- Suppression du SMIC :
L’idée du Medef consisterait à instaurer, de façon provisoire, un
salaire inférieur au salaire minimum « pour les populations les plus
éloignées de l’emploi , et qui pourrait être complété par des
allocations sociales afin de garantir un pouvoir d’achat égal au SMIC ».
En 1994, Edouard Balladur s’y était cassé les dents avec son CIP,
l’équivalent d’un SMIC jeunes. Par ailleurs, compléter le différentiel
par l’Etat, revient à subventionner le secteur privé ; un système dont
l’Allemagne est en train de sortir.
- Création du contrat de projet :
Le patronat dénonce les effets pervers de la « dualisation » croissante
du marché du travail, unes situation qui oppose des jeunes obligés
d’enchaîner des CDD de plus en plus courts alors que 87 % de salariés
jouissent toujours d’un CDI. D’où sa proposition d’un nouveau « contrat
de projet » qui prendrait fin une fois la mission réalisée.
C’est
une idée ancienne du Medef, qui revient à généraliser le contrat de
chantier, tel qu’il existe dans le bâtiment, à tous les secteurs
d’activité. « Il s’agirait d’un contrat à durée indéterminée qui
prendrait fin automatiquement, une fois le projet réalisé ».
- Réformer le code du travail :
le Medef veut simplifier drastiquement le droit du travail. Aujourd’hui
« incompréhensible », il doit, selon l’organisation patronale, fixer
« les grands principes » et d’interdire d’ « entrer dans les détails ».
La primauté serait donnée aux accords collectifs d’entreprises, un
salarié ne pouvant plus leur opposer son contrat de travail.
- La réforme de l’assurance chômage :
Les formules qui fâchent comme « baisse des indemnités chômage » ne
sont pas écrites noir sur blanc. Mais le diagnostic dressé laisse peu de
place au doute. « Notre système d’assurance chômage n’incite pas à un
retour à l’emploi rapide », considère l’organisation de Pierre Gattaz.
Elle veut rouvrir les négociations conclues le 22 mars afin que
l’assurance chômage réduise son déficit. Au passage, elle réclame un
renforcement du contrôle des chômeurs.
- Baisse des charges patronales et fin de la taxe sur les transactions financières :
Sur la partie fiscale, le patronat souhaite transformer le Cice en
baisse de charges. Le Medef juge qu’une baisse de charges est plus
perenne qu’un crédit d’impôt, et surtout plus facile à calculer pour les
chefs d’entreprise. Il demande parallèlement la suppression progressive
des taxes pesant sur les facteurs de production et les taxes
sectorielles. Enfin, l’organisation patronale demande la suppression de
la taxe sur les salaires, qui pèse sur les banques et les assurances, et
la fin de la taxe sur les transactions financières.
- Plus besoin d’excuses pour licencier :
Le président du Medef Pierre Gattaz a suggéré jeudi que la France sorte
de la convention 158 de l’Organisation internationale du travail (OIT)
qui oblige à justifier un licenciement, afin de lever la crainte de
l’embauche chez les chefs d’entreprises. "Les chefs d’entreprise, quand
ils peuvent embaucher, craignent de se trouver devant les prud’hommes
s’ils rompent le contrat. C’est un des principaux freins à l’embauche".
- Réduire le nombre d’instances de représentation du personnel :
Les trois organisations patronales (Medef, CGPME, UPA) veulent aussi
remplacer les diverses instances de représentation du personnel (Comité
d’entreprise, CHSCT....) dans les entreprises de plus de 50 salariés par
un seul "Conseil d’entreprise". Les salariés seraient consultés tous
les 4 ans pour savoir s’ils veulent ou non mettre en place cette
instance, qui reprendrait l’ensemble des prérogatives dévolues jusqu’ici
au Comité d’entreprise, au Comité d’hygiène, de sécurité et des
conditions de travail (CHSCT), aux délégués du personnel et aux délégués
syndicaux.
- Suppression des délégués du personnel :
Le Medef souhaite supprimer les délégués dans les entreprises de moins
de 50 salariés, ou du moins l’obligation d’élire des délégués du
personnel dans les entreprises de moins de 50 salariés, arguant qu’elle
n’est déjà pas respectée. Ceci pour limiter les effets de seuil, qu’ils
dénoncent inlassablement comme un frein à l’embauche.
4. Discours de Manuel Valls sur les politiques générales
Beaucoup
trop fier pour être honnête, lors de son discours sur les politiques
générales, le 15 septembre dernier, Manuel Valls n’a pas osé reprendre
les propositions de Pierre Gattaz, émises à peine deux jours plus tôt,
il a hypocritement préféré se présenter comme tel (source : huffington
post) : « Assurant gouverner au nom de l’efficacité et non de
l’idéologie, le premier ministre s’est singulièrement démarqué du Medef
en rejetant leurs propositions parues dans la presse. "Réformer, ce
n’est pas casser. Réformer, ce n’est pas régresser. Et comme je l’ai
déjà dit, il n’y aura pas de remise en cause des 35 heures ni de la
durée légale du travail", a-t-il martelé, refusant toute réduction du
Smic ou encore la suppression du CDI. »
Intéressant de la part
d’un premier ministre qui venait de nommer 15 jours auparavant un
ministre de l’économie qui allait justement reprendre les propos du
Medef quelques jours plus tard.
« Va mon toutou, va ! »
5. Les propositions d’Emmanuel Macron (loi sur l’activité)
Comme
on peut le constater, dans son discours du 15 octobre sur le projet de
loi sur l’activité, Emmanuel Macron, le chien de troupeau, retranscrit
exactement ce que son berger Valls n’a pas osé affirmé, c’est à dire les
propositions du cerbère du sacro-saint prophète Capital, représentant
le dieu « Argent » :
Travail le soir et le dimanche, repenser les
35 heures, supprimer un ou deux jours fériés, allonger la durée de
cotisations retraites, libéraliser le salaire minimum et les contrats de
travail, ... (source : l’Express).
Le Medef ne peut qu’applaudir : il a été entendu !
6. Et un prix Nobel d’économie, en plus !
Le
« prix de la Banque de Suède en sciences économiques en l’honneur
d’Alfred Nobel », improprement appelé prix Nobel d’économie, vient
d’être attribué le 13 octobre dernier, au français Jean Tirole. Alors
qu’un déluge de commentaires élogieux en forme de « cocoricos » se
propage dans les médias, Attac déplore ce choix qui s’inscrit dans la
lignée des prix attribués à Hayek, Friedman et autres économistes
néolibéraux en grande partie responsables de la crise actuelle.
Présenté
comme « un des économistes les plus influents de notre époque » par la
Banque de Suède, Jean Tirole est récompensé par « son analyse de la
puissance des marchés » et ses recommandations en faveur d’une
déréglementation dans les domaines de l’industrie, de la finance et du
travail.
C’est ainsi que Jean Tirole, dont on peut penser que le
nouveau ministre de l’économie Emmanuel Macron est un admirateur
fervent, propose une réforme du marché du travail, dont l’une des
mesures doit être d’alléger le code du travail et, en particulier, de
supprimer les contrats à durée indéterminés (CDI).
(source : Le Grand Soir)
(source : Le Grand Soir)
7. Conclusion et anecdote
La
boucle est bouclée : Gattaz reprend le flambeau de papa, le PS devient
fan du Medef, et le prix Nobel d’économie revient à un néolibéral.
La France n’est pas près de changer de système, si vous voulez mon avis.
Et tiens, vu qu’on parle de « changement », une petite anecdote sur « cerbère » Pierre Gattaz, issue d’une interview par Jean Casanova, du journal Mediapart, en date du 2 octobre :
Et tiens, vu qu’on parle de « changement », une petite anecdote sur « cerbère » Pierre Gattaz, issue d’une interview par Jean Casanova, du journal Mediapart, en date du 2 octobre :
« J.C. Vous nous dites
toute vôtre admiration pour le Premier Ministre. Iriez-vous jusqu’à le
soutenir lors des prochaines échéances électorales ?
P.G. Nous
sommes pragmatiques et nous ne nous considérons liés à aucun parti
politique. Nous travaillerons à réformer notre modèle économique et
social avec tous ceux que le pays aura désigné. Et nous respectons tous
les choix de nos concitoyens.
J.C. Pourrez-vous toujours tenir ce discours en cas d’élection de Marine Le Pen ?
P.G.
Je ne veux pas répondre à cette question trop orientée. Je ne referai
pas l’erreur de mon prédécesseur René Duchemin, à la tête de la CGPF
(Confédération Générale du Patronat Français) en 1936, qui avait laissé
dire : "plutôt Hitler que le Front populaire".
Mais vous me savez
amateur de peinture et de tout ce qui touche à la couleur. Sachez que je
préfère le Marine au rouge. »
À bon entendeur salut !
Chien Guevara
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