Je déteste l’hiver. Je déteste le froid. Je déteste cette lumière
blanche. Je déteste me lever quand il fait nuit. Je déteste allumer les
lampes à 17 h. Et comme je n’ai pas le choix, comme je dois supporter,
tout m’agace.
Je lis les nouvelles. Du Sarkozy partout. J’exorcise le mépris que
j’ai pour lui en inondant moi-même ma TL sur Twitter. Comme un geste
désespéré et pathétique, j’aime à penser que ça pourra, à défaut
d’inverser l’issue si prévisible de cette élection à l’UMP, calmer mes
nerfs. Parce qu’il va être élu, nous le verrons encore plus. Il va nous
saouler jusqu’au dégoût. Hier, au bout du bout, j’ai envoyé à certains
médias sur Twitter ce lien publié chez Libé. Ça me rend dingue que les télés n’en disent rien. Rien.
Et quand Pinocchio nous offre un peu de répit, c’est Trierweiler qui
assure le spectacle. Autant le dire tout de suite, la sortie de son
livre ne m’a pas fait remuer les bras dans tous les sens. Pour plusieurs
raisons. D’abord parce que je ne cesserais jamais de louer les vertus
thérapeutiques de l’écriture. J’ai moi-même beaucoup noirci de papier
quand … enfin bref… Ensuite parce que le comportement de Hollande avec
les femmes me débecte. C’est un pleutre et un menteur. À chaque fois.
Donc, je me suis dit « bien fait pour sa gueule ». Mais là, trop c’est
trop. Après une certaine compassion, j’éprouve aujourd’hui de la pitié.
Enfin, elle aura un peu occulté Nabilla…
Bref.
Soudain, deux bonnes nouvelles. D’abord une compilation de statistiques (Eurostat) qui nous apprend que la France n’est pas généreuse avec ses (?) immigrés.
Ces mauvaises performances ne favorisent pas l’intégration sociale dans un pays où plus de 10% des ménages sont immigrés, comme le notait également l’OCDE en 2012.
Ça va faire du bruit quand Pujadas va parler de ça au JT pas vrai ? #OhWait
Puis Christophe Nick, un excellent documentariste,
et Gilles Cayatte qui, associés à John-Paul Lepers pour Infrarouge, nous
ont proposé deux épisodes qui décoiffent sur le lien entre immigration
et délinquance. Sur les préjugés, la construction de ceux-ci. À voir de toute urgence.
C’est donc toute gonflée d’espoir par ces idées reçues qui prennent
une claque que je continue à prendre des nouvelles du monde. Ma joie
n’aura pas duré longtemps…
Je tombe sur les images d’ouverture des Restos du coeur pour leur
trentième année (30 ans !!!!!). Je vois les fossoyeurs. Valls, Touraine,
Sapin et Hidalgo (leur a-t-elle parlé de son triangle à la con ?
D’ailleurs, vote si tu veux…).
Comment dire l’obscénité de ces ministres qui visitent les pauvres ?
Comment dénoncer le cynisme de ces gens au pouvoir qui n’ont en rien
endigué la paupérisation du pays ?
Comment rester calme en écoutant pour
la millième fois leurs mensonges, un jour dans l’année, sur les mesures
tellement minuscules qu’ils claironnent, le poitrail arrogant ?
Quand, d’un côté tu as ça, les dividendes et de l’autre ça, la réalité.
Des solutions il y en a. Plein. Mais, ce qu’on a fini par comprendre,
c’est que ça ne viendra pas d’eux, ces ministres spectateurs d’une
misère où, non content d’être impuissants à améliorer la vie des gens,
ils leur enfoncent encore un peu plus la tête sous l’eau.
« Pas de coup de pouce au SMIC » te dit Rebsamen. Si tu n’es pas
encore mort, on va t’aider. Si tu n’as pas encore sombré dans un peu
plus d’indignité, t’inquiète, on est là.
Les mots sont trop peu précis, entre la colère, la tristesse et de la
haine parfois. Parce que cette politique te prive de tout. Parce que la
misère te retire jusqu’à la fierté. Tu n’as plus de loisirs. Tu n’as
plus de vie professionnelle. Tu n’as plus de vie sociale. Tu n’as plus
que tes larmes pour pleurer.
Alors tu imagines l’effet que ça fait de voir Valls, Touraine et
Sapin avec leurs têtes de ravis de la crèche aux Restos du coeur dont
les bénéficiaires ont augmenté de 18 % ?
Du coup, tu comprendras que la visite du pape à Strasbourg qui se
fait applaudir à tout rompre sur des valeurs « d’humanité » par ceux-là
mêmes qui font de ta vie un enfer, ça a peu de chance de me calmer…
Entre les artisans de ton malheur et celui qui fustige les
homosexuels dans leur droit à être parents et les femmes qui avortent,
qui n’autorise toujours pas le mariage des prêtres, le mieux qu’il me
reste à faire, c’est de reprendre du popcorn. Et une clope. Ou bien je
vais chercher une bassine.
Amen.
babordages.fr
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