Les jours, les semaines, les mois, les années défilent et se
ressemblent… L’on pourrait même ajouter, les siècles passent, et se
ressemblent aussi… Ce sont toujours les mêmes qui gagnent et les mêmes
qui perdent… Les dominants d’un côté, les dominés de l’autre.
L’Histoire semble immuable à ce niveau. À notre
époque, la différence majeure réside dans l’information. Autrefois
difficile à appréhender, elle est aujourd’hui surabondante au point que
beaucoup s’y perdent et finissent par tout mélanger… ce qui revient
(presque) à dire que ceux-là ne sont pas mieux informés qu’auparavant.
La quantité y est sans doute, mais avec une perte en qualité évidente…
Comme n’importe quel autre produit dans ce monde désormais
« marchandisé » à outrance, l’information est devenue objet de
consommation…
Il y a quelques jours, Mme Ch. Lagarde – directrice générale du FMI
(Fonds Monétaire International), la fonctionnaire internationale la plus
payée au monde, avec un salaire d’environ 500.000 US$ annuel (soit,
près de 32.000 € par mois) sur lequel elle ne paie aucun impôt (!) en
vertu des articles 34 & 38 de la Convention de Vienne de 1961 sur
les relations diplomatiques – était à Bruxelles dans le cadre des
Grandes Conférences Catholiques. Au-delà des questions que l’on peut se
poser sur la présence de la directrice du FMI à de telles Conférences,
le plus incroyable réside sans doute dans le contenu du discours
prononcé par Mme Lagarde qui, sans sourciller, indiquait que « … tout le
monde gagnera à une réduction des inégalités excessives… »
Le public présent à cette conférence « catholique » a-t-il écouté ces
sornettes « pieusement » ou y en a-t-il au moins un qui a tenté
d’infliger à cette dame le seul traitement qu’elle méritait, à savoir un
entartage à la Noël Godin !? L’on se demande si on rêve (ou plutôt
cauchemarde) en entendant de tels propos. Et comment ne pas réagir !?
Qu’elle commence donc par revoir son salaire et ceux de son entourage…
Mme Lagarde a énuméré ainsi quantité de bonnes intentions, avançant
même que : « Nos études montrent que, contrairement aux idées reçues,
les bienfaits d’une hausse du revenu viennent d’en bas et non d’en
haut ». On ne sait à qui elle pensait dans ces « idées reçues »… Quant à
nous, du peuple, nous le savions depuis longtemps et n’avions pas
besoin que cela soit asséné par la directrice du FMI. Mme Lagarde
aurait-elle trouvé le fil à couper le beurre ? Et sincèrement, y a-t-il
un poste au monde qui mérite un tel salaire sans parler de tous les
avantages qui vont avec ? La réponse doit être claire : non ! *
Le plus beau de l’histoire est de voir avec quelle pugnacité, quelle
hargne la même directrice si bien intentionnée lorsqu’il s’agit de
donner des leçons de morale dans un cadre « catholique », agit de commun
accord avec les hautes instances internationales (UE–BCE–FMI aussi
appelé « Troïka ») qui ont mis la Grèce à genoux. Vivre avec 32.000 €
par mois sans payer d’impôts, et réclamer de la Grèce des efforts
supplémentaires auprès de chômeurs et retraités qui tentent de survivre
avec 500 € par mois est une honte, une imposture qui mériterait qu’elle
soit sur le champ destituée de ses fonctions et rendent les 95% de ce
qu’elle a perçu sur le dos des plus pauvres qui voient valser de tels
chiffres et sont tout simplement paralysés dans leur dramatique
situation, ne sachant pas pour beaucoup d’entre eux, comment finir le
mois.
Pour rappel, le taux de suicide a augmenté de manière endémique en
Grèce, depuis les mesures d’austérité prônée par les autistes qui nous
gouvernent.
Et tout ce beau monde, qui virevolte de sommets en réunions spéciales
pour tenter de voir comment assécher encore un peu plus ceux qui n’ont
déjà presque plus rien, ces arrogants qui se drapent derrière leurs
mandats immérités, ce gotha de nantis que vomissent de plus en plus les
peuples ne doit plus s’étonner de voir l’Europe virer à la couleur brune
dont ils affirment ne pas comprendre les raisons et tout faire pour la
combattre. Ils en sont les premiers responsables, et avec eux les médias
complaisants qu’ils contrôlent et manipulent. Rarement sans doute, le
monde a fait face à tant de cynisme affiché.
Certains peuvent toujours ânonner que le problème majeur de l’Europe
est l’immigration… c’est vraiment l’arbre qui cache la forêt. Le
problème majeur de l’Europe (et de la mondialisation en général) est
précisément ces inégalités devenues intolérables entre les toujours plus
riches et les toujours plus pauvres. L’immigration de plus en plus
massive en est d’ailleurs l’une des résultantes. Entre ces patrons de
grandes entreprises qui s’octroient des salaires d’une indécence sans
nom, ces fonctionnaires surpayés et jamais responsables de leurs erreurs
pourtant multiples, assurés du renouvellement de leurs mandats dans ce
jeu de donnant-donnant entre petits copains, et les retraités, les
chômeurs, les jeunes, les travailleurs dont les conditions se sont
précarisées au fil des ans, la fracture est désormais béante. Le jour
arrive où la révolte populaire viendra les surprendre sous leurs
fenêtres et ils s’en étonneront sans doute, vivant dans leur bulle
aseptisée et morne, faite de directives et de décrets qui n’intéressent
pas le citoyen…
Aujourd’hui que se joue le sort de la Grèce, les autres peuples des
pays européens voisins regardent et comprennent petit à petit comment ce
gotha s’est organisé pour dépecer un pays et s’enrichir sur son dos.
Parce que, comme l’expliquent les responsables de Syriza, c’est l’Europe
et ses banquiers qui s’enrichissent sur le dos de sa population, en
accordant des prêts à des taux qu’en d’autres circonstances on
qualifierait d’usuraire… et viennent nous dire ensuite, qu’il faut
« réduire les inégalités excessives »…
Quelle imposture que ces fonctionnaires ! Quels parasites ! Cela se
vérifie presque chaque jour. N’était qu’à voir ce jeu de crabes lors de
la nomination de J-Cl. Junkers à la suite de M. Barroso à la tête de la
Commission. Bel exemple pour les peuples, en effet, que de nommer aux
plus hautes fonctions européennes l’un des artisans d’un paradis fiscal
nommé le Luxembourg. Et ceux-là pensent que la population n’a pas de
mémoire et ne se souvient pas !? Ils nous prennent donc en plus, pour
des imbéciles… Non contents d’avoir renoncé depuis belle lurette à toute
probité, de n’avoir plus la moindre intégrité personnelle, d’être pour
de nombreux d’entre eux mêlés à de sombres magouilles et malversations
multiples, ils se traînent dans la fange pour décrocher le poste
supplémentaire où ils pourront pendant quelques années encore s’en
foutre plein les poches… Voilà l’idée que ceux-là se font des
populations qu’ils prétendent gérer.
Hier à Montpellier, lors d’une soirée consacrée au parti Syriza, une
responsable locale nous expliquait que ce qui avait permis le succès de
ce parti « de gauche », était que le Pasok (parti social-démocrate grec
qui fait partie du Parti socialiste européen et de l’Internationale
socialiste – ben, tiens ! –) n’était plus considéré ni désigné depuis
longtemps par les Grecs comme un parti « de gauche ». Et que, tant que
dans les autres pays européens, les partis socialistes qui mènent de
concert la politique néo-libérale identique à celle de la droite
seraient considérés comme étant la « gauche », la confusion règnerait au
sein de la population. À méditer…
Vive la vraie gauche de Syriza… vive la vraie gauche de Podemos… et
de celles et ceux qui dans d’autres pays, leur emboiteront le pas et
oseront lancer à cette Europe de technocrates et de financiers qui nous
auront empoisonnés la vie pendant trop longtemps, le mot que Cambronne
adressa aux Anglais qui les sommaient de se rendre et de capituler !
Note :
* Voir : http://www.lalibre.be/actu/internat...
* Daniel Vanhove est Observateur civil et membre du Mouvement Citoyen Palestine.
Photo : Angela Merkel, présidente de facto de l’UE.
Info Palestine
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire