Gilles Devers
Un
boulot tout propre. Une bonne maison, l’armée US, et un poste de haute
technologie, des horaires presque corrects, une bonne paie, et agir pour
la défense du pays. De quoi se plaindre ? De ce qu’il
s’agit d’exécuter des condamnations à mort prononcées sans procès et
sans preuve par le gouvernement fédéral, le Prix Nobel de le Paix Obama.
L’horreur du crime de masse. La prison se précise pour ce criminel.
Pour faire le point, deux articles en anglais et un en français qui suit.
Drones tueurs : des « pilotes » déprimés, rongés par les remords…
Mardi dernier, le New York Times a publié un dernier aperçu de ce que vivent les militaires qui pilotent des drones. Les opérateurs de ces Véhicules Aériens Sans Pilote
souffriraient, au plus haut degré, d’épuisement et de stress, de sorte
que l’armée de l’air US a été obligée de réduire le nombre de leurs « missions » qui
était de 65 par semaine. L’autre raison est qu’elle ne dispose pas de
ces pilotes en nombre suffisant. Il lui en faudrait 500 de plus...
Bien que ces « pilotes » mènent
leur guerre dans des conditions de sécurité exemplaires, qu’ils
rentrent dans leur famille tous les soirs, ils sont sujets à des Désordres post-traumatiques de stress (DPTS) à
des niveaux équivalents à ceux des pilotes de combat. Ce stress
provient, pour partie, de ce que ces 1200 pilotes ne sont pas sur un
site d’opérations.
En
effet, bizarrement, contrôler un drone-espion ou servant à tuer à des
milliers de kilomètres, soutenir efficacement des militaires en
opération au sol, ou plus vraisemblablement, se demander si vous avez
ciblé un présumé terroriste ou des civils innocents, est usant, même si
vous êtes à l’abri dans un bunker du Nevada. Voir votre épouse et vos
enfants quelques heures plus tard attise l’aliénation inhérente à ce
travail. Vous êtes en service, mais à la maison. Cela doit être
déstabilisant.
De plus, il n’y a pas « assez » de pilotes et donc ceux en poste sont fatigués et vidés. Pourquoi ? En 2013, dans le New York Times, un des coauteurs d’un rapport de la Défense expliquait que «
les pilotes d’appareils télécommandés fixent ce morceau de paysage
pendant des jours. Ils voient le carnage. Les pilotes classiques ne font
pas cela. Ils sortent de là dès que possible ». Depuis que les
avions de guerre, il y a une centaine d’années, ont, du ciel, déversé la
mort, la pratique veut que vous exécutez et vous rentrez chez vous
immédiatement. Les drones et les yeux des opérateurs planent
indéfiniment. (…)
En avril, le site knowdrones.com a mis sur Internet des séquences tv dans
lesquelles il demandait à ces opérateurs de démissionner. Les
activistes animant ce site, dont d’anciens militaires, ont également
présenté cette demande dans une lettre où ils déclarent que : « les
attaques de drones sont illégales et les 6000 victimes de celles-ci «
minent les principes du droit international et des droits de l’homme ».
L’optimisme
n’est pas de mise : il est quasiment impossible de renverser la marche
en avant des drones militaires. Ce sont des outils bon marché, très bon
marché, permettant de maintenir une présence constante dans des pays
avec qui les Etats-Unis ne sont même pas en guerre. Peut- être qu’un
jour, le retour du bâton viendra quand un terroriste utilisera un drone,
mais, même à ce moment-là, les Etats-Unis seront incapables de
reconsidérer l’utilisation de leurs nouveaux jouets. À moins qu’il n’y
ait plus personne pour les faire voler… et tuer.
C'est un crime. Et c’est peut-être la raison pour laquelle les « droneurs » sont
si déprimés. On peut espérer qu’ils savent ce qu’ils font et que cela a
une répercussion sur leur psyché. Le danger est inhérent au DPTS mais,
les « droneurs » sont peut-être préoccupés par leurs
coreligionnaires soldats et par le soutien qu’ils doivent nécessairement
leur apporter… Les images vivaces de l’ombre rose (sur leur écran – ndlr) de ce qui était un être humain - peut-être
un anonyme, traqué depuis un signal téléphonique ou un comportement
suspect analysé comme un groupe terroriste ou un mariage en marche - semblent suffisantes pour détruire celui, qui à des kilomètres de là, appui sur le bouton de tir.
S’il
est triste de voir tant d’individus souffrir de troubles mentaux, cela
est réconfortant pour l’humanité de constater que la guerre fait mal. Ni
la « vertu » de la 2ème guerre mondiale, ni la sécurité de la
guerre des drones, aujourd’hui, n’empêcheront un soldat de ressentir
quelque chose quand il prend une vie.
Traduction par Gilles Munier
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