Il existe certaines personnes
qui sont persuadées que tout est d’une facilité déconcertante. Il
suffit par exemple d’augmenter les salaires de 300 euros, de refuser de
payer la dette, d’exproprier les banques, et de … pourquoi aussi ne pas
réclamer un partage des richesses ? Parce que vous croyez sincèrement
que si l’on décide de faire payer les riches, ils vont accepter ?
Imaginez, à la fin du 19ème siècle
les gens qui n’avaient plus la force de travailler étaient dépendants
de leur famille ou alors étaient à la rue. Et un jour, certains ont dit
« il faut que l’on ait un salaire toute notre vie même lorsque l’on ne
pourra plus travailler » ; c’étaient des utopistes, complètement
irréalistes, ils voulaient instaurer un système de retraites ! « Mais ils vivent où ces ouvriers pour avoir de telles idées ! »
Lorsqu’au début des années 1900
les ouvriers ont réclamé des droits et une diminution de la journée de
travail, c’était complètement irresponsable, d’ailleurs à l’époque les
patrons ne s’y sont pas trompés et ont immédiatement menacé de
délocaliser dans les colonies où la main d’œuvre était plus docile et la
répression plus efficace. Pourquoi ne pas demander les 35H pendant que
l’on y est ! « Mais ils pensent à quoi ces ouvriers, on les fait travailler et voila comment on est remercié ! »
En 36, ça a été l’apothéose,
les travailleurs ont carrément demandé à être payer sans rien faire :
les congés payés, qu’ils appelaient ça ! C’était la fin de la France, la
fin de la patrie ! Le patronat pour sauver la nation, n’a pas hésité à
spéculer contre le franc et à ralentir la production pour essayer de
ramener tout ce beau monde à la raison, mais rien n’y a fait. Il ne
restait plus que la guerre pour leur montrer l’irresponsabilité dont ils
avaient fait preuve. « Voila toute la reconnaissance qu’ils ont ces maudits ouvriers ! »
En 45, le CNR,
sous prétexte d’avoir participé à la libération de la nation a imposé
des mesures délirantes. Le patronat aussi a combattu pour sauver les
emplois et l’industrie française en travaillant avec l’occupant, mais
les ouvriers qui ne comprendront jamais rien, les ont traités de
collaborateurs. Bon, le patronat a fait ce qu’il a pu, ces fous
voulaient la retraites à 55 ans pour toute la population, finalement
cela n’a été que pour une catégorie, dans un premier temps qu’ils
disaient, mais le patronat a fait de son mieux pour que ça n’arrive
jamais ! « Faut pas non plus qu’ils nous prennent pour des cons, ces ouvriers ! »
Heureusement, les différents gouvernement
depuis 1983 ont commencé à mettre fin à tous ces délires et Hollande
poursuit implacablement leur œuvre ; nous les élisons pour ça c’est
vrai, mais il faut reconnaitre qu’ils font très bien leur job ! Fini le
monde des Bisounours, bienvenus dans le monde de la finance, de la
banque, de la bourse et du CAC40, bienvenus dans le monde des «winners». L’utopie de la classe ouvrière aura toujours été une utopie petits
bras, la nôtre est une utopie de classe, nous sommes nés pour gouverner
et profiter des richesses que les autres créent pour nous. S’il en
était autrement cela se saurait, la classe ouvrière est un million de
fois plus nombreuse que nous et pourtant elle accepte docilement son
sort. Ce n’est pas une preuve ça ?
Il n’y a en fait que très peu d’entre
eux qui se révoltent et réclament « de justes mesures » comme ils
disent. Nous les traitons de gauchistes, de marxistes, de communistes,
de révolutionnaires, ou pire : d’utopistes … et l’on nous croit ! Ce
n’est pas une nouvelle preuve, ça !
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