Pas sûr que les autorités politiques et
policières soient vraiment satisfaites du jugement rendu lundi 25
février par le tribunal de Grande instance de Nantes : ok pour les
expulsions, certes… mais sans astreintes financières pour les
expulsables et avec frais de justice à la charge de Vinci !
Évidemment, nul ne s’attendait ce que
la justice aille à l’encontre de la volonté des autorités. Les chances
de voir les juges déclarer illégale ou inconstitutionnelle l’expulsion
des zadistes hors de la zone convoitée pour leur nouvel aéroport “Grand
Ouest” étaient assurément nulles.
Mais ne pas imposer, contre toute attente, d’astreintes financières
aux empêcheurs de saccager la lande en rond, revient à renvoyer les
protagonistes à la case départ.
En clair, c’est « démerdez-vous les gars et que le plus fort gagne ».
Or, depuis 2008 que l’affaire court, on ne peut pas dire que les
seconds aient pris un avantage décisif sur les premiers. En l’état, le
jugement, loin d’assommer la volonté des occupants indésirables, ne peut
que renforcer leur mobilisation. Les habitants des lieux semblent en
tout cas toujours bien déterminés à résister à leur expropriation.
D’autant qu’en condamnant Vinci à payer les frais de justices des
zadistes, le juge de Nantes a achevé de donner un magistral coup de pied
en vache tant à la compagnie privée qu’à l’État et à sa police.
De là à penser que la justice ait voulu se venger de sa mise à
l’écart dans l’affaire de l’état d’urgence anti-terroristes, il n’y a
qu’un pas.
Note
=> Lire le compte-rendu de la décision du tribunal et les réactions sur Reporterre ou Basta
Le Yéti
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