Le PDG sur le départ d’Air France / KLM Alexandre de Juniac vient
de réaliser son rêve : il avait déclaré que l’on n’avait pas réussi sa
vie si on ne gagnait pas au moins un million d’euros, il a enfin atteint
son but : son salaire 2015 augmente de 65 % et passe de 645 000 euros
en 2014 à 1 060 000 euros !
Les actionnaires et les
investisseurs remercient souvent grassement les patrons qui font le sale
boulot. C’est exactement ce que de Juniac a fait pendant les quatre
années où il sera resté à la tête du groupe. Avec cynisme, le futur
ex-PDG aura joué pendant quatre ans de la peur pour arriver à ses fins :
supprimer 15 000 emplois en quatre ans, bloquer tous les salaires
– sauf le sien – depuis 2012 (plus de 8 % de perte réelle), imposer des
accords « Transform » amenant à revoir tous les accords collectifs pour
imposer à des syndicats complices 20 % de productivité de plus pour les
navigants comme pour le personnel au sol (perte de jours de congés,
destruction des règles d’ancienneté, d’avancement, de promotion…).
Comme
dans beaucoup d’autres groupes qui ont multiplié plans de suppressions
d’emplois et augmentation du salaire du PDG, les arguments ont été les
mêmes, relayés abondamment par les médias et le gouvernement : la
musique de la peur, la compagnie allait mourir... Il fallait donc des
gains de productivité pour affronter la concurrence. Les mêmes arguments
crapuleux qui demain amèneraient les syndicats de centaines
d’entreprises à accepter d’abandonner salaires, majorations et acquis
des personnels si la loi El Khomri aboutissait...
Foutage de gueule...
Donc,
de Juniac a obtenu son salaire de la peur… Mais il n’aura même pas
appris à Air France qu’un mécano sérieux finit son boulot correctement.
Lui quitte son boulot avant d’avoir fini le travail... Le rideau de
l’enfumeur s’est déchiré et même des syndicats complaisants ont
finalement compris que l’on se foutait de leur gueule.
Air France
va bien et ni les syndicats de pilotes ni ceux des hôtesses et stewards
n’acceptent de continuer de collaborer à ces attaques. Aucun n’a voulu
pour l’instant signer de nouveaux accords scélérats. La direction veut
passer en force en contraignant les pilotes à des efforts de
productivité de 5 à 10 % amenant à des pertes de salaires de 8 à 9 %.
Inutile de dire que si les pilotes cèdent à ces diktats, ce seront
derrière les PNC et les personnels sol qui seront mangés à la même
sauce.
Les mains blanches de M. De Juniac se contenteront
d’empocher son million et de partir faire carrière comme président de
l’Association internationale du transport aérien : nouveau costume,
nouvelle chemise…
Correspondants
npa2009.org
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