Dimanche 15 mai, selon un communiqué de presse de #NuitDebout, #GlobalDebout comptait 300 villes mobilisées dans 28 pays, de Paris à Londres, en passant par Rome, Belem au Brésil ou Montréal au Canada, Et surtout Puerta del Sol à Madrid où les indignés du mouvement “15M” reprenaient du service cinq ans après.
En face, ça commence à gamberger. Les éditocrates des médias mainstream tentaient ce lundi matin de minimiser l’impact et l’importance du mouvement #GlobalDebout en rameutant leurs officines de sondage. Le ministère de l’Intérieur, lui, dépêchait sa police au domicile de quelques personnalités pour les interdire de manifestation au nom… de l’état d’urgence ! Ridicule quand tu nous tiens.

Des lignes de front moins disparates qu’il n’y paraît

Nul ne peut savoir comment le rapport de force va évoluer, ni sur ce vers quoi il va déboucher. Mais il faudrait être sacrément pusillanime et incohérent pour ne pas appuyer sur le champignon dans d’aussi favorables conditions. Pour tout dire, les autorités n’ont pas tout à fait tort de se sentir menacées, tant la protestation gonfle et déborde le cadre dans lequel elles voulaient l’enfermer : 
  • Le mouvement #NuitDebout ne se contente plus de  démonstrations festives ; il se radicalise, se renforce, s’organise, exacerbé par des débordements policiers aussi brutaux qu’imbéciles ;

  • la greffe est en train de prendre avec d’autres forces de contestations sociales comme les syndicats français qui entament dès mardi un  mouvement de blocage du pays ;

  • ceux qui font des lois iniques sont désormais plus menacés que leurs lois elles-mêmes : la loi Travail a depuis longtemps cessé d’être l’unique cible de la vindicte populaire ; désormais, ce sont les autorités qui l’ont permise qui sont directement visées ;

  • d’autres lignes de front viennent renforcer et compléter celle des mutins ; les tentatives de reprise en main par l’Empire dans les pays latino-américains (Argentine, Brésil, Venezuela) ne se passent pas aussi facilement que prévu ; la Russie marque le Moyen-orient de son emprise, la Chine jette son dévolue sur l’Afrique ; les pays satellites se délitent (Turquie, Arabie saoudite…) ou prennent prudemment leur distance (Israël).

Cinq conseils judicieux aux mutins de #NuitDebout

Dans ces conditions, forts délicates pour les “dominants” du monde d’avant, les cinq conseils donnés par les indignés espagnols à leurs homologues mutins de #GlobalDebout viennent à point nommé :
  1. patience (parce que ça va être long) ;

  2. ne pas couper les ponts avec ceux qui sont (encore) absents ;

  3. agir en réseau, notamment sur Internet (qui est en train de se transformer en  répulsif pour ceux qui pensaient le contrôler) ;

  4. méfiance : #NuitDebout ne doit pas s’effacer devant la première option politique qui ferait mine de se présenter ;

  5. convergence des luttes (pour déborder des autorités menacées).
Photo :  Place de la République, Paris, 15 mai 2016.