Les plaintes de « territoires contestés » de l’AIPAC-Israël
(Americain Israel Public Affairs Committee, le comité américain des
affaires publiques d’Israël) portent leurs fruits.
Selon un sondage de l’IRmep (Institute for Research: Middle Eastern
Policy) soumis par l’intermédiaire de Google et de ses sondages aux
consommateurs, une majorité d’Américains
(49,2%) pensent que les Palestiniens occupent la terre d’Israël plutôt
que l’inverse. Le sondage, statistiquement significatif, a été mené le 9
mars dans quatre pays et a une marge d’erreur de 1,7 à 4,3%.
La population adulte utilisant internet des États-Unis est la seule
en Amérique du nord qui croit que les israéliens sont sous occupation
palestinienne.
Simultanément, un sondage destiné aux Canadiens révèle que 51,4% pensent, à raison, que les Israéliens occupent les terres palestiniennes, de même 54,6% des Mexicains pensent eux aussi qu’Israël occupe le territoire palestinien.
Les adultes vivant au Royaume-Uni ont été les plus convaincus parmi les quatre pays interrogés avec 57,7%
pensant qu'”Israël occupe la terre palestinienne”. La question a pris
une nouvelle importance avec les efforts de l’Union européenne pour afficher clairement les produits
provenant des colonies israéliennes de Cisjordanie. L’organisation
chargée du lobbying au congrès pour le compte de nombreuses
organisations proches d’Israël aux États-Unis, le Comité américain des
affaires publiques sur Israël, ou AIPAC, considère que la mesure
d’étiquetage par l’Union européenne comme une « attaque » contre Israël et a cherché à légitimer les produits de «territoires contrôlés par Israël » dans la législation commerciale américaine. AIPAC a cherché à « brouiller » la question en soutenant la formulation gouvernementale israélienne de territoires « contestés » plutôt que « occupés ».
Pourtant, comprendre la situation sur le terrain est essentiel pour
les Américains. Bien qu’ils n’aient pas été largement publiés, les
témoignages de la Commission sur le 11-Septembre ont révélé que
l’occupation permanente par Israël, l’humiliation des Palestiniens, le
soutien inconditionnel des États-Unis à Israël et les régimes
autoritaires au Moyen-Orient étaient des motivations majeures pour le
terrorisme contre les États-Unis.
Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a commencé à utiliser le
terme “territoires occupés” à la suite de la guerre des Six Jours
provoquée par l’attaque surprise d’Israël sur l’Egypte en 1967. La
résolution 242 des Nations Unies appela au retrait des forces armées
israéliennes des territoires occupés, afin d’établir la paix dans la
région. Au lieu de cela, Israël annexa Jérusalem-est en 1980 et le
plateau du Golan en 1981. Ces deux annexions n’ont pas été reconnues par
la communauté internationale. L’annexion de Jérusalem par Israël a été
déclarée nulle et non avenue par la résolution 478 du Conseil de
Sécurité des Nations Unies, tout comme l’annexion israélienne du Golan
par la résolution 497. Israël retira ses forces armées de Gaza en
septembre 2005, mais conserva le contrôle du spectre de fréquences [de
télécommunications, NdT], des recettes fiscales, de la zone aérienne et
maritime de la bande de Gaza. Israël est toujours désignée comme une
puissance occupante par les Nations Unies.
Aux Etats-Unis, les politiciens
à la recherche de soutien financier auprès des organismes proches
d’Israël sont dissuadés d’utiliser le terme “territoires occupés
israéliens”. Beaucoup préfèrent se conformer à la formulation de l’AIPAC
et du gouvernement israélien qui désigne la Cisjordanie, Jérusalem-est
et le Golan comme “territoires contestés” afin de ne pas contrarier les
gros donateurs pro-israéliens.
Bien qu’aucun grand journal ne fasse état ou même n’évoque une
quelconque occupation palestinienne de territoires israéliens, la
couverture des Palestiniens par les médias est dans une écrasante
majorité négative – y compris leurs demandes de reconnaissance de leur
État, le mouvement non violent du BDS (Boycott Désinvestissement
Sanctions) et la résistance aux attaques israéliennes – tout cela
contribue probablement à l’incapacité fondamentale des Américains à
saisir les faits essentiels de la situation au Moyen-Orient.
Basée à Washington, l’IRmep est une association de recherche sur la formulation de la politique des États-Unis au Moyen-Orient.
Source : antiwar.com
Les Crises
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire