Autre formulation : quel pire du pire doit-on choisir ?
Comme d’habitude, bien sûr, c’est le peuple qui va finir par trancher. Mais le dilemme, lui, ne se pose pas au peuple. Il se pose à chaque citoyen, à chacun d’entre nous, tout seul avec ses misérables bulletins et son enveloppe dans l’isoloir, pour peu qu’il ait encore le cœur de s’y rendre.
Bon, au premier tour, on peut toujours donner le change en donnant sa voix à un candidat de premier tour, un de ces candidats d’opposition qui sont voués à être éternellement d’opposition et de premier tour, qui ne font ou ne savent rien faire d’autre pour qu’il en soit vraiment autrement.
Mais au second tour ?
On remarquera qu’entre les pires, les lignes sont en train de changer. En France, le Front national aborde désormais la ligne en tête. Aux États-Unis, Donald Trump a réussi pour l’instant à éviter toutes les embûches que lui tendaient les spadassins du système. Dans un autre registre de scrutin, le “petit peuple” du Royaume-Uni, avec son Brexit, vient de moucher d’importance les “élites” britanniques et européennes.
Celles-ci vocifèrent à qui mieux mieux contre la montée des extrémismes (de droite, parce qu’à gauche on est encore au niveau du bredouillis), vitupèrent contre la xénophobie, contre les vieux qui votent contre les jeunes ou vice-versa, contre le nationalisme réactionnaire, contre la victoire de la bêtise populiste sur l’intelligence élitiste…
En même temps, ça ne répond toujours pas à notre question d’électeur complètement paumé : quel pire est-il le plus urgent et le plus prioritaire d’éliminer en 2017 ?

Entre les deux, le cœur balance et se révulse, n’est-ce pas ? La réponse “utile” n’est plus tout à fait si sûre.
Match nul, franchement nul.

Le Yéti