La presse mainstream
s’était amusée de ce Trump hors norme, qui allait nécessairement se
ramasser aux primaires, puis elle avait prophétisé qu’il se ferait virer
lors de la Convention du Parti républicain, et sur le même ton, elle
nous explique maintenant que Trump va se faire balayer par Hillary. Sauf que c’est lui le favori.
La vraie campagne commence, et nous allons suivre ça avec intérêt. Je rappelle que dans la mesure où les États-Unis (Amérique du Nord, territoire indien occupé) se
mêlent de notre vie sans retenue, nous avons le devoir citoyen de nous
immiscer dans cette élection, qui aura beaucoup d’influence sur notre
existence.
L’Irak
Hillary Clinton est addict
à l’interventionnisme US à travers le monde, et elle avait approuvé
l’agression de George W. Bush contre l’Irak, avec les mensonges et les
massacres associés. Quand on parle impunément de « guerre contre le
terrorisme », il faut se rappeler que cette équipe-là a fait 200 000 morts en Irak,
essentiellement des civils, et que les Irakiens sont des êtres humains
comme les autres, même si cela ne semble pas toujours évident. Donc,
Madame approuve le terrorisme, quand c’est le sien. Je le note, ça
m’intéresse.
Pour
nombre d’électeurs de gauche US, c’est une marque indélébile, car non
seulement car le choix d’origine a été dramatique, mais Hillary Clinton
n’a jamais eu le moindre remord, même après la démonstration des
mensonges d’État.
Madame la femme
Mais
le gros problème, c’est son impopularité, qui doit tant à cette
posture : « Je suis une femme, et donc je dois être élue ». Bref, le
triomphe du féminisme est de profiter de la notoriété de son mari et des
réseaux qu’il a su créer.
- Oki, Hillary. Mais tes idées ?
- La ferme, je suis une femme.
Lors
de la convention, Hillary Clinton, qui se sait très mal dans l’opinion,
a commis une vraie faute stratégique : comme c’est la grande messe du
parti, elle devait s’imposer en tant que leader, trouvant un discours
pour parler peuple. Or rien de cela. Elle est restée en coulisse,
attendant d’être adoubée par Michelle Obama, Bill Clinton – qui a deux
ou trois choses à se faire pardonner – et le grand frère Barack Obama. C’est la reproduction du modèle, en mode féminin : une catastrophe.
Alors
que la société étasunienne est minée par des problèmes économiques et
sociaux, et que l’interventionnisme US est devenu illisible, Hillary
Clinton fonce comme si de rien n’était. Obama
a gagné parce qu’il était black… alors je vais gagner parce que je
suis femme, et celui qui me pose une question est un antiféministe.
Bernie
Sanders, méprisé lui-aussi comme anecdotique, a apporté le seul
dynamisme de la campagne démocrate, et ses partisans vont plus que
traîner les pieds pour faire campagne pour la personne qu’il ressent
autoritaire et malhonnête.
- Encore les mails ?
- Oui, et le financement.
- OK, mais tu es ouf, on ne va quand même pas voter Trump ?
-
Et pourquoi pas ? Le mandat de Obama a bien montré que le centre de
pouvoir était au Congrès et dans les cercles dirigeants de l’industrie
de l’armement. Alors pas de quoi se traumatiser avec ce vote secondaire…
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