samedi 6 août 2016

i-boycott.org : le boycott comme arme sociale de dissuasion massive

ILLUSTRATIONPierrick Tillet           

La grande arme populaire de revendication sociale fut longtemps la grève. Mais la grève n’est une arme utilisable que par ceux (de plus en plus rares) qui ont la chance d’avoir encore un boulot. Qu’est-ce qu’il leur reste aux autres, tous les autres, comme moyen de défense (et d’attaque) ? Le boycott.

Le boycott, c’est le moyen le plus efficace de toucher le point faible de l’adversaire : le fric pour ce qui est d’un boycott économique, ou la crédibilité et la légitimation pour ce qui est d’un boycott politique (le boycott revendiqué d’une élection, par exemple).
Il y a un moment, les parlottes, les grandes théories, les grosses manifs encadrées, les pétitions stériles, ça commence à bien faire. En temps de crise, acculés, on ne cause plus, on cogne ! Des motifs de boycott, il y en a à la pelle en ce moment. Aucune raison de se priver. C’est facile, c’est pas cher et ça peut rapporter gros.

Un boycott interdit est un boycott gagnant

En temps de crise, on ne se demande plus si ce que l’on va faire pour protester et dissuader sert ou non à quelque chose,  si on est assez nombreux, si on a quelque chance de gagner… Autant de prétextes pour rester le cul sur sa chaise, se donner bonne conscience et ne rien foutre du tout. Le boycott, comme la grève, dépend d’une somme de déterminations individuelles.
Un bon signe pour savoir si une action de boycott est efficace, c’est quand ceux d’en face prétendent vous l’interdire. Là, vous pouvez être sûrs que vous êtes sur la bonne voie. Leur interdiction ne doit pas vous dissuader, mais renforcer votre conviction. Les lois aussi, ça se boycotte.
Le problème du boycott est qu’il est la plupart du temps initié par des groupes de pression informelles, sans base solide pour l’organiser et le renforcer. 

Une association s’est créée cette année pour tenter de remédier à cette faiblesse. Elle vient de lancer son site : i-boycott.org. À en croire les premières réactions de la presse du microcosme, ça commence à faire trembler dans certaines chaumières. Ça aussi, c’est un motif de mobilisation.

Vidéo ICI

Aucun commentaire: