Fidel Castro vient de fêter ses 90
ans. Évidemment, nos médias ne pouvaient pas passer à côté de
l’événement. Mais ils le font à leur sauce : fielleuse et tordue.
Profitons de cet anniversaire pour faire
un petit bilan de santé de la révolution castriste, en la comparant au
système “modèle” de son voisin américain : les USA.
Droits de l’homme et liberté d’expression
Le point sur lequel le régime castriste est le plus attaqué (par les
médias occidentaux) est celui des droits de l’homme et de la liberté
d’opinion. Examinons les derniers rapports d’Amnesty International sur
la situation à Cuba et aux États-Unis :
- Rapport d’Amnesty International sur Cuba 2015-2016
- Rapport d’Amnesty International sur les États-Unis 2015-2016
Certes, la liberté totale d’expression[1]
n’est pas de mise à Cuba. Mais l’est-elle beaucoup plus dans des pays
où la liberté d’expression est conditionnée à l’argent de ceux qui
détiennent tous les médias ? À Cuba, on interpelle les protestataires,
on multiplie les pressions sur eux. Mais pas de peine de mort, la
torture n’y est ni pratiquée ni légalisée, la police ne tire pas dans le
dos de ses minorités et le seul bagne sordide qu’on trouve sur l’île,
en dehors de toutes règles juridiques, s’appelle Guantanamo[2].
Le taux de mortalité infantile
Pour mesurer le véritable état de santé physique, mental et moral
d’un pays, il est une autre variable bien plus significative que les
chiffres du PIB ou de la croissance : le taux de mortalité infantile[3].
Il renseigne sur le véritable état de santé des habitants d’un pays. Il
témoigne de la façon dont un gouvernement s’occupe de ses habitants les
plus précieux : les enfants.
- Taux de mortalité infantile à Cuba 2014 : 4,7°/°° (en constante amélioration malgré un cruel embargo de 55 ans)
- Taux de mortalité infantile aux États-Unis 2014 : 6,17 °/°° (en forte détérioration par rapport à 2013)
Nos médiacrates terminent souvent une comparaison entre pays en
demandant à leur interlocuteur (avec cet air entendu qui ne suppose
qu’une seule réponse par eux acceptable) dans quel pays il préférerait
s’exiler. Eh bien, n’en déplaise à ceux-là, je préférerais pour ma part,
et de loin, me réfugier aujourd’hui dans le Cuba des frères Castro que
dans l’Amérique d’un Obama, d’une Clinton ou d’un Trump. Où d’ailleurs,
je refuse obstinément de me rendre, pour les mêmes raisons que je ne me
serais pas rendu dans l’Allemagne des années 30/40.
« Tout ce qu’il y a de merveilleux que cette Révolution [cubaine] a réalisé au niveau social : quelque chose d’unique en Amérique latine ; presque unique dans un pays du Tiers-Monde » (Danielle Mitterrand).
Notes
[1]
Cette “liberté totale d’opinion” a souvent bon dos. Combien de coups
d’État abjects ont été menés au nom d’un très douteux droit à la
protestation, contre Allende dans le Chili de Pinochet, sur la place
Maidan en Ukraine, aujourd’hui au Venezuela et avec les “rebelles
modérés” de Syrie ? Libérez totalement la liberté d’expression à Cuba et
vous y verrez rappliquer la horde des Cubains de Floride, poussés au
cul par les sbires de la CIA. À la place des frères Castro, un nouveau Batista.
[2] Le camp de Guantánamo se trouve sur la base navale US de la baie de Guantánamo dans le sud-est de Cuba.
[3] Lorsqu’il
écrivit en 1976 son essai sur la décomposition de la sphère soviétique,
“La Chute finale” (éd. Robert Laffont), Emmanuel Todd fonda sa
prédiction sur le constat de l’inversion à la hausse de la courbe de
mortalité infantile en URSS, considérant cet élément comme fondamental
de la réelle santé d’une puissance.


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