vendredi 5 août 2016

Les désanalyses. Chapitre 4 : puis-je m’éclairer avec un animal ?

LucioleGaëtan Pelletier             

Quand j’étais enfant, on courait les lucioles, fasciné par cet insecte qui transporte sa propre lampe-torche.

On a ça sur les voitures depuis le siècle dernier. On se demande où est le progrès et en quoi consiste ce génie de la Vie quand une toute petite créature s’éclaire sans batterie Made In China ?  En fait, nous sommes tous à la recherche de la petite lumière qui nous fera comprendre un peu ce monde d’un barbarisme satiné. J’ai tellement lu de livres dans ma vie que je pourrais chauffer ma maison avec ceux-ci si je les avais tous gardés. Mais lesquels ? Des livres qui parlaient des gens, de leur vie, de leurs souffrances, de leurs petits bonheurs, de leurs trouvailles. C’est ainsi que je me suis attaché à des livres simples parlant de gens simples, de gestes simples.
Le petit moteur de la tondeuse à gazon communiquait sa trépidation au bras de Higgins et, par son bras, à son corps entier, de sorte qu’il n’avait plus l’impression de vivre au rythme de son propre cœur mais à celui de la machine. Rien que dans la rue, il y en avait trois, plus ou moins pareilles, qui fonctionnaient en même temps, avec le même bruit rageur, parfois des ratés, et, quand l’une d’entre elles s’arrêtait, on en entendait d’autres plus loin dans le quartier. La boule noire, Georges Simenon, Page 1,  Paragraphe  1
C’était beau à lire parce que le héros était un homme simple, ambitieux,  à la fois brisé par son passé, complexé, qui veut appartenir à un petit club. J’en ai conclu qu’en un paragraphe, c’était la vie de tout le monde. Bref, on est tous les mêmes, même si plusieurs ont le nombril plus gros que la tête. Ça les décervelle, même si ce sont des « intellectuels » soi-disant humanistes. 

Les couloirés

Un jour, je me suis réveillé pour aller à la pêche à la lumière. J’avais cessé de livre depuis des années, mais je me suis dit que j’avais sans doute tort de ne plus « me renseigner ». On ne se cultive pas pour la pavane, mais pour la passion de la Vie. Le reste est du crottin de nombril.  Il y avait une chose dans la vie à laquelle je m’étais peu intéressé : l’économie. Il est étrange que le plus lumineux des économiste soit un certain Jacquard alors que les « vrais » ( lire spécialistes), sont dans leurs couloirs, s’échangeant leurs théories, avec des formules étranges.
Sortez-nous de cette crise…maintenant, de Paul Krugman, prix Nobel en économie, crachote ses petits penchants pour le peuple et le travail. Oui, le travail ! Le travail pour le malheur et ses effets pervers sur la psychologie et le mal-être des pauvres qui ne peuvent consommer. Je dis pauvres, mais en fait c’est plutôt la classe moyenne.
En quoi les livres de Krugman vont-ils changer le monde ? En rien. Il est dans un couloir de spécialistes complètement dépassés par l’économie mouvante hors pays. Encore le PIB et le chômage.
De drame dans tout ça, est qu’un Nobel en devient simpliste. On n’a pas une luciole nouvelle dans ses analyses ni celles des autres. Nous sommes maintenant dans un ère mécaniste et robotique et tout devrait se régler par la mécanique et la robotique. Encore plus par les analyses.  Mais pas trop de robotique : ça tue le job du citoyen. Et le job du citoyen, c’est d’avoir les moyens de… consommer. C’est clair dès le départ du livre.
C’est  à se questionner sur  le nombre de Gourous pour fabriquer un esprit clair. On a les livres, la vie, son petit côté curieux, et une bande de piranhas boursouflés aux Nobel qui se prennent pour des lanternes globalistes.

Dire qu’on doit vivre à travers ceux qui ne comprennent rien et téter des livres à la tonne pour « régler un problème » !    Je me dis finalement qu’on devrait décerner des prix aux animaux qui nous éclairent…

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