Toutes les tendances de droite réclament la réduction des tâches
de l’État, que celui-ci se concentre sur son « cœur de métier » (armée,
police, justice, etc.), et qu’il laisse le reste au privé, réduisant
ainsi massivement le nombre des fonctionnaires ! Le PS va dans le même
sens... et parfois même encore plus loin !
Ainsi, le
pré-accueil des demandeurs d’asile, qui relève a priori de ces fameuses
« fonctions régaliennes » est depuis quelques temps, après appel
d’offres, sous-traité à des organismes privés qui reçoivent les
réfugiéEs, examinent leur cas et leur distribuent, ou non, le ticket qui
leur permettra d’être reçu en préfecture pour la suite de la démarche.
Après Coallia, très impliquée dans l’hébergement, c’est la Facem,
organisme de formation, qui a remporté le marché, et qui fait le job de
façon scandaleuse.
Dans les Hauts-de-Seine par exemple, elle a
d’abord reçu les demandeurs d’asile dans des locaux situés sur une
grande avenue, ce qui a déplu aux voisins, notamment à une entreprise
qui occupait le même immeuble. En effet, pour être sûrs d’obtenir le
précieux ticket, les réfugiéEs faisaient la queue sur le trottoir dès le
dimanche soir, veille du jour de distribution, sans abri contre les
intempéries, sans toilettes pour faire leurs besoins, et avec de temps
en temps un peu de tapage nocturne... La Facem a donc déménagé pour un
local indépendant situé entre des pavillons, dans une petite rue en
lisière d’une zone d’activités. Et pour corser les choses, au lieu de
distribuer le lundi les 80 tickets que lui confie hebdomadairement la
préfecture, elle étale les choses sur 4 jours, si bien que des réfugiéEs
doivent faire la queue 4 nuits et 4 matins consécutifs, et que les
voisins doivent subir la gêne occasionnée plus de la moitié de la
semaine.
Un accueil indigne
Des
organisations humanitaires, MRAP et surtout Secours catholique, viennent
tous les matins servir le petit-déjeuner et calmer le jeu avec les
voisins quand ceux-ci s’énervent un peu trop. Mais pour le moment, il
n’a pas été possible d’installer des toilettes de chantier, ce qui
serait le minimum...
Face aux critiques, la Facem affirme que dans
ses locaux, son travail est irréprochable et qu’elle n’est pas
responsable de ce qui se passe sur la voie publique. Il paraît que la
préfecture trouverait cet argument « osé ». On peut en tout cas trouver
scandaleux son propre comportement. Cela fait peut-être quelques
fonctionnaires en moins, mais même si les employés de la Facem sont
moins bien payés que ceux de l’État, le coût pour les finances publiques
est sûrement au final plus élevé. Et surtout, la façon dont on traite
les demandeurs d’asile, sensés être de « bons migrants » (!), est
carrément indigne.
On peut imaginer que, si un tel dispositif de
pré-accueil avait été mis en place pour les automobilistes qui vont en
préfecture retirer leur permis ou leur carte grise, le système n’aurait
pas duré bien longtemps !
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