mercredi 5 octobre 2016

Nice : Rien à voir avec l’Etat Islamique

9782729847005.jpgGilles Devers

L’Etat islamique est une pure escroquerie, l’œuvre de gogos sanguinaires, juste bons à voler les biens des autres et tuer ceux qui leur résistent.

Ces maquereaux du terrorisme avaient le 16 juillet revendiqué le crime de Nice – 86 morts, 434 blessés – saluant l’œuvre d’un « soldat du Califat ». Le crime et cette revendication,… ambiance… pour conduire à justifier une réforme de l’Islam en France, avec Papy Chevènement... 
On attendait des preuves... et en voici : aucun indice n’accrédite un lien quelconque entre le tueur et l’Etat islamique, ni d’ailleurs avec la croyance religieuse.  
Je note d’abord que, si des complices suspectés ont été mis en examen, le Procureur de la République, qui n’est pas farouche avec les micros, n’a fait aucune déclaration pour dire qu’il existait un lien entre le tueur et le terrorisme islamiste. Pas de réseau non plus.
Ensuite, Le Parisien et Libération ont eu accès au dossier, et nous ont livré hier nombre d’informations.
S’agissant de l’enquête, le téléphone portable et l’ordi ont parlé : pas de traces de l'Etat islamique, mais une addiction aux sites pornographiques et à l’hyperviolence. Le mec n’était ni sous commande, ni sous allégeance.
Pour ce qui est de la personnalité, on est à des années lumières des combattants perdus du djihad.
Le type était psychologiquement déstructuré, violent, alcoolique, obsédé sexuel, et dragueur maladif. Mythomane à l’égo démesuré, mais dans le même temps fragile et instable.
Son épouse explique qu'il « n’est pas croyant, il ne pratique pas du tout, il mange du porc, boit de l’alcool ». Une amie ajoute : « Comme Hajer était croyante, il insultait Dieu devant elle pour la provoquer. Il mangeait du porc et se moquait pas mal de la religion. Il était même antireligion ». En famille, le type se montrait violent, infantile et ingérable, éventrant les poupées des enfants, déféquant sur le lit ou brutalisant son épouse pour imposer des rapports sexuels brutaux.
Pour une collègue « Avec lui, tout tournait autour du sexe. Le prof de salsa connais­sait Moha­med, il l’avait déjà mis plusieurs fois dehors du cours parce qu’il draguait avec beau­coup d’in­sis­tance toutes les filles ». Selon son beau-frère, « il avait le démon en lui, et il m'avait même montré la poupée gonflable qu'il avait chez lui ». Gonflé aux stéroïdes, il était obsédé par son image : « Il ne pensait qu’à lui, il n’avait aucun sens des respon­sa­bi­li­tés, aucune huma­nité… Il a des problèmes psychia­triques, ça saute aux yeux, il est complé­te­ment taré. » Pour une amie de son ex-femme : « C'est un sadique. Il l'a fait par sadisme ». La violence de Daech a pris sa place dans cette vie cassée, et regardait, indifférent, les scènes de décapitation.
Et puis quelles méthodes criminelles ?
Dans le camion, on a trouvé ses papiers d’identité, et des documents. Son téléphone était allumé, avec un dernier SMS de 22 h 27 – quelques minutes avant le crime – dans lequel l’auteur balançait ses complices supposés : « Ramzy, je suis passé tout à l’heure au Taxiphone rue Marceau, je t’ai pas trouvé. Je voulais te dire que le pistolet que tu m’as donné avant-hier est très bien. Dis à ton copain qui habite au 7, rue Miollis au 5e étage qu’il nous [en] ramène cinq. Chokri est ses amis sont prêts pour le mois prochain maintenant ils sont chez Walid ».
Tous ces noms bien sûr disponibles sur le téléphone portable… Il donne même l’étage pour faciliter le travail des enquêteurs…  

Loin des fantasmes, voici des faits. Le grand crime est tellement contraire à notre nature qu’on cherche à ne pas le voir, je sais. Mais s’inventer des histoires, ça ne peut pas mener loin. Parce qu'il faut agir, il faut d’abord comprendre. 

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