La
guerre livrée à la Syrie passera, sans nul doute, comme la plus grande
tragédie de ce début du XXIe siècle ! Comment pourrait-il en être
autrement au regard des effroyables massacres qui marquent ce pays
depuis plus de cinq ans ? À qui jeter la pierre ?
Personne
en fait ne sort indemne de ce drame, commandité par ceux-là qui
aujourd’hui crient au crime et jouent aux redresseurs de tort. Il se
trouve que la Grande-Bretagne, la France (impérialistes d’hier) et les
Etats-Unis (héritiers de l’impérialisme British) qui – dans le
sillage du pseudo-printemps arabe – avaient allumé les feux de la
discorde en Syrie, s’émeuvent des dimensions hallucinantes prises par le
conflit. À quoi s’attendaient-ils quand ils ont déclenché la guerre
« civile » en Syrie ?
Non Messieurs ! Cela ne peut passer. Ayez un
peu de décence, face aux morts – des milliers de femmes et d’enfants,
notamment, tués de votre fait – qui jonchent les rues des villes
syriennes, sur lesquels vous versez des larmes de crocodile. Vous qui,
aujourd’hui, criez à l’assassin, vous avez commencé cette guerre inique
imposée au peuple syrien en 2011. C’est encore cette troïka qui, dans un
communiqué commun avec l’Union européenne, jugeait samedi dernier, que
« le rétablissement d’une trêve en Syrie dépendait de la Russie » allant
plus loin en traitant les Russes de « barbares ». Et ce sont donc les
pyromanes qui ont mis le feu aux poudres en Syrie – qui avaient déjà
envahi et détruit l’Irak – qui parlent de « crimes de guerre » et
réclament à la Russie d’éteindre l’incendie ? Est-ce aussi simple que
cela ? Qui se soucie du peuple syrien ? D’ailleurs, l’hétéroclite
opposition syrienne dite « modérée » (qui n’existe que du fait du
soutien multiforme des Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Qatar et
Arabie saoudite en particulier) se plaignait samedi du silence de la
« communauté internationale » (entendre la troïka citée plus haut) face
aux carnages d’Alep. En réalité, personne n’est sauf du drame qui frappe
la Syrie et surtout pas ceux qui évoquent aujourd’hui le droit
international.
Que ne l’ont-ils pas fait quand les Etats-Unis
massacraient les Irakiens, quand Israël abattait froidement des
centaines de Palestiniens ? Le drame de la Syrie, c’est d’abord ceux
qui, débordant le droit international qu’ils invoquent, ont décidé de se
« débarrasser » du président syrien, Bachar al-Assad, quitte pour cela à
détruire le pays. L’émergence de la rébellion armée en Syrie a été
suscitée par ceux-là qui crient au crime. L’apparition du groupe
terroriste « Etat islamique » est aussi due aux efforts des Etats-Unis
de contrôler militairement et économiquement le Moyen-Orient. Il est
d’ailleurs curieux de constater que chaque fois que la rébellion ou les
jihadistes sont en difficulté, la troïka fait chorus, convoque le
Conseil de sécurité, rameute le ban et l’arrière-ban de la société
internationale. Ainsi, quand ils ont donné le feu vert à la rébellion en
Syrie, ils estimaient que Bachar al-Assad serait « dégagé » à l’instar
de ses pairs tunisien, égyptien, libyen et yéménite. Or, le régime
syrien résiste et rend coup pour coup. De fait, la rébellion créée et
soutenue par la troïka occidentale a été balayée par l’armée syrienne
qui, depuis 2013, combat en fait les groupes islamistes et jihadistes
(une dizaine) dont Jabhat al-Nosra (rebaptisée « Fath al-Cham ») et
Daesh. Ce sont ces islamistes retranchés dans des quartiers d’Alep que
l’armée syrienne combat. C’est dans ces quartiers que, effectivement,
l’horreur prend les proportions de l’holocauste. À qui la faute ? Les
Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France n’ont-ils donc rien sur la
conscience de ce qu’il advient au peuple syrien ? Quel pays accepterait
que des armées étrangères se battent sur son territoire sans son
accord ? Or les forces spéciales états-uniennes interviennent
directement, aux côtés des FDS (forces arabo-kurdes) sur le territoire
syrien, des chars turcs dans le nord de la Syrie, donnent à cette guerre
une dangereuse ampleur internationale. Si les forces, russes,
iraniennes et le Hezbollah libanais, appuient l’armée syrienne (à la
demande du gouvernement syrien) il n’en est rien pour les Etats-Unis et
la Turquie, dont la présence de troupes en Syrie est une flagrante
déclaration de guerre qui ne dit pas son nom. En fait, ce qui se passe
en Syrie – avec l’engagement direct de trois impérialismes – illustre la
nouvelle donne de la mondialisation qui prétend domestiquer les Etats
et les formater à la dévotion des puissants. Ceux qui ne se soumettent
pas, sont candidats à la destruction de leur pays. Il y eut l’exemple
irakien. Toutefois, le retour de la Russie au premier plan a brouillé
les cartes et les plans au pays du Cham.
Ce qui devait être une
formalité pour la troïka, qui a instrumentalisé le « printemps syrien »,
s’est mué en cauchemar, avec des conséquences effroyables pour le peuple
syrien. Où est le droit international dans ce chaos organisé ?
lexpressiondz.com
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