lundi 24 octobre 2016

Tchao Hollande : on ne votera plus pour toi, car tu ne seras pas candidat

image-drole-hollande.jpgGilles Devers

Le faire-part de décès est signé Cambadélis.

Dans La Nouvelle République d’hier il explique qu’aucun candidat déclaré ou pressenti à Gauche ne semble en mesure de se qualifier pour le second tour de la présidentielle de 2017. Donc, dégage Hollande.
Second tour de la présidentielle de 2017 ? C’est fin mai, et on aura bien le temps de voir les rebondissements de ces histoires de famille - en l'absence de différence programmatique - mais le problème de Camba, c’est de sauver le PS, et là, c’est clair : Hollande est carbonisé, fin de partie. L’arsouille sort du jeu.
Pour comprendre, il faut revenir au livre Un président ne devrait pas dire ça… (Stock)  de Davet et Lhomme.
Lors d’une rencontre du 11 décembre 2015, Hollande explique qu’il faut flinguer le PS, une nécessité pour permettre sa réélection : « Il faut un acte de liquidation. Il faut un hara-kiri ». Pour Hollande, le PS est cuit : « Tant qu’il y avait des partis de gauche, les Communistes, les Verts qui acceptaient de faire alliance avec le PS et qui représentaient quelque chose, on n’avait aucun intérêt à refonder le PS. Mais dès lors que ces alliés se sont rigidifiés, sectarisés, il faut faire sans ces partis-là. Comment ? Avec le parti le plus important, on en fait un nouveau qui permet de s’adresser aux électeurs ou aux cadres des autres partis. Ce que vous ne faites plus par les alliances, vous le faites par la sociologie. Par l’élargissement. C’est une œuvre plus longue, plus durable, moins tributaire d’alliances. Vous pouvez imaginer que viennent aussi des gens qui n’ont jamais fait de politique partisane, des gens du centre…  Il faut créer quelque chose qui ne soit pas factice. Si c’est factice on nous dira : c’est un tour de prestidigitation, on a compris. Vous avez eu le PS. Vous avez fait un coup comme Sarkozy avec l’UMP pour échapper à la justice électorale au moins ! Il faut dire que c’est l’héritier du PS. Le PS ne peut se dépasser que si d’autres viennent le rejoindre. Chaque fois que j’en parle à Cambadélis, il me dit : "On va le faire, on va le faire”. Mais ça tarde ».
Hollande, qui joue sa survie, est pressé : « Il y a intérêt à le faire dans la perspective d’une élection présidentielle plutôt qu’au lendemain ». Comment rebaptiser alors le PS ? « Le meilleur nom qu’on pourrait trouver, c’est le Parti de la Gauche, quand on y réfléchit bien. Comme on ne peut pas s’appeler comme ça, il y a le Parti du Progrès.... Le parti des Progressistes... On peut y mettre des écolos. C’est facile à comprendre : vous êtes pour le progrès ? Oui. Le progrès social, humain. » Sauf que c’est la ruine de la Gauche, avec la démonstration par Blair.
Réponse de Camba une semaine après la publication du livre – le temps d’avoir fait le tour des popotes : « C'est une réflexion du président de la République que je ne partage pas ». Et devant toutes les initiatives du moment, il ajoute dans Le Figaro : « On avance, mais pour achever le changement, un processus électoral est nécessaire. La primaire sera le premier grand rendez-vous et les élections législatives seront la seconde étape ».
Vous avez bien lu : les primaires et les législatives, mais la présidentielle est has been.
Donc, on fera les comptes avec les primaires et on tentera de sauver les meubles avec les législatives. 

La présidentielle ? Une péripétie. Hollande dégage, et le nom du guignol de service – Valls, Montebourpif, Royal ou le mari d’une cadre de LVMH – on s’en contrefiche, le vrai rendez-vous est le prochain congrès du PS, pour remettre les choses en ordre. Avec un axe Camba-Aubry, et Hidalgo comme candidate. Finalement, le PS, c’est assez simple.


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