Les Palestiniens appellent à un boycott de Hyundai, qui refuse de
s’opposer à ce que ses engins de construction ne soient utilisés par
Israël pour détruire leurs maisons et communautés.
« Le Comité de boycott, de désinvestissement et de sanctions des
citoyens palestiniens d’Israël (BDS48) appelle notre peuple palestinien
dans la patrie et la diaspora, les peuples du monde arabe et les gens de
conscience à boycotter et à se désinvestir de Hyundai Heavy Industries
(HHI), jusqu’à ce que cette entreprise mette fin à son implication dans
les violations d’Israël de nos droits de l’homme, en particulier à
Jérusalem et dans le Naqab (Néguev) », déclare un appel à l’action publié mardi.
L’alerte appelle les gens du monde entier à « boycotter les produits
Hyundai » et demande instamment aux institutions, y compris les fonds
d’investissement et les églises, de se séparer de leurs actions Hyundai.
Les institutions municipales devraient exclure Hyundai des appels d’offres publics, ajoute l’appel à l’action.
Complicité dans le nettoyage ethnique
Alors que l’abus dans l’utilisation par Israël des engins de la compagnie sud-coréenne est documenté depuis des années,
BDS48 dit que la campagne « vient à ce moment particulier à la lumière
de l’utilisation extensive de matériel Hyundai par les autorités
israéliennes dans les récentes démolitions » dans le village bédouin d’Umm al-Hiran, au sud de la région du Naqab, et dans la ville de Qalansawa plus au nord, le mois dernier.
Une autre vague de démolitions à Umm al-Hiran est imminente, une partie du plan d’Israël étant de détruire la communauté et de la remplacer par une ville réservée aux juifs, appelée « Hiran ».
En décembre, Israël a également utilisé des équipements Hyundai pour démolir une maison dans les hauteurs occupées du Golan.
L’appel à l’action lancée par BDS48, qui a été diffusée par le Comité
national de Boycott, de désinvestissement et de sanctions palestinien
(BNC), note que Hyundai a été dénoncé avec les preuves
de sa « complicité constante dans les politiques israéliennes de
nettoyage ethnique contre les Palestiniens et les Syriens dans les
territoires occupés depuis 1967. »
Mais la société « n’a pas mis un terme à sa participation et a poursuivi son business-as-usual« , indique l’alerte.
Hyundai « a ainsi renoncé à ses responsabilités telles qu’elles sont énoncées dans le Pacte mondial des Nations Unies et les Principes directeurs
des Nations Unies sur les entreprises et les droits de l’homme » – les
normes censées promouvoir le développement durable et mettre fin à la
complicité des entreprises dans les abus des États.
Une image de marque salie
Jusqu’au début des années 2000, Hyundai était un groupe unique
englobant des activités telles que la production de véhicules, la
construction navale, la construction, l’acier, les finances, le commerce
de détail, l’aérospatiale et la défense.
Il était divisé en cinq grandes entreprises, dont Hyundai Heavy
Industries, qui fabrique des navires et du matériel de construction, et
Hyundai Motor Group.
Mais toutes les sociétés continuent d’être contrôlées par quelques membres de la famille Chung fondatrice, dans le cadre d’un réseau complexe d’entités.
Tous les indicateurs étaient jusqu’à maintenant en faveur du célèbre
nom Hyundai, une marque qui risque à présent d’être ternie par
l’association avec les crimes d’Israël.
Les consommateurs du monde entier sauront mieux à quoi s’en tenir
avec les voitures fabriquées par Hyundai Motor Group et sa filiale Kia.
Ces dernières années, Hyundai s’est inscrit dans la liste des cinq principaux constructeurs automobiles du monde.
C’est une marque populaire dans les pays du Moyen-Orient, avec l’Arabie saoudite qui représente plus de 40 pour cent de ses ventes régionales.
En 2016, Hyundai a vu son premier creux dans les ventes d’automobiles en près de deux décennies. Ses ouvriers ont également organisé des grèves généralisées sur les salaires.
L’alerte à l’action lancée par BDS48 invite les travailleurs de
Hyundai et la Confédération des syndicats coréens à « se solidariser
avec notre lutte non-violente, en pressant la direction Hyundai de
mettre un terme à la complicité de la compagnie dans les violations
israéliennes des droits de l’homme ».
« Notre campagne n’est pas destinée à nuire aux intérêts des
travailleurs de l’entreprise, mais à protéger les droits de notre
peuple, comme le stipule le droit international », insiste l’appel.
* Ali Abunimah est un journaliste palestino-américain, auteur de The Battle for Justice in Palestine. Il a contribué à The Goldstone Report : The Legacy of the Landmark Investigation of the Gaza Conflict. Il est le cofondateur de la publication en ligne The Electronic Intifada et consultant politique auprès de Al-Shabaka.
Photo : Oren Ziv/ActiveStills- Les autorités israéliennes d'occupation utilisent un bulldozer Hyundai
pour détruire la maison d'un citoyen palestinien d'Israël dans la ville
de Lydd, le 10 février 2015. La maison a été construite avec des dons de
parents et de voisins pour aider une mère célibataire et ses quatre
enfants. Elle a été construit sur des terres familiales, mais sans un
permis qui est extrêmement difficile à obtenir en raison des politiques
discriminatoires d'Israël -
7 février 2017 – The Electronic Intifada – Traduction : Chronique de Palestine – Lotfallah
Chronique de Palestine
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