Une entreprise israélienne qui emprisonne Gaza vise à construire le mur de Trump avec le Mexique.
Une entreprise qui a aidé à isoler Gaza du
monde extérieur place tous ses espoirs dans la construction du mur du
président Donald Trump à la frontière entre les États-Unis et le
Mexique.
Ironiquement, l’entreprise fait déjà beaucoup d’affaires avec le propre gouvernement du Mexique.
Les actions de Magal Security Systems d’Israël, qui ont contribué à
la construction de la barrière illégale israélienne en Cisjordanie
occupée, ont explosé après la victoire électorale de Trump en novembre
dernier.
Au cours de la campagne, Magal a vanté son expérience en mettant
littéralement en cage les Palestiniens, ce qui est considéré comme la
référence idéale pour construire le mur que Trump a promis de faire
ériger à plusieurs reprises durant sa campagne et qui a uni les
Mexicains dans leur opposition au projet.
Au cours des dernières décennies, la militarisation américaine
croissante de sa frontière sud a coupé des communautés des deux côtés de
la frontière, y compris des communautés autochtones qui ont longtemps
précédé l’existence des États-Unis.
Gaza « est devenu un point de vente clé pour les ‘clôtures
intelligentes’ de Magal, » a rapporté l’agence de presse financière
Bloomberg en août.
Assiéger Gaza
Deux millions de Palestiniens vivent dans le territoire assiégé,
coupé du monde extérieur par les restrictions israéliennes qui dévastent
leur économie et les privent de l’accès à des traitements vitaux.
Près d’une vingtaine de Palestiniens ont été assassinés près de la
clôture depuis la fin de 2015, généralement lorsqu’ils participaient à
un rassemblement contre le siège.
L’un d’eux était Abd al-Rahman Ahmad al-Dabbagh, 16 ans, qui a été touché par une roquette de l’armée israélienne qui a fait exploser sa tête, en septembre dernier.
Magal opère également dans un certain nombre de colonies israéliennes
– illégales en vertu du droit international – en Cisjordanie occupée,
selon le groupe d’investigations Who Profits.
Comme d’autres entreprises qui profitent de l’occupation israélienne,
de la colonisation et des atteintes aux droits de l’homme, le PDG de
Magal, Saar Koursh, vante ses produits comme « mis à l’épreuve sur le
terrain ».
Depuis que Trump est entré en fonction le mois dernier, Magal s’est mis en avant pou que l’entreprise construise son mur.
En plus d’aider à assiéger Gaza, Magal commercialise son savoir-faire
en tant qu’entrepreneur principal sur la barrière de séparation
israélienne [mur d’apartheid] en Cisjordanie occupée, déclarée illégale
par la Cour internationale de Justice en 2004.
Selon le Financial Times, les clients de Magal comprennent déjà le
Département américain de la Défense, le Service secret et l’aéroport de
Munich en Allemagne.
L’armée mexicaine a également signé des contrats avec Magal.
Magal compte actuellement le gouvernement mexicain, la police, les
prisons, les banques, les ports, les centrales électriques et les
municipalités parmi ses clients.
L’entreprise fournit également des systèmes de sécurité pour les
camps militaires de l’OTAN. Le mois dernier, Magal a remporté un contrat
dans le cadre du championnat de football de la Coupe d’Afrique des
Nations, ce qu’il avait déjà réalisé auparavant.
Magal possède une filiale canadienne, Senstar, qui a récemment acquis
une autre société canadienne, la société de surveillance électronique
Aimetis.
Profiter du chaos
Magal est également pressenti pour construire une barrière de 425 milles le long de la frontière du Kenya avec la Somalie.
La Somalie est l’un des sept pays à majorité musulmane dont les
citoyens sont visés par l’ordre exécutif de Trump restreignant l’entrée
aux États-Unis.
Comme la plupart des pays figurant sur cette liste, la Somalie a été
la cible d’une intense participation des forces armées américaines, y
compris des livraisons d’armes qui ont contribué à alimenter la guerre.
Les armes que l’administration Obama a envoyées aux troupes
ougandaises et burundaises qui font partie d’une force de l’Union
africaine soutenant le gouvernement somalien soutenu par les États-Unis,
ont fini entre les mains d’al-Shabab et d’autres groupes armés que la
barrière est censée repousser.
Mais pour Koursh, le PDG de Magal, un tel chaos est une bénédiction potentielle pour les bénéfices. « Le business sur les frontières avaient tendances à diminuer, mais alors est venu ISIS et le conflit syrien », a déclaré Koursh à Bloomberg,
en utilisant un acronyme pour le groupe également connu sous le nom
d’ISIL ou État islamique. « Le monde est en pleine mutation et les
frontières sont de retour à grande échelle. »
Les opportunités d’affaires pour les entreprises israéliennes peuvent
être une des raisons pour lesquelles le Premier ministre israélien
Benjamin Netanyahu n’a pas eu de scrupules à provoquer une crise
diplomatique avec le Mexique la semaine dernière en approuvant
chaleureusement le mur de Trump.
Et Trump lui-même a cité les murs construits par Israël comme sa source d’inspiration.
Un autre fabricant d’armes israélien, Elbit Systems, avait déjà obtenu un contrat de 145 millions de dollars de l’administration Obama pour l’équipement de surveillance le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique.
Mais qu’en est-il de l’engagement de Trump dans son discours
d’inauguration que dorénavant les États-Unis « achèteraient américain et
embaucheraient américain » ?
Cette prétention est facilement contournée, puisque les entreprises
israéliennes peuvent soumissionner pour les contrats aux États-Unis par
l’intermédiaire de leurs filiales américaines.
« Nous nous associerions à une importante société américaine de
défense qui a de l’expérience dans de tels projets dans le monde entier »,
a déclaré Koursh Bloomberg, le PDG de Magal.
Ali Abunimah - 2 février 2017 – The Electronic Intifada -
Photo : Anne Paq/Activestills.org - Mur d'apartehid qui isole le camp de réfugiés de Shuafat du reste de Jérusalem -
Chronique de Palestine
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