Qui, parmi les
sympathisants de la cause palestinienne en France, n’a pas encore reçu
des menaces de mort de la part de la LDJ-BJ ? Qui n’a pas été agressé ou
harcelé par ces nervis ?
Pourquoi ont-ils un tel sentiment d’impunité ? Evoquant le harcèlement récent contre les responsables de l’AFPS, Amnesty dénonce ces menaces relayées par différents sites ayant pignon sur rue en France, et demande l’abrogation de la scandaleuse circulaire Alliot-Marie.
Pourquoi ont-ils un tel sentiment d’impunité ? Evoquant le harcèlement récent contre les responsables de l’AFPS, Amnesty dénonce ces menaces relayées par différents sites ayant pignon sur rue en France, et demande l’abrogation de la scandaleuse circulaire Alliot-Marie.
Communiqué d’Amnesty International
Le 4 mars 2017, un groupe dénommé la Brigade juive a lancé un
ultimatum aux membres dirigeants de l’Association France Palestine
Solidarité (AFPS) : si l’AFPS ne cessait pas d’appeler au boycott des
produits israéliens, les coordonnées personnelles des membres de son
conseil national seraient rendues publiques.
Depuis le 8 mars 2017, des militants français des droits du peuple
palestinien font l’objet d’une campagne scandaleuse de menaces,
d’intimidations et de harcèlement.
Un appel relayé par certains sites
Cette menace a été mise à exécution le 8 mars dernier, et relayée par
les sites de la Ligue de Défense Juive, de JSSNews (basé en Israël) et
de coolamnews . Depuis, plusieurs membres dirigeants de l’AFPS ont reçu
des menaces de mort : les auteurs menaçaient de s’en prendre à leur
famille ou à leurs enfants, de brûler leur domicile...
Certains ont répandu des rumeurs malveillantes, allant jusqu’à
déclencher l’intervention des pompiers avec l’annonce erronée du suicide
du président et du Secrétaire général. Cette vague de harcèlement fait
suite à des menaces déjà prononcées contre des dirigeants de l’AFPS ces
derniers mois.
En France, la criminalisation de l’appel au boycott doit cesser sans délai
Ces intimidations visant l’AFPS font état du fait que « le boycott
est puni par la loi ». En effet, depuis 2010, la France est l’un des
rares pays au monde à prévoir des poursuites contre des personnes
appelant au boycott de produits israéliens dans le cadre de la campagne
internationale Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS).
La circulaire ministérielle CRIM-APN 09-900-44 signée en 2010 par
Mme Alliot Marie, alors ministre de l’Intérieur, engage les procureurs à
poursuivre les appels au boycott de produits israéliens, considérés
comme caractéristiques de délits de provocation publique à la
discrimination à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes en
raison de leur appartenance à une nation.
En octobre 2015, la Cour de cassation a confirmé la condamnation de
quatorze personnes uniquement en raison de leurs actions pacifiques de
promotion du boycott de produits israéliens. Des militants du mouvement
BDS se sont vu enjoindre par la préfecture de Paris de s’engager par
écrit à renoncer à toute promotion du boycott de produits israéliens.
Si la répression de l’incitation à la haine et à la discrimination
est légitime et nécessaire, elle ne peut se confondre avec la critique
tout aussi légitime de la politique d’un Etat. L’appel pacifique au
boycott d’un Etat rentre dans le cadre de cette critique et de l’action
citoyenne non violente et s’inscrit donc dans le droit à la liberté
d’expression, reconnu par le droit international.
Solidarité avec ces défenseurs des droits humains !
Cette campagne haineuse à l’encontre de défenseurs des droits humains
doit immédiatement cesser, et leurs auteurs être traduits en justice
dans les meilleurs délais.
Nous apportons notre entière solidarité aux victimes de ces menaces
et intimidations, et appelons les autorités françaises à diligenter sans
délai des enquêtes rapides contre les responsables de ces incitations à
la haine.
Nous avons à plusieurs reprises demandé aux autorités françaises
d’abroger la circulaire Alliot-Marie et de cesser les poursuites à
l’encontre des militants du mouvement BDS. Le fait que cette circulaire
serve désormais de prétexte à des actions de piratage et de harcèlement
de ses militants démontre l’urgente nécessité d’y mettre un terme.
Nous réitérons notre appel aux autorités françaises, ainsi qu’à tous
les candidats à l’élection présidentielle, à abroger sans délai cette
circulaire, qui bafoue le droit à la liberté d’expression et de
protestation pacifique dans notre pays.
Source : Amnesty International
CAPJPO-EuroPalestine
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