Sur sa page Facebook, Bruno Guigue demande au candidat de « renverser la table » pour ne pas se résigner à la défaite. En cause, « cette mystification supranationale, cette supercherie néolibérale » qu’est l’UE et que rien ne saurait changer de l’intérieur, même pas le vague “plan B” d’une cinquième puissance mondiale soudainement passée à gauche :
« Alors, allez droit au but, et tapez fort ! Vous n’y échapperez pas. L’enjeu essentiel, c’est la restauration de la souveraineté nationale, sans laquelle la révolution citoyenne que vous appelez de vos vœux restera lettre morte. Allez jusqu’au bout de vos idées, ne décevez pas les espoirs que vous suscitez, levez les équivoques dont souffre encore votre campagne. Parlez au peuple, et parlez peuple. Dites que, si vous êtes élu, vous proposerez aux Français, par référendum, la sortie de l’Union européenne. »
Frédéric Lordon, pour qui souveraineté est synonyme de démocratie, c’est-à-dire l’antithèse de la construction européenne, surenchérit sur France culture le 24 mars et détourne le célèbre “There is no alternative” de Margaret Thatcher :
« Il n’y a pas d’alternatives dans le cadre des structures [européennes] telles qu’elles ont été établies présentement. Tant qu’on reste dans le cadre on est voué aux différences secondes. »

Le fantôme de “l’Europe sociale” obscurcit “l’Avenir en commun

Dans l’hebdomadaire Marianne, Coralie Delaume, co-auteur de l’ouvrage La fin de l’Union européenne (édition Michalon), signe avec l’essayiste Aurélien Bernier une tribune intitulée :
« La France insoumise de Mélenchon doit rompre avec le fantôme de “l’Europe sociale” »
La discussion fait rage sur les réseaux sociaux où l’on constate que la position plan A/plan B adoptée par L’Avenir en commun est loin de faire l’unanimité et constitue une méchante épine dans le pied du candidat Mélenchon. Vincent Christophe Leroux, insoumis notoire, écrit sur sa page Facebook :
« Ah ! Si Frédéric Lordon, Aurélien Bernier, et Coralie Delaume pouvaient inspirer Jean-Luc Mélenchon bien plus que certains autres économistes de son entourage… Si JLM échoue le 23 avril, ce sera à cause de la question européenne ! »
On sait que je partage depuis longtemps cette position sur le problème européen, ou plus exactement sur la souveraineté politique de mon pays, même si depuis fin janvier, je me suis fait obligation de ne pas mettre en avant mes divergences avec le candidat pour lequel je voterai le 23 avril. Mais ne pas signaler cette épine dans le pied de la gauche qu’est la question de l’attitude face à l’UE, c’est laisser la blessure s’envenimer et abandonner l’idée de souveraineté aux seuls souverainistes rétrécis d’extrême-droite.

Le Yéti