Rapport réalisé par des syndicats, associations et ONG
Des organisations ont
travaillé ensemble à la publication d’un rapport établissant les liens
de BNP-Paribas, BPCE, Crédit Agricole, Société générale et l’assureur
Axa avec la colonisation en Palestine. Il s’agit de l’Association France
Palestine Solidarité (AFPS), le CCFD-Terre solidaire, la CGT, la FIDH,
Al-Haq, la LDH, Fair Finance France et Solidaires.
Des actions ont commencé
En région en direction des établissements concernés, nous vous
invitons à contacter ces autres organisations, en particulier l’AFPS,
qui a commencé ce travail. Voir le matériel de campagne déjà disponible.
De plus une action d’interpellation en ligne est proposée sur le site de Fair Finance : il s’agit d’interpeller massivement les 5 banques et assurances.
L’objectif est d’obtenir comme nous l’avions réussi pour Orange que cesse ces partenariats et investissements complices.
Avec le rapport joint, elles ont publié le communiqué suivant :
Plusieurs organisations (Association France Palestine Solidarité,
CCFD – Terre Solidaire, Fair Finance France, FIDH, LDH, Solidaires, CGT
et Al-Haq) publient aujourd’hui un rapport sur « Les liaisons
dangereuses des banques et assurances françaises avec la colonisation
israélienne ». Il met en lumière les liens entre certaines banques et
assurances françaises et des banques et entreprises israéliennes
impliquées dans le maintien et le développement des colonies
israéliennes.
La colonisation israélienne dure depuis 50 ans. Illégale au regard
du droit international, elle ne cesse de s’accélérer. La planification
de 6 000 nouveaux logements depuis janvier 2017 en est la dernière
manifestation. Dans la continuité de ses résolutions antérieures, le
Conseil de Sécurité de l’ONU a adopté le 23 décembre 2016 la
résolution 2334(1), exigeant notamment d’Israël « qu’il arrête
immédiatement et complètement toutes ses activités de peuplement dans
le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est ».
Cette colonisation ne pourrait exister sans la contribution des
banques israéliennes qui financent les constructions, et des sociétés
israéliennes qui fournissent services et infrastructures dans les
colonies. Le système bancaire israélien constitue un outil essentiel
de la politique de colonisation, et les entreprises israéliennes
contribuent au maintien et au développement des colonies israéliennes.
En 2013 déjà, une mission d’enquête indépendante des Nations Unies
dénonçait le rôle primordial des banques israéliennes dans la
colonisation et les conséquences en termes de violations des droits de
l’homme.
L’enquête menée par nos organisations révèle des liens financiers
entre ces entités israéliennes et les groupes bancaires français
suivants : BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole (et sa
filiale LCL), BPCE (et sa filiale Natixis), et AXA.
Chacune de ces sociétés détiennent plusieurs participations minoritaires, de manière directe ou indirecte, dans des banques ou entreprises actives dans les colonies israéliennes (2). Au- delà de ces participations, ces sociétés financent des projets d’entreprises directement impliquées dans la colonisation. Ce fut notamment le cas lors de l’octroi d’un prêt en 2004 de 288 millions d’euros par un consortium de banques (dont BNP Paribas, Société Générale, Crédit Lyonnais et Natixis), à l’Israel Electric Corporation (IEC). Cette entreprise approvisionne directement les colonies en électricité.
Chacune de ces sociétés détiennent plusieurs participations minoritaires, de manière directe ou indirecte, dans des banques ou entreprises actives dans les colonies israéliennes (2). Au- delà de ces participations, ces sociétés financent des projets d’entreprises directement impliquées dans la colonisation. Ce fut notamment le cas lors de l’octroi d’un prêt en 2004 de 288 millions d’euros par un consortium de banques (dont BNP Paribas, Société Générale, Crédit Lyonnais et Natixis), à l’Israel Electric Corporation (IEC). Cette entreprise approvisionne directement les colonies en électricité.
Les banques et assurances françaises concernées ont toutes adhéré
à des lignes directrices internationales et pris des engagements
relatifs au respect des droits humains. Mais la pratique ne suit pas.
Tant qu’elles persisteront à financer des banques et entreprises
israéliennes actives dans le maintien et développement des colonies
israéliennes, elles continueront à soutenir et cautionner ces
dernières.
De nombreuses institutions financières étrangères (3), publiques ou privées, se sont d’ores et déjà publiquement désengagées de banques et entreprises israéliennes actives dans les colonies. Par leur refus de prendre un engagement public fort, les banques et assurances françaises concourent à la poursuite de la colonisation et aux violations des droits humains qu’elle induit. Et ce, malgré les différentes interpellations des organisations auteures de l’étude.
De nombreuses institutions financières étrangères (3), publiques ou privées, se sont d’ores et déjà publiquement désengagées de banques et entreprises israéliennes actives dans les colonies. Par leur refus de prendre un engagement public fort, les banques et assurances françaises concourent à la poursuite de la colonisation et aux violations des droits humains qu’elle induit. Et ce, malgré les différentes interpellations des organisations auteures de l’étude.
La responsabilité du gouvernement français est également pointée
dans le rapport. En effet, la France soutient la politique européenne
de « différenciation » territoriale entre Israël et ses colonies.
Cette politique met en garde les entreprises sur les risques juridiques,
économiques et réputationnels, d’entretenir directement ou
indirectement des liens financiers et économiques avec les colonies
israéliennes en territoire palestinien occupé. Le Parlement vient par
ailleurs d’adopter la loi sur le devoir de vigilance des sociétés
mères et entreprises donneuses d’ordre, qui s’applique aux banques et
aux assurances. Celles-ci seront obligées de publier un plan de
vigilance identifiant les risques potentiels que leurs activités et
leur chaîne d’approvisionnement sont susceptibles de provoquer sur les
droits humains et l’environnement.
L’Etat français, en laissant les institutions financières
françaises financer les entreprises impliquées dans le maintien et le
développement des colonies israéliennes, soutient indirectement la
colonisation. Le gouvernement français doit faire pression sur les
banques et assurances pour leur demander de mettre fin à l’ensemble de
leurs soutiens. Par ailleurs, l’implication directe d’Alstom dans des
grands projets d’infrastructures dans les colonies israéliennes est
plus que problématique(4). Là-encore, l’Etat, en tant qu’actionnaire,
doit intervenir pour y mettre fin.
Notes
2/ http://www.fairfinancefrance.org/media/373618/links-between-french-banks-and-companies-profiting-from-the-occupation-of-160628.pdf
http://www.fairfinancefrance.org/media/373619/links-between-french-fis-and-israeli-banks-160614.pdf
http://www.fairfinancefrance.org/media/373619/links-between-french-fis-and-israeli-banks-160614.pdf
3/ C’est notamment le cas du fonds de pension du Gouvernement
norvégien (2010), du fond de pension néerlandais PGGM (2013), du fonds
de pension Luxembourgeois FDC (2014) des banques danoise et allemande,
Danske Bank (2014) et Deutsche Bank (2014) et du fonds de pension de
l’Eglise Méthodiste américaine (2016).
4/ Centrale électrique avec Israel Electric Corporation (IEC) ; tramway de Jérusalem
solidaires.org
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