Pas facile de choisir ! Impossible de trouver un candidat qui satisfasse à tous nos souhaits.
Il convient donc, afin de faire le choix le plus judicieux, de lister
et de hiérarchiser les problèmes que nous souhaiterions voir prendre en
compte.
En vrac, on trouve la lutte contre le chômage, la sécurité, le
pouvoir d’achat, la santé, l’école, les libertés, etc. Tous les
candidats ont leurs propres recettes pour résoudre ces problèmes. C’est
souvent de la poudre de perlimpinpin. Il est vrai que les promesses
n’engagent que ceux qui y croient selon le théorème de Pasqua.
Il y a aussi un problème essentiel car il inclut en lui-même la
sécurité, la santé voire la liberté mais qui est peu évoqué par les
candidats, c’est la sortie du nucléaire. Où se place-t-il dans la hiérarchie des priorités ? Loin. Et pourtant…
Pourtant, la France – dont le tourisme, l’agriculture, les vins
comptent pour une part prépondérante de son économie – ne se relèverait
pas d’un accident nucléaire genre Tchernobyl ou Fukushima. Et elle
causerait la ruine de ses voisins européens. N’est-ce pas là une
question essentielle à l’heure du choix ? Mais ça n’arrivera jamais chez
nous couinent les nucléocrates. Naïveté, duplicité, incompétence, ou
les trois à la fois ? En matière de nucléaire, le facteur humain reste
déterminant, et l’homme est tout sauf parfait. En témoignent les
magouilles autour des certifications de certaines pièces essentielles
(cuves, pompes) avec les faux rapports d’Areva et le laxisme d’EDF. La
privatisation sournoise de la filière – et donc la recherche du profit
avant tout, serait-ce au détriment de la sécurité – augmente encore les
risques que fait courir à la France et à l’Europe cette industrie du
passé.
Le problème du nucléaire, c’est que les conséquences des catastrophes
sont sournoises et surtout infinies dans le temps et dans l’espace.
Et que dire des coûts ! Ayons la magnanimité de ne pas parler du
fiasco total de l’EPR, tant au niveau technique que financier, mais le
rafistolage des centrales à bout de souffle coûtera au bas mot une
grosse centaine de milliards.
Et les déchets, dont on se sait que faire !
Et le démantèlement que l’on ne sait pas faire !
Et le pillage des ressources des pays pauvres en Afrique !
Et la fin programmée de l’uranium !
Il ne s’agit pas de réclamer l’arrêt immédiat et total de la filière
nucléaire. Ce n’est pas possible à cause de l’impéritie de générations
de gouvernants inféodés au lobby nucléaire et qui ont donné à cette
énergie une place trop considérable, au détriment des énergies propres,
renouvelables. Mais il s’agit de chercher le candidat qui a inscrit dans
son programme la décision de sortir du nucléaire à une échéance
raisonnable.
Un seul candidat en a fait la promesse ferme et définitive, c’est Mélenchon. Mardi, lui et ses hologrammes proclamaient : « Dans les 3 premières années, nous allons fermer 18 réacteurs nucléaires. » C’est clair, c’est raisonnable, c’est réalisable.
Revenons au problème du choix. Un candidat, même porteur de toutes
nos espérances, n’est un choix efficace que s’il a des chances de
gagner ! Les élections présidentielles sont impitoyables, il n’y a qu’un
vainqueur. Pas de places d’honneur. Donc, pour avoir des chances de
faire passer ce qui, aux yeux des plus lucides, est essentiel - la
sortie du nucléaire - encore faut-il que cette proposition soit portée
par un candidat ayant des chances réelles de gagner. Pour la première
fois, cette formidable possibilité existe. Il ne faut pas la gâcher.
Pour tous ceux qui sont pour la sortie de cette folie qu’est
l’industrie nucléaire, un seul choix s’impose : voter dès le premier
tour pour Mélenchon. Même si ce n’est pas par adhésion à l’ensemble de
son programme, mais parce qu’il est le seul en potentialité de nous
sortir des griffes diaboliques des nucléocrates. Le vote pour Mélenchon devient ainsi – pour les antinucléaires – le seul vote de raison.
agoravox.fr
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