jeudi 6 avril 2017

Le temps de l'insolence, de l'irrespect et des coups de pied au cul bien mérités est arrivé

Pierrick Tillet 
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Olivier Delorme, romancier, et très cher ami Facebook, s’insurge contre l’attaque, lors du Grand débat BFMTV, de « l’irrespectueux » Poutou contre le couple Fillon/Le Pen au nom de la présomption d’innocence. Eh bien pour une fois, pas d’accord, cher Olivier !

Les airs de flûte sur les grands principes, ça va un moment, cher Olivier ! Je suis moi aussi d’accord pour défendre ces principes d’immunité parlementaire, de séparation des pouvoirs, mais à condition que les citoyens puissent exercer un contrôle sur leurs élus pendant leur mandat (possibilité de révocation démocratique, par exemple). Ceci n’est pas le cas. Nos chers élus ont tout verrouillé, justice comprise, pour se protéger et saloper la démocratie dans leur coin, ce qui nous vaut une des républiques les plus corrompues de notre histoire. Que reste-t-il aux citoyens, dans ses conditions, pour se faire respecter, sinon l’insolence, l’irrespect et les coups de pieds au cul ?

Les affres des procédures qui n’aboutissent jamais

Si encore les faits reprochés, valant immunité auxdits parlementaires, relevaient de leur activité parlementaire et d’elle seule. Mais là non plus, ce n’est pas le cas. Le délit de corruption a bon dos et s’en trouve bien protégé… au nom des grands principes démocratiques ! 
Qu’est-ce qu’il faut pour prouver le délit de corruption d’un parlementaire ? Une décision de la Justice ? Allons donc, celle-ci n’arrive jamais, ou au compte-goutte, avec tant de restrictions et de pare-feux qu’elle se noie corps et biens dans les affres de procédures interminables qui n’aboutissent jamais et protègent la racaille huppée. Et vas-y que j’externalise mes revenus obscènes en paradis fiscaux, que je fricote avec mes potes lobbyistes, que je me touche des pots de vins et des revenus fictifs sans le moindre scrupules…
En vérité, la présomption d’innocence ne vaut que pour les privilégiés qui ont assez de thunes pour se payer les bons avocats et faire traîner les verdicts jusqu’aux calendes grecques de la prescription ou du vice de procédure. Soyez donc accusé d’un vol de mobylette ou de sandwich et vous allez voir ce qu’il en est de la présomption d’innocence !

La Justice et les importants, c’est copains comme cochons

Quand le parlementaire ne parvient pas à prolonger la procédure pour la noyer, soyez sûr qu’il parviendra à faire légaliser son délit. Qui votent les lois qui garantissent aux parlementaires la légalisation de leur délit ? Eux-mêmes, les parlementaires, les accusés d’aujourd’hui !.
Il y a une façon particulièrement efficace de confondre les voyous : les preuves de leurs méfaits. Celles-ci sont largement réunies, et depuis longtemps, pour les Balkany, les Fillon, les Le Pen, les Sarkozy, les Woerth… Que fait la Justice ? Rien.
Si les politiques ne font pas le boulot pour lequel ils sont élus, si la Justice est autant verrouillée, eh bien je crains fort que le peuple ait toutes les chances de s’en passer et d’y remédier. Parce que c’est à ça qu’on va en arriver, cher Olivier, à la justice du peuple. Un peu brutale ? Inconvenante ? « Irrespectueuse » ? Certes. Mais c’est comme ça.

Le temps des bienséances poudrées touche à sa fin. Voici venu celui de l’insolence, de l’irrespect et des coups de pied au cul bien mérités.

Le Yéti

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