Un quarteron de militants « unitaires » conduits par Gérard Filoche,
l’éternelle caution de gauche du PS, a défilé à Paris pour exiger la
fusion des candidatures Hamon et Mélenchon.
Bien entendu, le PCF –
qui feint de soutenir Mélenchon mais qui, en réalité, se rabat sur
Hamon pour sauver l’ « union de la gauche » aux législatives – était au
centre de ce « coup » politicien.
Filloche a résumé le
« raisonnement » à deux euros de ces « unitaires » à tous crins : on
élimine tout ce qui diffère dans les programmes de JLM et d’Hamon, on
garde ce qui est commun et le tour est joué.
On élimine donc – une
paille ! – la sortie immédiate de l’OTAN (que prône JLM alors qu’Hamon
est pour l’OTAN, pour la « défense » européenne derrière Berlin, pour le
relèvement du budget militaire à 2% du PIB, pour la confrontation avec
la Russie...).
On élimine aussi – autre détail ! – la phrase de
Mélenchon « l’UE, on la change ou on en sort ! » qui, sans aller encore
jusqu’à l’appel direct au Frexit progressiste (aux « rouges » dignes de
ce nom de pousser dans ce sens au lieu de sauver le PS en faillite !),
pose du moins la question d’une sortie de l’UE par la gauche qui était
jusqu’alors taboue dans les milieux progressistes.
Après quoi,
bien entendu, on peut tous ensemble promettre de raser gratis, comme
l’ont successivement fait Hollande et Tsipras, en sachant que la très
dictatoriale UE (que tous ses traités définissent comme une « économie
de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non
faussée ») étouffera à coups d’amendes les renationalisations, la
relance planifiée du « produire en France », des salaires et des droits
sociaux, la reconstitution des services publics d’Etat, etc... Et pendant
ce temps, l’OTAN continuera de préparer benoîtement la guerre sur les
marches orientales de l’UE en soutenant les néonazis revanchards de
Kiev !
Alors, laissons bêler les benêts
« plus-unitaires-que-moi-tu-meurs » qui n’ont toujours tiré aucune leçon
du désastreux programme commun PCF/PS de 72 où l’on promettait tout
sans rien trancher sur l’OTAN et l’« Europe » : ce qui permit à
Mitterrand, après quelques concessions initiales destinées à « tuer »
l’influence communiste, de mettre dès 1983 la France sur les rails
mortels de la monnaie unique, de Maastricht et de l’atlantisme
reaganien.
Laissons aussi les appareils euro-formatés du PS et du
PCF-PGE poursuivre leurs manœuvres dérisoires pour défendre le PS en
faillite et préparer ainsi les arrangements législatifs qui
permettraient sur un contenu des plus vagues de sauver les places – du
moins c’est ce qu’ils croient – du sénateur Laurent, du député
Chassaigne et surtout, des députés hollandiens, voire macroniens. Car
bien entendu, demain, il faudra encore « élargir » la « belle alliance »
entre ceux que, « dins ch’Nord », on appelle les « carcheux d’
places »...
Et surtout ne paniquons pas : l’avance de JLM
s’accroît sur Hamon dont la candidature illisible tangue de plus en
plus, prise en étau qu’elle est entre l’insoumission des uns et le
macro-libéralisme « social ».
À nous, vrais communistes,
syndicalistes de classes, francs progressistes anti-UE, d’aider les
sympathiques militants de la France insoumise à construire une France
Franchement Insoumise (FFI !) à l’UE, à l’OTAN... et au capitalisme.
Mais rassurons-nous : si l’ultime soutien d’Hamon, c’est Filoche, pas étonnant décidément que son soutien s’effiloche...
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