jeudi 6 avril 2017

Que resterait-il du « système » s’il y avait régulièrement des débats à onze ?

l-illusion-democratique.jpgGilles Devers      

Pas sûr qu’un seul débat regroupant les 11 candidats puisse sérieusement impacter le résultat de la présidentielle, bien que celui-ci à trois semaines du vote soit toujours très insaisissable. Les choses vont se décanter dans les tous derniers jours, et Fillon remontera.

L’exercice n’était pas facile pour les « petits candidats », tentés de vouloir trop en dire. Mais dans ce jeu égalitaire, les masters semblaient soudain bien fragiles. Et se pose la question : l’organisation régulière de ce type  de débats ne serait-elle pas l’un des moyens de faire bouger les choses ?
Lassalle est apparu vraiment le plus sympathique, capable de parler des pays et des personnes.
Mais l’homme en forme, c’était Poutou.
L’ouvrier de chez Ford avait bien commencé : « À part Nathalie Arthaud sur ce plateau, je crois que je suis le seul à avoir un métier normal (...) Je souhaite exprimer cette colère d'en bas contre les politiciens corrompus. Il y en a qui se reconnaîtront ici, dans la salle, qui sont autour des pupitres ». 
Et quand on l’interroge sur la moralisation de la vie politique.
« Depuis janvier, c'est le régal, Fillon, il est en face de moi, plus on fouille, plus on sent la corruption, la triche. En plus, c'est des bonhommes qui nous expliquent qu'il faut la rigueur, et ils piquent dans les caisses ».
« Le Pen aussi, on pique dans les caisses publiques. Là c'est pas ici, c'est l'Europe. Alors pour quelqu'un qui est anti-européen, ça pose pas de problème de piquer l'argent de l'Europe. Et le pire, c'est que le FN qui se dit anti-système, ne s'emmerde pas du tout, se protège avec les lois du système, l'immunité parlementaire, pour ne pas se rendre aux convocations policières ».
Le Pen : « Ce coup-là, vous êtes pour la police... ».
Réplique cinglante : « Nous quand on est convoqué par la police, on n'a pas d'immunité ouvrière, désolé, on y va ».
Et Le Pen s’écrase.  
Nathalie Arthaud aussi a dit des choses juste à Le Pen : « Vous nous faites des leçons de tolérance zéro en permanence pour les jeunes, il ne faut rien accepter, et vous ne vous rendez pas à la convocation des juges ! Quand on est travailleur, quand on est ouvrier, quand on est au chômage, des comptes, on en rend tous les jours, même quand on est malade, qu’on est en arrêt maladie, qu’on a parfois une maladie grave, on est contrôlé, à domicile, on vient voir si on est bien là, si on est bien malade ».
Et le Pen, la soi-disant leader des classes populaires, s’écrase encore.

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