Pas
sûr qu’un seul débat regroupant les 11 candidats puisse sérieusement
impacter le résultat de la présidentielle, bien que celui-ci à trois
semaines du vote soit toujours très insaisissable. Les choses vont se
décanter dans les tous derniers jours, et Fillon remontera.
L’exercice n’était pas facile pour les « petits candidats », tentés de vouloir trop en dire. Mais dans ce jeu égalitaire, les masters
semblaient soudain bien fragiles. Et se pose la question :
l’organisation régulière de ce type de débats ne serait-elle pas l’un
des moyens de faire bouger les choses ?
Lassalle est apparu vraiment le plus sympathique, capable de parler des pays et des personnes.
Mais l’homme en forme, c’était Poutou.
L’ouvrier
de chez Ford avait bien commencé : « À part Nathalie Arthaud sur ce
plateau, je crois que je suis le seul à avoir un métier normal (...) Je
souhaite exprimer cette colère d'en bas contre les politiciens
corrompus. Il y en a qui se reconnaîtront ici, dans la salle, qui sont
autour des pupitres ».
Et quand on l’interroge sur la moralisation de la vie politique.
« Depuis
janvier, c'est le régal, Fillon, il est en face de moi, plus on
fouille, plus on sent la corruption, la triche. En plus, c'est des
bonhommes qui nous expliquent qu'il faut la rigueur, et ils piquent dans
les caisses ».
« Le
Pen aussi, on pique dans les caisses publiques. Là c'est pas ici, c'est
l'Europe. Alors pour quelqu'un qui est anti-européen, ça pose pas de
problème de piquer l'argent de l'Europe. Et le pire, c'est que le FN qui
se dit anti-système, ne s'emmerde pas du tout, se protège avec les lois
du système, l'immunité parlementaire, pour ne pas se rendre aux
convocations policières ».
Le Pen : « Ce coup-là, vous êtes pour la police... ».
Réplique cinglante : « Nous quand on est convoqué par la police, on n'a pas d'immunité ouvrière, désolé, on y va ».
Et Le Pen s’écrase.
Nathalie
Arthaud aussi a dit des choses juste à Le Pen : « Vous nous faites des
leçons de tolérance zéro en permanence pour les jeunes, il ne faut rien
accepter, et vous ne vous rendez pas à la convocation des juges ! Quand
on est travailleur, quand on est ouvrier, quand on est au chômage, des
comptes, on en rend tous les jours, même quand on est malade, qu’on est
en arrêt maladie, qu’on a parfois une maladie grave, on est contrôlé, à
domicile, on vient voir si on est bien là, si on est bien malade ».
Et le Pen, la soi-disant leader des classes populaires, s’écrase encore.
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