Le 9 mai 2017 la police évacue 1609 réfugiés qui dormaient dans les
rues autour du centre de premier accueil de la Porte de la Chapelle
faute d’y être… accueillis. Comme d’habitude on préfère déployer une
nuée de flics armés en guerre plutôt qu’une poignée d’interprètes
compétents… Agathe Nadimi a publié ce petit texte peu avant cette énième évacuation.
Marcher, marcher, marcher.
Escalader les montagnes, s’accrocher aux rochers, ne pas regarder le vide, sauter, trembler.
Marcher, marcher, marcher.
Suivre la ligne de chemin de fer, avancer, s’éloigner, marcher encore et encore.
Suivre la ligne de chemin de fer qui mène à une frontière.
Se cacher, retenir son souffle.
Courir, courir, s’arrêter pour se cacher, repartir.
Marcher encore et encore, courir, tomber de fatigue, repartir.
Suivre la ligne de chemin de fer.
Traverser.
Une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept frontières : Afghanistan,
Iran, Turquie, Bulgarie, Serbie, Hongrie, Autriche, Allemagne…
Tomber, craquer, pleurer, se relever, remarcher.
Y arriver.
Te voilà enfin arrivé.
Au bout du chemin, il y a toujours une petite maison.
Souffler, respirer, parler, se poser, prendre un thé, dessiner…
Merci de m’offrir ton sourire et tes rires.
Respect.
Le Yéti
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