Réuni
en session permanente du fait de l’État d’urgence démocratique, le
Tribunal du blog, saisi par le Procureur céleste, a rendu son jugement
dans l’affaire « du deuxième tour ».
Attendu que selon l’article 9 de la Constitution,
le Président de la République préside le conseil des ministres, que
selon l’article 10, il promulgue les lois, que selon l’article 11, il
peut soumettre au référendum une série de projet de lois touchant aux
questions politiques essentielles, que selon l’article 12, il peut
prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale, que selon l’article
13, il nomme aux emplois civils et militaires de l'État, que selon
l’article 14, il accrédite les ambassadeurs, que selon l’article 15, il
est le chef des armées et préside les comités supérieurs de la défense
nationale, que l’article 16, il peut, en cas de crise institutionnelle
grave, s’arroger tous les pouvoirs, et que selon l’article 17, il a le
droit de faire grâce ;
Attendu
que le chef de l’État doit être une personne de culture, de mesure, de
connaissance, ayant un sens acéré des réalités politiques, sociales et
humaines ;
Attendu
que la France est l’un des cinq membres permanents du Conseil de
sécurité, alors qu’elle ne représente que 1 % de la population du monde,
et qu’elle ne pourra, dans la durée, justifier sa présence que par la
hauteur de ses vues et son profond attachement au droit international ;
Attendu
que la Charte de l’ONU, notre loi commune, repose sur l’égalité des
peuples, et donc des êtres humains, étant ainsi la base fondamentale de
la lutte contre la xénophobie ;
Attendu que nos deux candidats n’ont pas eu un seul mot crédible en matière de droit international, triste constat ;
Attendu
que la haine contre les minorités est à l’origine des guerres, de la
déstabilisation des États et de la misère des peuples ;
Attendu
que le FN est un parti xénophobe, car son principe est l’inégalité des
personnes en fonction de leur origine, par la préférence nationale ;
Attendu
que le farfadet, jeune retraité de banque, a focalisé sur le programme
économique de Le Pen, il est vrai consternant, alors que le débat repose
d'abord sur ses conceptions xénophobes, débattant avec Le Pen comme il
l’aurait fait avec Fillon, validant ainsi l'idée que le FN est dangereux
sur le plan économique, mais que la xénophobie d’État est une question
secondaire ;
Attendu
que l’un et l’autre se sont exprimés sans hauteur de vue, aveuglés par
la petite haine et la philosophie du croche-pied, loin des
pré-requis permettant d’assumer les pouvoirs conférés par la
Constitution, et rappelés ci-dessus ;
Attendu
comme l’a si bien résumé Bernard Pivot, « il est heureux que dans un
débat aussi bas et haineux, la culture ait été laissée de côté » ;
Attendu que l'agressivité donnée en spectacle n'est pas un bon signe pour un pays qui a besoin d'unité;
Attendu que, quand il n’y a plus de président de la République, il reste le Parlement ;
Attendu
que selon l’article 24 de la Constitution, le Parlement vote la loi,
contrôle l'action du Gouvernement et évalue les politiques publiques ;
Attendu
que, comme le farfadet va être élu président de la République, seule
l’Assemblée nationale sera en mesure de nous protéger de ses funestes
volontés politiques, et notamment la réforme du code du travail par
ordonnance dès l’été 2017 ;
Attendu qu’il parait bien difficile de confier les pouvoirs constitutionnels définis par les articles 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16 et 17 à l'un des deux candidats, et qu'un rééquilibrage des pouvoirs est donc nécessaire ;
PAR CES MOTIFS
le tribunal du blog, dans son incomparable sagesse
décide :
1/
Le FN est un parti xénophobe qui pollue de la vie politique française
depuis trente ans, et ceux qui ont prétendu le combattre n’ont fait que
le renforcer, ce qui pose beaucoup de questions ;
2/
Vu leur faiblesse et leur agressivité, aucun des deux candidats n’est
déclaré qualifié pour le second tour de la présidentielle ;
3/ L’indispensable équilibre des pouvoirs se jouera aux législatives, qui représentent bien mieux la diversité du pays ;
4/ La Constitution qui donne tant de pouvoir à une personne est à revoir, c’est une priorité ;
5/ Le 7 mai 2017, votez en conscience.
Et ce sera justice démocratique.
Photo : La Loi entourée de la Force et de la Justice - Antoine Magaud (1817-1899) -
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