Massacres à Londres, comme à Paris, comme à Manchester, comme à Nice,
comme en Belgique, comme à Berlin. Des dizaines de morts innocents.
Oui
mais ce sont des koufars, des infidèles, des mécréants, des corrompus
qui font la fête, écoutent de la musique, boivent de l’alcool, mangent
du porc et – horreur suprême ! - considèrent que la femme est l’égale de
l’homme ! Bref des ennemis de tonton Allah. Donc, comme dit le verset
33 de la Sourate 5 : « La récompense de ceux qui font la guerre
contre Allah et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption
sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient
coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du
pays. Ce sera pour eux l’ignominie ici-bas ; et dans l’au-delà, il y
aura pour eux un énorme châtiment… ». Ben voyons !
Mais aussi – et à bien plus grande échelle – massacres à Kaboul,
massacres à Istanbul, massacres à Bagdad, massacres au Yémen. Et là ce
sont des centaines et pas des dizaines de morts. Toujours au nom de
tonton Allah… Oui mais ceux-là pourtant, ils sont musulmans. Ah ! Tss…
Oui mais pas du bon bord. Alors Boum ! Un camion avec une tonne
d’explosif, voilà qui requinque la foi… La vraie bien sûr. Celle prônée
partout dans le monde par nos grands amis Qataris et Arabosaoudiens : la
« foi » wahhabite : un reliquat de stupidités sorties des temps les
plus bornés du Moyen-Âge.
Le wahhabisme – fondement de l’Arabie saoudite - est un courant
islamique qui veut revenir aux sources de l’islam, c’est-à-dire qui veut
que les musulmans actuels vivent comme les musulmans vivaient au
1er siècle de l’islam. L’islamisme, c’est une démission de la pensée, un
suicide de l’intelligence, la soumission volontaire du croyant, à l’ère
du téléphone portable, exactement comme au temps de l’analphabétisme
mecquois du VIIe siècle. Bonjour le modernisme !
Et ce sont ces idées obscurantistes, cette idéologie mortifère que la
lâcheté et la cupidité de nos gouvernants avides des montagnes de fric
des monarchies du Golfe laissent pourrir les esprits des jeunes de
tradition familiale musulmane de France, d’Angleterre, de Belgique,
d’Allemagne, de toute l'Europe. Il est vrai que les religions sont comme
les vers-luisants : elle ne brillent que dans l’obscurité…
Or voilà que pépé Trump est allé semer sa zone parmi les
« croyants » ! Enfin, ceux qu’il a choisis, c’est-à-dire ceux qui lui
ont signé 400 milliards de dollars à répartir entre ses potes
milliardaires du complexe militaro-industriel, marchands de belles
machines à hacher la viande humaine, à faire des trous bien saignants, à
générer des torrents de larmes et des montagnes de haine.
Autant prendre les plus riches : c’est donc l’Arabie saoudite qu’a
choisi Trump plutôt que ces gagne-petit de Qataris, tout juste bons à
acheter le pays des mangeurs de fromages-qui-puent. Et puis, à y être,
pépé Trump lâche un pet sonore sur l’Iran, ennemi intime de ces grands
démocrates que sont les Arabosaoudiens. En plus, ça emmerde Obama ! Que
du bon.
Allez, pour marquer le coup l’Arabie saoudite rompt ses relations
diplomatiques avec son voisin et concurrent pétroleur qatari. Et pour
faire bonne mesure, elle entraîne dans sa « croissanade » ses obligés
des Émirats Arabes Unis, de Bahreïn et même le poids lourd régional :
l’Égypte ! Il faut dire que ce sont les Saoud qui paient les factures de
Sissi…
Et pourquoi tout ce ramdam en plein ramadan ? Parce que l’Arabie
saoudite accuse le Qatar… de soutenir et de financer le terrorisme,
canal Frères musulmans ! L’hôpital qui se moque de la Charité… Le Qatar
est en bons termes avec l’Iran, l’ennemi séculaire des Arabosaoudiens.
Et ça, c’est rédhibitoire.
L’Arabie saoudite, où ce grand démocrate de Trump est allé faire la
danse du sabre, c’est le top des tops ! C’est le pays de 57.000
esclaves, le pays champion du monde du raccourcissement au sabre. C’est
le pays où la femme est reléguée à un tas de merde caché sous une prison
de toile. L’Arabie saoudite est le pays le plus barbare, qui décapite
parce qu’on ne croit pas en dieu (enfin, en son dieu), un pays où on
lapide une femme qui s’est fait violer, un pays où on pend des gays, un
pays où on coupe les mains des voleurs, un pays qui alimente le
terrorisme international etc. L’Arabie saoudite c’est un pays qui
justifie la peine de mort pour : adultère, apostasie, blasphème,
cambriolage, fornication, trafic de drogue, sodomie, idolâtrie,
rébellion, conduite sexuelle immorale, sorcellerie, vol, trahison,
conduite irréligieuse. Cette interprétation très rigoriste de la Charia
laisse l’État saoudien libre d’envoyer à l’échafaud qui bon lui semble,
dans un simulacre de justice. L’Arabie, c’est le modèle, le financeur et
le pourvoyeur de l’idéologie wahhabite de Daech.
Ce pays – le phare des mahométans sunnites, protecteur des « lieus
saints » - a mis le feu au Moyen-Orient – qui n’avait pas besoin de ça –
en envahissant le Yémen en 2015. Avec la bénédiction des Étasuniens et
l’aide de quelques grandes « démocraties » régionales : l’Égypte, la
Jordanie, le Soudan, le Pakistan et même le Maroc. Voilà une belle
guerre de religions entre les sunnites arabes et les chiites iraniens.
Parce que derrière les « rebelles » yéménites, ces Houtis de confession
zaïdite, une branche de l’islam chiite, il y a l’Iran. Et derrière le
masque de la religion, il y a la rivalité millénaire entre les Arabes et
les Perses.
La guerre cachée du Yémen, ce sont des milliers de civils écrasés
sous les bombes saoudiennes, et des millions de déplacés qui vont
prendre la route… de l’Europe. Mais aussi des milliards de pétrodollars
qui vont engraisser les marchands d’armes étasuniens mais encore
français, allemands, britanniques, etc...
La guerre en Syrie, c’est du lever de rideau. La pièce principale
arrive : c’est une guerre de religion à l’ancienne. Entre peuples
fanatisés. En fait, on assiste aux derniers soubresauts de la main mise
anglo-franco-étazunienne sur les pays du Moyen-Orient de l’ex-empire
ottoman. Les frontières artificielles - dessinées pour séparer afin de
mieux régner pour mieux piller - s’effacent. Place au grand affrontement
religieux intra-islamique entre les chiites de l’Iran et d’une grande
partie de la population de l’Irak et les sunnites du reste du
Moyen-Orient. Entre Perses et Arabes, rivaux ancestraux. Ça prend de
l’ampleur au Yémen. Et ça risque de prendre une tout autre tournure.
Les tarés d’Arabie saoudite coupent les tronches de quelques chiites,
les Iraniens foutent le feu à l’ambassade des coupeurs de viande
vivante. Les deux rompent toutes relations diplomatiques. Et le Qatar,
qui penche plutôt pour le pays des Ayatollah, est une victime
collatérale de la belle et saignante chicorne qui se profile entre les
rivaux de toujours : les Arabes et les Perses.
N’oublions surtout pas, dans le foutoir du Moyen-Orient – sur fond de
pillage pétrolier - la responsabilité écrasante des États-Unis et de
leurs féaux européens avec l’invasion de l’Irak faisant suite à celle de
l’Afghanistan.
Rappelons-nous encore – pour la regretter amèrement – l’attitude
machiavélique et suicidaire des Occidentaux il y a soixante ans : tout
faire pour foutre en bas les régimes progressistes et laïques qui se
levaient au Moyen-Orient. Nasser en Égypte et les partis Baas
en Syrie et en Irak. Pour contrer ces mouvements salutaires
d’émancipation populaire, les apprentis sorciers étasuniens et rosbifs
ont facilité, aidé, financé les mouvements religieux les plus
rétrogrades, en particulier les Frères Musulmans, et conforté le pouvoir
de la dynastie wahhabite des Saoudi en Arabie.
Dès lors, comment espérer endiguer la vague de terrorisme qui
endeuille l’Europe alors que nos pays se font les complices des
bombardeurs saoudiens qu’ils ont mis en place et qu’ils protègent ?
agoravox.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire