- Oh ! Victor, Qué cagnasse ! Pourtant t’as pas l’air d’avoir chaud toi ? Comment tu fais ?
- Eh ! C’est le vent que font les ministres qui arrivent et qui s’en vont qui nous rafraîchit, Loulle.
- C’est vrai que ça ventile sérieux, pire que le mistral. Tè, tonton
Bayrou par exemple, en voilà un qui a fait un passage éclair. Il a giclé
vite fait comme un pet sur une toile ciré. Sous prétexte de quelques
magouilles qui sont admises, consacrées, presque naturelles dans le
milieu politicard. Décidément, celui-là, c’est le roi de la louze !
- Pas sûr Loulle, pas sûr. Son équation personnelle, en tant qu’homme
politique, en prend un coup, là oui c’est la louze. Mais le chef de
parti, lui a réussi un formidable hold-up ! Regardons de plus près. Son
parti, le Mouvement Démocrate ou MODEM, ne comptait qu’un seul député
dans la précédente législature. Au niveau de l’influence, rien. Il avait
eu autour de 450 000 voix aux législatives précédentes. À 1,68 euro la
voix, ça fait dans les 756 000 euros selon la loi du 11 mars 1988
du financement des partis. C’est beaucoup mais pas bézef pour faire
tourner un parti. Mais en venant au secours de la victoire de Macron, il
a doublé son nombre de voix, passant à 930 000 qui lui rapportent
chaque année 1,56 million de bons euros d’argent public. Et une
influence qui passe à 42 députés qui rapportent, eux aussi 42 228 euros
chacun au parti, soit 1,77 million ! Eh ! C’est pas pareil.
- Vu sous cet angle, il n’est pas si cocu que ça tonton Bayrou… Mais son ego doit en prendre un sacré coup…
- Bayrou, il a raté son coup en 2007. Au premier tour des
présidentielles, il arrivait troisième avec plus de 18 % des voix,
derrière Sarko qui faisait 31 % et Ségolène Royal qui faisait 25 %.
Entre les deux tours, il a été sollicité discrètement par Ségolène, avec
probablement la place de Premier ministre s’il se ralliait, ce qui
assurait la victoire contre Sarko et nous aurait évités cinq ans de
galère avec Sarko et cinq autres avec Hollande… Mais Bayrou, c’est comme
un puceau qui s’astique frénétiquement le créateur en pensant à une
belle fille et, lorsque la fille de ses rêves accepte enfin ses avances,
se retrouve en panne, avec le goumi regardant ses chaussures… La belle
fille, c’était le pouvoir partagé que lui proposait Ségolène Royal. Il
n’a pas osé « monter l’escalier » qui le menait à son paradis. Zorba a
dit : « Il n’y a qu’un péché mortel, c’est quand une femme t’appelle
pour l’Amour et que tu n’y vas pas. » Bayrou, c’est ça…
- C’est vrai. Bon et ce Macron, qu’est-ce qu’il faut en attendre ?
- Ça dépend qui. Les patrons, les nantis, les financiers, beaucoup, les autres plus de coups que de caresses…
- Mais enfin, il a déjà réussi une belle chose : un formidable coup
d’escoube en mettant à la porte une énorme palanquée de ces
professionnels de la politique, élus et réélus grâce à un système bien
rodé de clientélisme, tous ces vieux kroumirs du Péhesse et du Hélaire
qui ont largement démontré leur incompétence depuis trois décennies.
Rien que pour ça, on peut lui donner sa chance.
- C’est vrai. Mais est-ce qu’on ne va pas changer ces parasites
politicards pour les lobbyistes chargés de défendre les intérêts de
telle ou telle force économique, comme cela se fait aux États-Unis, pays
de référence de Macron ?
- Pas de procès d’intention Victor. On verra à l’usage. Et on peut
compter sur Méluche pour dénoncer toute embrouille trop visible !
- Heureusement Loulle. Heureusement. Parce qu’on risque de voir
arriver, les dents raclant le parquet, tous les privilégiés, les favoris
du système, les représentants des banques, des multinationales, des
assurances et autres structures aussi parasites qu’avides et sans états
d’âme.
- C’est vrai que ceux-là sont maintenant au pouvoir.
Ils sont même le pouvoir. Les lobbies font la loi, parce que le
Peuple s’abstient Loulle… 27 millions de citoyens a fait la grève du
vote. C’est 56,6 % soit la grosse majorité des électeurs.
- Ouais mais, oh, Victor, si tu ne votes pas, t’as plus qu’à fermer ta gueule. Abstention, piège à kons !
- Je suis d’accord Loulle. Mais on peut être d’autant plus marris que
sur ces 26 ou 27 millions de grévistes du bulletin de vote, il y a une
grosse partie des 18 millions de salariés, ceux qui vont encore plus en
chier avec la mise en pièces du Code du travail.
- Rien n’est encore fait.
- Allez, laissons voir ce qu’il va faire le minot. S’il arrive à
faire bouger l’Europe dans le bon sens, on lui pardonnera beaucoup…
- À la nôtre !
Illustration : merci au regretté Chimulus.
agoravox.fr
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