vendredi 2 juin 2017

Nos amis british empêtrés dans le Brexit

Gilles Devers                

En avril, tout allait bien pour May. C’était l’heure du Brexit triomphant, et comme le Labour était dans les choux, May a provoqué un scrutin anticipé, cherchant une belle victoire des Tories qui allait lui laisser les mains libres pour affronter Bruxelles, imposer la sortie de l’Europe, obtenir le maintien de avantages et ne rien payer. 20 points d’avance dans les sondages… Sacrés sondages ! 

Parce que depuis cette magnifique idée, plus rien ne va.
Question programme, présenté le 18 mai, les Tories se sont lâchés sur un truc de dézingués libéraux, genre vendre la maison des personnes âgées pour financer les soins, vu qu’ils ne profitent plus de leur maison : raffiné et efficace ! Cette mesure a été appelée la « Dementia Tax », soit la taxe sur la démence… Idem sur des coupes budgétaires à faire peur… À gauche, Jeremy Corbyn a très bien joué la réplique. Il a mis le cap sur un objectif, la réduction des inégalités, car le fossé se creusent entre ceux pour qui ça marche, et ceux qui dévissent. Le piège des contrats « zéro heure » se referme : des contrats sans garantie d’horaires, et donc sans garantie salariale. Les 1 000 personnes les plus fortunées du pays seront cette année plus riches que les 40% des ménages les plus pauvres, selon la fondation Equality Trust. La première ministre des riches… S’est ajouté l'attentat de Manchester le 22 mai, Corbyn stigmatisant la politique extérieure interventionniste, et les coupes budgétaires dans la police, coupes que personne ne peut contester.
De plus, le cadre des négociations avec l’Union européenne se dessine : vous partez, Oki, mais vous laissez tous les avantages, et tant pis pour les remises en questions imposées à vos citoyens et vos entreprises, car c’est votre choix. Et compte tenu des engagements pris et interrompus, il y a une ardoise à payer (100 milliards d’euros). C’est dire que l’hypothèse d’un accord est irréaliste, et que tout ceci se terminera devant la Cour de Justice de l’Union Européenne, avec risque financier XXL.
On en vient alors à l’essentiel, c’est-à-dire le renversant mouvement de girouette de May... qui alors ministre de l’Intérieur de Cameron avait conduit une ferme campagne contre le Brexit. Avant de changer d’avis à 180° après le référendum. Crédibilité ? Avec une argumentation parfaitement avachie : « On a donné le choix au peuple. Le peuple britannique a décidé qu'il fallait que le Royaume-Uni quitte l'Union européenne. Je fais ce que je crois que le peuple veut que je fasse. Il me semble qu'il est possible de réussir le Brexit. » Va gagner une élection avec ça…
May est au plus mal dans les débats, les journalistes lui renvoyant ses propos opposés au Brexit. Hier, c’était le grand débat télé, et elle a renoncé à venir, se faisant remplacer par son ministre de l’Intérieur. 

Une chanson « Liar Liar », sur les mensonges de May, fait exploser les compteurs…
À suivre, avec déjà de grosses surprises, et peut-être plus dans une semaine. 

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