Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a diminué la subvention
de la Fédération régionale de protection de la nature, et mène plus
généralement une chasse aux sorcières contre les écologistes.
Après avoir une première fois, en 2016, réduit de moitié la
participation financière de la région Auvergne-Rhône-Alpes aux activités
de la Fédération régionale de protection de la nature (Frapna), Laurent
Wauquiez vient de récidiver. Il y a quelques jours, la Frapna a de
nouveau été frappée au porte-monnaie, a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Le président de la région ne s’en cache pas : il ne veut plus
financer des naturalistes qui ne sont pas toujours d’accord avec lui sur
les projets d’aménagement et de protection du milieu naturel. Cela l’a
incité à attribuer une subvention d’un million d’euros par an aux
associations de chasseurs, qui roulent déjà sur l’or – tandis que le
budget, non pas de fonctionnement mais d’intervention, des naturalistes
n’est plus que de 170 000 euros. Soit une diminution de 75 % en l’espace
d’une année…
Conséquences : les actions de la Frapna, qu’il s’agisse de la
préservation de la biodiversité, de l’éducation à la nature ou des
interventions sur le milieu naturel, vont devoir être réduites ou
supprimées. Et la Fédération, qui compte 50 000 adhérents, considère
qu’elle fait face à « une politique de destruction massive ».
Chasse aux sorcières
Laurent Wauquiez ne se cache guère de mener une véritable « chasse
aux sorcières » ciblant tout ce qui ressemble de près ou de loin à un «
écolo » ou à un naturaliste. Des fonctionnaires de la région ont été
chargés d’éplucher tous les écrits, toutes les prises de paroles de ceux
qui travaillent (souvent bénévolement) dans la nature pour justifier
les suppressions de subventions à un milieu qui assure la préservation
du milieu naturel. Un véritable « cabinet noir » dont les ukases
s'impose à la commission environnement du conseil régional.
Premier objectif : constituer des dossiers à charge destinés à
justifier la réduction de toutes les aides dont le milieu naturaliste
bénéficie depuis des dizaines d’années, quelle que soit la majorité
politique à la tête de la région.
Deuxième objectif : détruire le tissu
associatif actuel et pousser à la création de nouvelles associations
réputées « apolitiques », c'est-à-dire se gardant de critiquer le
pouvoir régional. Tout en favorisant les sociétés de chasse qui ont la
réputation de « bien voter ». Ce qui ne crée pas d’emplois...
...alors que les
activités du mouvement associatif naturaliste permettent la création de
nombreux postes de techniciens et de spécialistes du milieu naturel.
politis.fr
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