samedi 1 juillet 2017

Monsieur le bon Prince veut oublier son ancien job

querelle-des-bouffons.jpgGilles Devers        

Le Prince ne veut que notre bonheur, et sa lumineuse intelligence est doute dévouée à notre service. Aussi, il était hier bouleversé en prenant connaissance du rapport de la Cour des comptes sur les finances de la France en 2016. En bref, la croissance est par terre, et de ce fait, il va manquer 8 à 9 milliards d'euros pour atteindre l'objectif annoncé d'un déficit de 2,8 % du PIB. 

Philippe, le bouffon du Palais, a aussitôt enchaîné en stigmatisant un héritage « inacceptable » qui va obliger notre bon Prince à engager des mesures d’économie drastiques. Car, le legs de Hollande pour 2016 est terrible : recettes inférieures de 2 milliards à l'objectif ; recapitalisation d'Areva, non comptabilisée, 2,3 milliards ; dépenses non financées pour 3,6 milliards. Bref, le bazar total, car il faut ajouter les dépenses du programme princier : suppression de la taxe d'habitation, réforme de l'ISF, transformation du CICE… soit 32 milliards d'euros.
Ah le méchant Hollande qui vient planter le beau programme du Prince… parce qu’il va falloir couper sec dans les dépenses sociales.
Sauf que, si je me souviens bien, le Prince ne vient pas de la planète mars, mais du ministère de l’Économie et des Finances, qu’il a dirigé entre aout 2014 et aout 2016. De telle sorte que ce bilan est le sien
- Yurgh, non, c’est tout de la faute de Hollande...
- Prince de mes deux, évite de nous prendre pour des demeurés, tu gagneras du temps. La Cour des comptes fait le bilan de ton action gouvernementale.
N'oublions pas que notre bon Prince est à l’origine de la loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, loi merveilleuse dont le 1er mars 2016, il vantait les qualités, en s’appuyant sur un rapport de 364 pages rédigé sous la direction du camarade mutualiste  Richard Ferrand
 
Bref, les deux qui, parce qu’ils étaient les boss, sont les responsables de l’échec économique découvrent soudain que leur politique était une catastrophe, mais - effet « ardoise magique » - ils vont tout changer, et ce sera parfait. Il suffit juste d’y croire.

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