dimanche 6 août 2017

Allo ! A l’eau...

Victor Ayoli

- Allo Loulle ?
- Lui-même. Oh ! C’est toi Victor. Je reconnais ta grande gueule, même au bigophone. Alors, quel temps fait-il sur les Hautes terres ?
- Ce matin, 12°. On dort avec une petite couvrante. Et dans la journée, ça monte tout de même à 30°.
-… teng ! T’es vernis. Ici, ça tangente les 40°. Même les cigales en ont la flemme. Les clients ont la langue qui pègue et ne parlent même plus. Le pastaga s’évapore dans les verres… Et l’eau va devenir hors de prix.
- Explique. C’est pas que j’en boive beaucoup, et pour ma toilette, je pratique le nettoyage à sec : je me gratte !
- Eh bien voilà. La communauté du Grand Avignon a eu à débattre du problème de l’eau sur le territoire de la communauté. Beaucoup, dont Cécile Helle maire d’Avignon, la maire de la principale ville de la communauté, voulaient revenir à une gestion publique de l’eau, à travers une régie communautaire, loin des multinationales, de leur opacité, de leur appât du gain. Bien des villes et des communautés ont fait ce choix en France et les usagers s’y retrouvent tant au niveau du tarif que des services. Mais voilà, le président de la communauté du Grand Avignon, le citoyen Roubaux Jean-Marc, par ailleurs maire de Villeneuve, la cité jumelle d’Avignon, formé à la grande tradition magouillarde de l’UMP, l’a renvoyé sur les roses : « Je ne joue pas aux dés. Nous sommes gestionnaires de l’argent public, notre ligne directrice, c’est l’intérêt général, 365 jours par an, ce que sont capables de faire les grands groupes dont c’est la spécialité, pas nous au Grand Avignon ». Ben voyons.
Au terme du vote - où les conseillers FN ont démonté le système de régie municipale et accordé leur voix au président - la gestion de l’eau de la ville d’Avignon sera de nouveau confiée à un prestataire privé, qui sera choisi au cours de l’été 2018 pour être opérationnel à partir du 1er janvier 2019 et cela pour une durée de 10 ans.
- Puisque c’est comme ça, Loulle, j’en boirais plus d’eau. Où du moins, peu et seulement désinfectée par le pastis ! Finalement, Helle est cocue dans cette histoire. Eh ! Ici aussi, il s’en passe de belles.
- Raconte.
- Ben voilà. Fin juillet une jeune fille envoie un SMS angoissant à son copain, lui expliquant qu’elle avait été enlevée, mise dans le coffre d’une voiture, enfermée dans un lieu inconnu, pour finalement être relâchée par ses ravisseurs.
Le jeune, affolé, prévient les gendarmes qui mettent en place tout un dispositif. Pour la retrouver, une cinquantaine de bourres étaient partis sur sa piste, aidés d’un hélicoptère, qui avait survolé le nord Lozère jusqu’au Puy-en-Velay pendant deux heures et demie ! La fille a été retrouvée le dimanche 23 juillet, vers 18 heures, à Saint-Chély-d’Apcher.
- Ouf. Tout est bien qui finit bien.
- Ouais, Loulle, seulement voilà. Les pandores ont un peu cuisiné la belle et… elle a avoué – la gourgandine - avoir tout inventé pour s’organiser un week-end coquin avec un homme au Puy-en-Velay ! Selon les enquêteurs, il s’agirait d’un homme politique… Mais chut, faut pas que ça s’ébruite.
- Ah ! Ah ! Ah ! Eh bien, le jeune homme vient d’entrer dans la grande famille des cornus ! Au pays des vaches Aubrac, il ne détonnera pas !
- Loulle, on peut être cocu et philosophe : ne vaut-il pas mieux avoir une participation sur un volcan (d’Auvergne !) que l’exclusivité d’une banquise ? Allez, à la nôtre, je lève mon verre Loulle. À bientôt.
- À la nôtre Victor. Et ten té galhard !

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