Pierrick Tillet
On l’attendait bien sûr au tournant. À quoi allait donc ressembler ce
nouveau Média hors microcosme ? Bilan d’un mois d’existence par un
téléspectateur qui n’a raté aucun de ses JT et commence à découvrir ses
nouvelles émissions.
Eh bien, ceux qui condamnaient par avance « le média de Mélenchon »
en sont pour leurs frais. Le bilan de ce premier mois s’avère très
globalement positif et très encourageant pour l’avenir.
Un JT sobre et respectueux de ses invités
Entendu certains dans les rangs insoumis critiquer l’austérité du Journal télévisé, sa présentation « vieillotte », le manque d’images pour illustrer
les sujets... C’est de mon point de vue ne s’être pas suffisamment
affranchi des paillettes de l’information-spectacle délivrée en
grand-messe par les médias mainstream, que de se laisser aller à ce
genre de critiques.
La principale qualité de ce JT me paraît au contraire tenir à sa
sobriété et à sa clarté. Il est enrichi de façon très satisfaisante par
la qualité de ses magazines et interviews (remarquables celles menées
Noël Mamère).
Une autre qualité, et non des moindres, de ce JT tient au respect
témoigné aux invités de plateau. Respect du temps de parole, sans
interruptions agressives, ni contraintes de temps abusives.
Quelques critiques
Alors pas de critiques vraiment ? Bien sûr que si.
Une de pure forme, assez bénigne d’ailleurs : pas la peine de
ponctuer l’annonce de chaque réformes douteuses du gouvernement de «
bien entendu », « évidemment » ou autres « on s’en doutait » ; ce genre
de connivence critique me paraît inutile : c’est aux spectateurs de
faire ce genre d’interjections si ça leur chante, pas aux journalistes
qui leur délivrent l’info.
Une autre critique, de fond cette fois, qui me semble plus fâcheuse
et qui toucha à trois reprises des sujets aussi sensibles que le Venezuela
(JT du 26/02) et la Syrie (JT du 7/02 et du 10/02). L’annonce à tort
(reconnue par Le Média dans le JT suivant du 29/01) d’une interdiction
de l’opposition par le leader vénézuélien Maduro pour la présidentielle
de juin, et des infos sujettes à caution et non sourcées sur la
brutalité supposée de la répression menée par les forces d’Assad autour
de Damas. Non pas que ces sujets soient tabous, mais nous ne sommes pas
là non plus pour avaler en boucle des brèves en chaîne de l’AFP, des
infos non sourcées présentées sans conditionnel de précaution, et
distillées pour peu que l’on se renseigne par des organismes aussi
contestables que les Casques Blancs de la “Défense civile syrienne” ou l’Observatoire syrien des Droits de l’homme (OSDH).
Des magazines prometteurs
Allez, passons sur ces quelques erreurs que l’on attribuera à des
fautes de jeunesse, pardonnables si elles ne se reproduisent pas trop
souvent. Pour ma part, je vais continuer à regarder avec intérêt le JT
du Média et à le partager chaque jour sur ma page de Yéti (avec mes remarques critiques, si nécessaires).
Je termine en soulignant l’excellente tenue des premiers magazines publiés hors JT : mention spéciale à L’Entretien libre d’Aude Lancelin, Les Sujets qui fâchent de Gérard Miller, Ils sont tous là toujours de Gérard Miller (un peu bavard cependant, celui-là, dans sa première émission 😉 ).
Quant à ceux qui, comme moi, souhaitent ardemment que l’aventure du Média continue, il est toujours temps pour eux de rejoindre la Communautés des socios.
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