Charles Sannat
Lafarge, Daech, Syrie, et barbouzeries! C’est un article d’un journal
très révisionniste, totalement fasciste, et profondément complotiste du
nom de Libération !
Vous aurez compris l’ironie de mon propos puisque Libération n’est justement rien de tout cela.
Le journal Libé, c’est plutôt du politiquement correct dégoulinant et à volonté en entrée, plat et dessert !
Et voilà que Libération fait un long papier, très long même sur les liens entre l’État français, l’État islamique et l’entreprise Lafarge.
Mais qu’avons-nous fait?
Comme chacun sait, Bachar est le méchant boucher de Damas, et les
rebelles sont supers gentils, et nous, comme on est bons (et pas les
brutes ou les truands), on est aussi du côté des gentils.
C’est vrai que les gentils, en Syrie, ils sont vite un peu islamistes
sur les bords. Du coup, ils sont gentils là-bas, mais très méchants
ici… C’est ce que l’on appelle la complexité des relations
internationales, et comme nous sommes des imbéciles de sans-dents, on ne
peut pas comprendre !
Manque de bol, il y a une enquête avec une juge qui semble interroger
un peu de monde chez Lafarge, vous savez, le grand groupe cimentier
français qui avait une usine là-bas, en Syrie, pour fabriquer du ciment
et du bon béton.
Bon béton que l’on retrouve d’ailleurs dans les tunnels qui servent
aux islamistes pour se planquer… Ben Laden lui aussi faisait dans le BTP
en Afghanistan et ailleurs. BTP, islamisme et services secrets ont
toujours fait bon ménage !
Nous avons bombardé la Syrie, pays souverain, même si nous ne l’aimons pas.
Nous avons armé des combattants là-bas, appelés gentils rebelles et devenus rapidement de vilains islamistes.
Nous avons accusé une entreprise française de liens avec l’ennemi alors qu’il commence à apparaître que les locaux de cette même entreprise hébergeaient les forces spéciales américaines puis françaises, puis aussi les gentils islamistes de Daech…
Nous avons armé des combattants là-bas, appelés gentils rebelles et devenus rapidement de vilains islamistes.
Nous avons accusé une entreprise française de liens avec l’ennemi alors qu’il commence à apparaître que les locaux de cette même entreprise hébergeaient les forces spéciales américaines puis françaises, puis aussi les gentils islamistes de Daech…
Bref, il apparaît surtout que nous menons en Syrie une politique qui n’est pas celle de la France.
Que nous arrive-t-il pour que nous agissions ainsi ?
Qu’avons-nous oublié de nous-mêmes, de notre histoire, de nos traditions ?
L’affaire syrienne est un scandale d’État.
Un scandale d’État qui remonte jusqu’à chacun de nos derniers présidents.
Voici les extraits des meilleurs moments de cette grande enquête de Libération.
Syrie : comment Lafarge informait l’État français
Dans l’affaire du financement de l’État islamique par l’entreprise de matériaux de construction, Libération
révèle que les renseignements français étaient informés de façon
précise et régulière par le directeur sûreté. L’Élysée et le Quai
d’Orsay participaient à des discussions stratégiques sur l’envoi de
soldats dans l’usine.
Lors de ce troisième interrogatoire, révélé par Libération,
la juge questionne Jean-Claude Veillard sur un point crucial : les
services de renseignements français étaient-ils informés de la « réalité
du financement » de l’EI par Lafarge ? La réponse est limpide : « Je
ne faisais aucun tri dans les informations que je donnais aux services
des renseignements. » Et d’enfoncer le clou : « Au cours des réunions,
j’ai donné toutes les informations. » Selon l’agenda fourni par
Jean-Claude Veillard aux enquêteurs, le directeur sûreté a rencontré à
33 reprises les différents services de renseignement extérieurs (DRM,
DGSE) et intérieurs (DGSI) entre 2012 et 2014.
Jusqu’ici, le scandale dépeignait surtout l’entêtement d’une
multinationale pour engranger des profits au risque d’exposer ses
salariés aux enlèvements et de contribuer au financement d’une
organisation terroriste. Désormais, c’est l’État qui apparaît au cœur de
l’affaire.
Une affaire d’État !
« Ancien commando marine, en poste dans l’entreprise depuis 2008,
Jean-Claude Veillard, 64 ans, est un familier des cercles de la défense
nationale. À la juge Bilger, il tient à préciser qu’il a « passé [sa]
vie à combattre le terrorisme, en Afghanistan, en Bosnie, en Somalie ».
Décrit comme un homme à la fibre patriotique chevillée au corps, il noue
au fil du temps une relation de confiance avec différents services
secrets.
Le groupe Lafarge seule source du renseignement français en Syrie
La juge tente alors de sonder l’importance de ses renseignements pour
les services : « Étiez-vous la seule source d’information pour la
DGSE ? » « Dans cette partie de la Syrie, j’aurais la prétention de le
croire », rétorque le directeur sûreté.
Opération « grosmarmotte » !
Pour converser avec le directeur sûreté, la DGSE opte pour la création d’une adresse mail dont l’intitulé est surprenant : grosmarmotte@gmail.com.
Plusieurs fois, Veillard l’utilisera pour informer le service de la
destinée de l’usine. Ainsi, le 13 septembre 2014, il avise la DGSE de sa
future rencontre avec deux dirigeants kurdes en France. L’EI attaque
l’usine et en prend possession quelques jours plus tard, le 19
septembre. Dans un autre mail adressé à la DGSE, daté du 22 septembre,
Veillard fait ouvertement part de son inquiétude : « L’usine est
maintenant occupée par Daech qui bénéficie de notre cantine, clinique et
base vie. […] Le contact a été établi pour la libération de nos
collègues chrétiens. Nous recherchons maintenant une voie pour payer la
“taxe” car leur jugement est simple : la conversion, la taxe ou la
vie…»
L’usine de Lafarge, base des forces spéciales françaises !
« Dès 2014, alors que l’usine syrienne venait d’être investie par
l’EI. Sherpa, partie civile dans l’enquête, a demandé l’audition de
Laurent Fabius, alors au Quai d’Orsay. « En octobre ou novembre »,
Jean-Claude Veillard fait état de contacts avec le cabinet militaire du
président François Hollande. « Mon simple objectif était de faire
comprendre que cette usine pouvait être utilisée comme base dans le
cadre de déploiement des forces militaires françaises », explique le
directeur sûreté de Lafarge dans le bureau du juge. À la fin de l’année
2015, ce sont dans un premier temps les forces spéciales américaines qui
prendront pied dans l’usine. Le 28 décembre 2015, Jean-Claude Veillard
contacte par mail l’ambassadeur français pour la Syrie, basé à Paris,
Franck Gellet, afin de le rencontrer : « J’ai informé le directeur de la
DRM et le CEMP [état-major personnel] du PR [président de la
République] de cette évolution de situation. […] Je sollicite un
rendez-vous dès que possible afin que nous puissions partager avec vous
les informations à notre disposition et que vous nous proposiez une
stratégie pour garder le contact avec ce site. » Le commandement
militaire retient finalement la proposition de Lafarge, et positionne
des forces spéciales françaises dans l’usine, aux côtés des Américains,
quelques semaines plus tard. »
Je vous invite à prendre le temps de lire directement cet article en entier sur le site de Libération.
Je vous invite également à diffuser au plus grand nombre ces
informations, pour qu’elles ne restent pas confidentielles, pour que les
citoyens de notre pays sache quelle sale guerre nous faisons pour des
intérêts qui ne sont certainement pas ceux du peuple souverain de France
!
«
Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en
tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa
suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime
quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de
l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous
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