Jean-Luc Mélenchon
Ce que je vais faire en Russie
La tête encore pleine des clameurs de la marche du 5 mai, je rédige
ces lignes en attendant de décoller pour Moscou. Quelques mots
seulement, donc. Je vais dire ce que je vais faire là-bas. Sachant la
bienveillance médiatique dont je suis entouré, je vais dire aussi ce que
je ne ferai pas afin que nul n’en ignore.
Je me rends en Russie dans le cadre du programme annuel de déplacements à l’étranger que j’établis autant que possible à l’avance. Je suis en Russie mais je serai bientôt à Hambourg (juin), de nouveau en Espagne (juillet), au Mexique (juillet) aux USA (prévision octobre/novembre). Restent dans les tuyaux le Royaume-Uni et un pays du Maghreb. L’année 2018 est la seule année sans élection en France avant quelques temps. Je concentre donc tout ce que je peux sur cette année. Notamment ce qui a été reporté plusieurs fois. Comme ce voyage en Russie.
Je me rends en Russie dans le cadre du programme annuel de déplacements à l’étranger que j’établis autant que possible à l’avance. Je suis en Russie mais je serai bientôt à Hambourg (juin), de nouveau en Espagne (juillet), au Mexique (juillet) aux USA (prévision octobre/novembre). Restent dans les tuyaux le Royaume-Uni et un pays du Maghreb. L’année 2018 est la seule année sans élection en France avant quelques temps. Je concentre donc tout ce que je peux sur cette année. Notamment ce qui a été reporté plusieurs fois. Comme ce voyage en Russie.
Mon intention politique est de marquer par un geste symbolique le
refus du climat de guerre et d’escalade entretenu avec la Russie.
Marquer de la sympathie et de l’amitié pour le peuple russe dans le
contexte actuel est une opération délicate. On rompt le nœud gordien des
procès d’intention et des amalgames en allant au bon endroit au bon
moment. Je vais donc à Moscou fêter l’anniversaire de la victoire sur
les nazis qui ont fait vingt millions de morts dans ce pays. Façon de
rappeler sans cesse le danger qu’est l’extrême droite en Europe. Ce
jour-là, tous les Russes de toutes origines et de toutes confessions
défilent dans la rue en portant le portrait d’un parent mort à la guerre
ou participant aux combats. Je porterai le portrait d’un officier
français de l’escadrille Normandie-Niémen, unité d’aviation franco-russe
qui combattit les nazis au nom de la France libre du général de Gaulle.
Je participerai donc d’abord à la commémoration du combat des nôtres
puis j’irai défiler avec les Russes. Mon message : paix et amitié avec
la Russie.
Je rencontrerai dans le même état d’esprit les investisseurs français
présents à Moscou à cette date et je suppose qu’ils évoqueront la
question de l’impact des sanctions stupides décidées contre la Russie
par les USA et servilement adoptées par leurs caniches de l’Union
Européenne. Je leur dirai ce que je pense de la ligue anti-russe qu’est
la prétendue « Europe de la défense ». Mon message politique ici : les
sanctions sont absurdes, mieux vaudrait passer par une conférence de la
paix sur les frontières que par les escalades verbales et les sanctions
qui ne nuisent qu’aux peuples. L’OTAN est nuisible au français et aux
européens.
Je vais rencontrer Sergueï Oudaltsov, le président du Front de gauche
de Russie, une formation d’opposition de gauche au gouvernement russe
et à Poutine. Je le lui avais promis après sa sortie de prison. Mon
message est qu’on peut être ami de la Russie et du peuple russe sans
être un partisan du parti politique au pouvoir en Russie.
Ce que je ne ferai pas en Russie
Je ne participe à aucune manifestation d’opposition sur place car je
ne suis pas venu provoquer le gouvernement russe quelques jours avant la
venue du président de mon pays, la République française.
Je ne participe ni à l’investiture du président Poutine (dont je
reconnais l’élection autant que je reconnais celle du Président Macron
pour ceux qui en doutent) ni au défilé militaire de la place rouge le
jour anniversaire de la capitulation sans condition de l’Allemagne
nazie, le 9 mai (quoique les exploits de l’Armée rouge qui écrasa
l’armée allemande et permirent la libération de l’Europe
m’impressionnent toujours autant).
Ce programme est connu de toutes les autorités russes. Il ne m’a été
créé aucune difficulté d’aucune sorte. Personne ne m’a empêché la
rencontre avec Oudalstov et personne ne m’a obligé à remplir les
déclarations ridicules et offensantes qu’exigent les USA pour laisser
les gens entrer sur leur territoire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire