lundi 7 mai 2018

La fête à Macron : une façon festive de se retrouver… sur le dos d’un salaud


Pierrick Tillet

Disons-le tout de suite, la “fête à Macron” lancée par François Ruffin a été un franc succès populaire, n’en déplaise aux pisse-vinaigre compte au rabais d’Occurence ou de la police.

A-t-elle pour autant ébranlé le régime de Jupiter et de ses tristes sires. Franchement, pas vraiment. Pas en une seule journée.
Mais ce genre de rassemblement a une importance essentielle sur deux points :
  • elle permet aux opposants de se retrouver et de se compter ;
  • elle donne une prolongation festive galvanisante à ce qui aurait pu n’être qu’une manifestation de colère acide et de ressentiments.
N’étaient-ils que 38.900 comme l’annonce avec une précision assez douteuse le cabinet Occurrence, mandaté par le clergé médiatique, mais aussi dirigé par un soutien actif de… Macron ? Étaient-ils 40.000 comme l’a dénombré la police ? Ou 160.000 comme le proclament les joyeux fêtards ? Rappelons juste que la place de la Bastille (32.250 m2) peut accueillir à elle seule environ 60.000 manifestants immobiles (à raison de deux personnes en moyenne au m2), qu’elle était bourrée à craquer ce 5 mai, et que toutes les artères adjacentes étaient noires de monde. Cherchez la réponse entre 60.000 au bas mot et 160.000 au maximum.

Cette irrésistible impression de fête et de goût du bonheur

Mais en fait l’importance des chiffres s’efface derrière cette irrésistible impression de fête et de goût du bonheur qui se dégageait de cette “fête à Macron”. Eh oui, une révolution peut-être joyeuse, c’est sans doute la perception qu’en retiendra le spectateur resté à l’écart de cette manifestation “pot-au-feu”, et que le clergé médiatique, très fébrile à l’image de la une de Libé ce jour, aura bien du mal à désamorcer.
Le mois de mai qui vient s’annonce chaud, déterminant et riche sans doute en nouveaux bouleversements (la manifestation “plat de résistance” du 26 mai, par exemple). La grève échelonnée des cheminots a tout compte fait plus d’impact que certains – dont moi-même – l’escomptaient et commencent à entamer sérieusement le moral de certains décideurs industriels.

Une seule chose pour conclure : l’affrontement entre deux mondes définitivement antagonistes, l’un à bout de souffle, l’autre encore en devenir incertain, bat son plein. Aucun camp ne peut plus tergiverser s’il ne veut pas se faire aussitôt croquer tout vif par l’autre. Ayant résolument choisi le mien – celui de la fête à Macron, bien sûr – souffrez que je le soutienne sans réserve.

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