Christophecroshouplon
Le chef de file du parti espagnol Cuidadanos a proposé le nom de
Manuel Valls en tant que tête de liste du parti à la mairie de Barcelone
en 2019. Ce dernier s'est dit intéressé et est en pleine réflexion.
Quoi de mieux après la succession d'humiliations du matador en France
depuis son départ de Matignon qu'un retour au bercail en effet …
Nous ne remercierons jamais assez notre ami espagnol de cette
succulente suggestion, et profitons de l'occasion pour proposer à nos
amis hongrois de faire la même démarche auprès de notre cher Nicolas
Sarkozy. Après tout, ces petits français de sang mêlés qui ont tant fait
de bien au pays ont le droit de sucrer des fraises et de se rapatrier
après tous les services rendus à la Nation.
On me glisse dans l'oreillette pour le second que le Qatar s'en est
déja occupé. Le recyclage de grands hommes est décidément la meilleure
antenne de Paul Emploi en France. Avec eux, pas de trous dans le CV. La
grande écrivaine Christine Angot, par ailleurs chroniqueuse à ses heures
sur une chaine publique, s'est attristée, je cite, d'une fuite des
cerveaux. Elle devait, j'imagine, se référer à ses propres problèmes de
plomberie neuronale.
La vie politique française a depuis 2007 pris un tour étrange.
L'homo-politicus étant devenu ce qu'il est, les carrières s'écourtent.
Il convient donc, au contraire des générations précédentes, de bien
réfléchir à segmenter son cursus en plusieurs blocs, un peu sur le
modèle LREM. Un premier cursus dans le privé. Un rebond en politique le
temps d'un ou deux mandats pas plus. Enfin – pour le menu fretin – un
poste de chroniqueur comme Roselyne Bachelot sur une chaine du câble.
Pour le haut du panier – les ex présidents et les ex premiers
ministres – on peut imaginer un poste d'Associé chez Goldman Sachs, la
Présidence de l'Union Européenne, la direction d'un fonds
d'investissement, la création d'une Fondation, la direction d'un Club de
Football ou … la Mairie de Barcelone.
Notre dernier président, feu François Hollande, un an à peine après
son retrait de la vie politique, court les tréteaux et tacle son
successeur avec un suspect acharnement. On a retrouvé Monsieur Petites
Blagues, rôle où il excelle bien mieux que comme locataire de l'Elysée.
Dans ses diatribes anti Macron perce une forme d'amertume sous les
traits d'humour rosse. Flamby semble avoir complètement oublié que
Macron fut son obligé et sa créature. N'y avait-il vraiment aucun
cabinet noir, Monsieur Jean-Pierre Jouyet, pour faire chuter Fillon et
filer le maroquin à l'actuel …
La collision entre les politiciens et les pantins des médias permet
de réécrire au fur et à mesure une histoire qui se vit sous l'angle
exclusif de l'instantané et du carriérisme. Les politiques sont devenus
des people qui sortent des livres, font les paons, changent de job,
s'en vont, reviennent. On a toujours aucune nouvelle de Madame Royal,
perdue quelque part au Pôle Nord depuis sa nomination de Reine des
Neiges intergalactique. Gageons que son retour, comme celui du Jedi, ne
saurait tarder.
Un nouveau livre peut-être, Ségolène …
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