mercredi 2 mai 2018

Recyclage de nos politiciens


Christophecroshouplon

Le chef de file du parti espagnol Cuidadanos a proposé le nom de Manuel Valls en tant que tête de liste du parti à la mairie de Barcelone en 2019. Ce dernier s'est dit intéressé et est en pleine réflexion. 

Quoi de mieux après la succession d'humiliations du matador en France depuis son départ de Matignon qu'un retour au bercail en effet …
Nous ne remercierons jamais assez notre ami espagnol de cette succulente suggestion, et profitons de l'occasion pour proposer à nos amis hongrois de faire la même démarche auprès de notre cher Nicolas Sarkozy. Après tout, ces petits français de sang mêlés qui ont tant fait de bien au pays ont le droit de sucrer des fraises et de se rapatrier après tous les services rendus à la Nation.
On me glisse dans l'oreillette pour le second que le Qatar s'en est déja occupé. Le recyclage de grands hommes est décidément la meilleure antenne de Paul Emploi en France. Avec eux, pas de trous dans le CV. La grande écrivaine Christine Angot, par ailleurs chroniqueuse à ses heures sur une chaine publique, s'est attristée, je cite, d'une fuite des cerveaux. Elle devait, j'imagine, se référer à ses propres problèmes de plomberie neuronale.
La vie politique française a depuis 2007 pris un tour étrange. L'homo-politicus étant devenu ce qu'il est, les carrières s'écourtent. Il convient donc, au contraire des générations précédentes, de bien réfléchir à segmenter son cursus en plusieurs blocs, un peu sur le modèle LREM. Un premier cursus dans le privé. Un rebond en politique le temps d'un ou deux mandats pas plus. Enfin – pour le menu fretin – un poste de chroniqueur comme Roselyne Bachelot sur une chaine du câble.
Pour le haut du panier – les ex présidents et les ex premiers ministres – on peut imaginer un poste d'Associé chez Goldman Sachs, la Présidence de l'Union Européenne, la direction d'un fonds d'investissement, la création d'une Fondation, la direction d'un Club de Football ou … la Mairie de Barcelone.
Notre dernier président, feu François Hollande, un an à peine après son retrait de la vie politique, court les tréteaux et tacle son successeur avec un suspect acharnement. On a retrouvé Monsieur Petites Blagues, rôle où il excelle bien mieux que comme locataire de l'Elysée. Dans ses diatribes anti Macron perce une forme d'amertume sous les traits d'humour rosse. Flamby semble avoir complètement oublié que Macron fut son obligé et sa créature. N'y avait-il vraiment aucun cabinet noir, Monsieur Jean-Pierre Jouyet, pour faire chuter Fillon et filer le maroquin à l'actuel …
La collision entre les politiciens et les pantins des médias permet de réécrire au fur et à mesure une histoire qui se vit sous l'angle exclusif de l'instantané et du carriérisme. Les politiques sont devenus des people qui sortent des livres, font les paons, changent de job, s'en vont, reviennent. On a toujours aucune nouvelle de Madame Royal, perdue quelque part au Pôle Nord depuis sa nomination de Reine des Neiges intergalactique. Gageons que son retour, comme celui du Jedi, ne saurait tarder.
Un nouveau livre peut-être, Ségolène …

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