jeudi 21 juin 2018

Le problème migratoire achève de désagréger l’empire occidental


Pierrick Tillet

Tout comme les “barbares” vinrent à bout du vieil Empire romain, le flot des réfugiés est en train d’achever l’empire occidental. Qui l’a bien cherché !

L’émergence de gouvernements d’extrême-droite en Europe – Pologne, Hongrie, Slovaquie, Autriche et maintenant Italie – a en commun une réaction régressive épidermique à l’encontre des réfugiés qui affluent à ses portes.
Et c’est bien le problème migratoire qui est en train de déstabiliser la coalition politique en Allemagne, au point de menacer l’inamovible chancelière Merkel.
La France ne doit, elle, sa stabilité politique apparente qu’à une attitude faux-cul sur le problème, en prenant des mesures d’extrême-droite comme le durcissement des conditions d’incarcération en centres de rétention, en regardant ailleurs quand un bateau de 629 naufragés planétaires frôle ses côtes, en renvoyant des mômes dans la montagne après avoir préalablement détruit les semelles de ce qui leur restait de chaussures.
Aux États-unis, l’afflux de sans-papiers pousse les autorités américaines à des excès paranoïaques qui confinent à l’absurdité (le mur entre le Mexique et les USA) ou à l’abjection (la séparation des enfants de leurs parents sans-papiers).

C’est toujours sur les ruines des vieux mondes que se rebâtissent les mondes d’après

Mais toutes ces mesures d’auto-défense, plus obscènes les unes que les autres – il va de la plus élémentaire humanité que TOUS les réfugiés se ruant à nos portes doivent être secourus – n’y pourront rien. Le problème des réfugiés est aujourd’hui un problème planétaire. Et irréversible. Le flot de migrants va se poursuivre et continuer de désagréger notre petit monde occidental qui se croyait à l’abri. Or, non, vous ne tuerez pas tous les réfugiés, vous ne les refoulerez pas tous à la mer, et vous devriez même faire gaffe de ne pas en devenir un.
Dire, comme le font certains, que le problème doit être solutionné à la base, c’est-à-dire en aidant les migrants à pouvoir vivre et rester chez eux, est un vœu qui peut avoir l’apparence du bon sens, mais qui est appelé à rester pieux.
Tout simplement parce qu’il est trop tard ! Les ravages climatiques que nous avons causés, les pays que nous avons exploités, pillés, ruinés des décennies durant, les guerres que nous avons exportées pour protéger ce que nous avions décrété être nos seuls intérêts, sont tout à fait logiquement, par un effet boomerang dévastateur, en train de se retourner contre nous.
La tourmente ne date pas d’aujourd’hui, remarquez. La théorie de l’effondrement de notre civilisation que ce yetiblog professe depuis maintenant plus de treize ans est que c’est toujours sur les ruines des vieux mondes que se rebâtissent les mondes d’après.

Non seulement le problème migratoire actuel vérifie cette théorie, mais il nous rapproche juste un peu plus d’une échéance douloureuse que nous refusons toujours d’admettre.

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