Pierrick Tillet
Tout comme les “barbares” vinrent à bout du vieil Empire romain, le
flot des réfugiés est en train d’achever l’empire occidental. Qui l’a
bien cherché !
L’émergence de gouvernements d’extrême-droite en Europe – Pologne, Hongrie, Slovaquie, Autriche et maintenant Italie – a en commun une réaction régressive épidermique à l’encontre des réfugiés qui affluent à ses portes.
Et c’est bien le problème migratoire qui est en train de déstabiliser la coalition politique en Allemagne, au point de menacer l’inamovible chancelière Merkel.
La France ne doit, elle, sa stabilité politique apparente qu’à une
attitude faux-cul sur le problème, en prenant des mesures
d’extrême-droite comme le durcissement des conditions d’incarcération en
centres de rétention, en regardant ailleurs quand un bateau de 629 naufragés planétaires frôle ses côtes, en renvoyant des mômes dans la montagne après avoir préalablement détruit les semelles de ce qui leur restait de chaussures.
Aux États-unis, l’afflux de sans-papiers pousse les autorités
américaines à des excès paranoïaques qui confinent à l’absurdité (le mur
entre le Mexique et les USA) ou à l’abjection (la séparation des
enfants de leurs parents sans-papiers).
C’est toujours sur les ruines des vieux mondes que se rebâtissent les mondes d’après
Mais toutes ces mesures d’auto-défense, plus obscènes les unes que
les autres – il va de la plus élémentaire humanité que TOUS les réfugiés
se ruant à nos portes doivent être secourus – n’y pourront rien. Le
problème des réfugiés est aujourd’hui un problème planétaire. Et
irréversible. Le flot de migrants va se poursuivre et continuer de
désagréger notre petit monde occidental qui se croyait à l’abri. Or,
non, vous ne tuerez pas tous les réfugiés, vous ne les refoulerez pas
tous à la mer, et vous devriez même faire gaffe de ne pas en devenir un.
Dire, comme le font certains, que le problème doit être solutionné à la
base, c’est-à-dire en aidant les migrants à pouvoir vivre et rester
chez eux, est un vœu qui peut avoir l’apparence du bon sens, mais qui
est appelé à rester pieux.
Tout simplement parce qu’il est trop tard ! Les ravages climatiques
que nous avons causés, les pays que nous avons exploités, pillés, ruinés
des décennies durant, les guerres que nous avons exportées pour
protéger ce que nous avions décrété être nos seuls intérêts, sont tout à
fait logiquement, par un effet boomerang dévastateur, en train de se
retourner contre nous.
La tourmente
ne date pas d’aujourd’hui, remarquez. La théorie de l’effondrement de
notre civilisation que ce yetiblog professe depuis maintenant plus de
treize ans est que c’est toujours sur les ruines des vieux mondes que se
rebâtissent les mondes d’après.
Non seulement le problème migratoire
actuel vérifie cette théorie, mais il nous rapproche juste un peu plus
d’une échéance douloureuse que nous refusons toujours d’admettre.
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