lundi 9 juillet 2018

Anne Hidalgo et le chapeau de Tata Yoyo


christophecroshouplon

Retranchée dans son immense bureau de l'Hotel de Ville, Madame le Maire de Paris n'en finit pas d'additionner échecs et déceptions depuis son élection à la suite de Bertrand Delanoé, avec lequel les relations, du fait des accusations au sujet du contrat Vélib, se sont franchement tendues.
Attaquée et contestée de toutes parts, l'édile, dont la place est convoitée en 2020 par le porte parole du gouvernement Benjamin Griveaux, se replie sur elle-même et sur sa garde rapprochée, tachant de colmater les brèches et de répondre aux attaques. Tout en multipliant couacs et erreurs de stratégie.
Depuis l'hiver dernier, tout part en vrille. Celle qui refusait une interview avec Natacha Polony sous prétexte qu' elle n'accordait pas de temps à une … fasciste … a perdu la baraka. La réapparition des rats dans la capitale – le symbole a de quoi faire frémir – sonna comme le début de la fin d'un règne né sous les ors de la communication hors sol de cette grande consommatrice de rapports et d'études hors de prix. Des vidéos circulant sur la toile montrant des dizaines de petits rongeurs dans les bennes de la ville lumière ou courant dans les beaux quartiers, et c'est l'image même de la vitrine touristique du pays qui, à l'extérieur comme à l'intérieur, fut frappée en plein coeur. Derrière les jolies formules et les beaux slogans, la saleté et la peur du retour de maladies virales. Beau symbole contre lequel l'édile ne sut pas lutter.
L'installation avenue de Flandres et ailleurs de centaines de migrants sur les trottoirs – que Madame le Maire découvrit il y a peu horrifiée -, la prolifération de l'islamisme radical dans certaines rues du XVIIIème, les prières de rue tolérées – Hidalgo est maire du centre, le périphérique connais pas -, les dispositifs anti SDF en plein hiver … Un à un les symboles d'une gauche humaniste déjoués par le réel, un réel que Madame Hidalgo a décidément du mal à faire rentrer dans son logiciel, elle qui en plein froid ne trouvait rien de mieux que de faire dépêcher des stagiaires pour compter les sans domicile fixe … Oui, vous avez bien lu, les compter, pas les nourrir, oh ça non, encore moins les loger provisoirement dans le parc immobilier de la ville par moins 10, mais les compter.
En faire dix tonnes sur les JO en 2024 à Paris, se faire photographie avec Donald et Minnie à Eurodisney, faire allumer la Tour Eiffel comme un sapin de Noel à tout bout de champ, multiplier les expos photos bisounours et s'ériger en Madonne LGBT en peinturlurant les passages piétons et les poteaux des couleurs du Rainbow Flag … Politique spectacle, politique gadget, juste faite pour le centre ville et pour faire joli. Sans une seule idée au passage, pas une Nuit Blanche, nada, rien, le vide sidéral, y compris sur ce créneau facile de la distraction. Harnachée à ses voies sur berges pour cyclistes et piétons, la Mairesse se fait retoquer par l'opposition qui conteste le bien fondé juridique de l'arrêté municipal et obtient gain de cause. La cellule juridique de l'équipe Hidalgo devait être aux abonnés absents … à moins que ce ne soit la personnalité même de l'élue, tellement sûre d'elle et de sa supériorité morale sur autrui, qui constitue le problème de fond.
Soutien de Benoit Hamon avec les résultats qu'on sait, Madame Hidalgo émarge toujours au PS, ce groupuscule dont le congrès tient dans une cabine téléphonique, et échoue à toutes ses tentatives de lèche monarque, l'époux de Brigitte ayant depuis longtemps repéré la capacité de la dame à faire tourner les tables à l'envers - et disposant dans son propre gouvernement de suffisamment de cas psy féminins. Ils feront donc tout pour la dégager, aidés de ces électeurs bobos qui, un à un, haussent les épaules devant les dernières trouvailles de leur héroïne d'avant hier.
Elle s'accrochera à son fauteuil jusqu'au dernier jour de son mandat comme la corde au pendu. Tachera, telle une bête aux abois, de reprendre dix fois l'initiative en sortant de son chapeau de Tata Yoyo de nouveaux gadgets. Parviendra, qui sait, à organiser un show de Britney Spears sous ses fenêtres pour la défense de la cause animale. Remettra sans doute des velib en état à peu près correct sur le marché. Fera un publireportage en robe colorée dans Paris Match où elle nous livrera sa vision pour Paris 2030.
Puis se retranchera en toute vraisemblance après son échec en 2020 sur la co-animation d'une rubrique Femmes, sur une chaine du groupe Bolloré.

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